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 Et c'est ainsi que tout commença (Maira <3)

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Shin Young Hae

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Shin Young Hae
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MessageSujet: Et c'est ainsi que tout commença (Maira <3)   Et c'est ainsi que tout commença (Maira <3) EmptyVen 20 Fév - 17:32


MaShin <3


« La jalousie seule m'a fait sentir que j'étais amoureux. »
Madame de La Fayette

La Voice… Quel fourbe ! Et pour être fourbe… C’était à un degré inimaginable. Jusqu’à présent, je n’avais jamais porté attention à ce qu’elle pouvait raconter, là-haut derrière son micro, de je ne sais quel endroit de Wynwood. En vérité, je m’en fichais. Je considérais le fait de colporter des rumeurs totalement puéril. Enfoncer les autres pour le plaisir, faire véhiculer des faits non prouvés, et les humilier publiquement. Parce que oui, quand elle parlait, Ô Voice toute-puissante, tout le monde pouvait et devait l’écouter. Il suffisait qu’elle choisisse le créneau horaire entre midi pour que vous soyez fichu le restant de votre scolarité. Cette fois-ci, par chance, j’avais été seul dans les couloirs. C’était au beau milieu de l’après-midi et j’étais en route vers la salle de musique. Comme d’habitude, elle avait commencé à nous affubler de surnoms ridicules, et avait commencé fort. Au début, je ne l’écoutais que d’une oreille, ne prenant même pas la peine de me poser pour y prêter une réelle attention. Du moins, jusqu’à ce que mon nom soit prononcé. C’était la première fois qu’elle parlait de moi, et elle avait tapé en plein dedans. Elle n’avait malheureusement pas déblatéré des salades, mais une vérité que je me cachais depuis bien trop longtemps. Non pas que je ne l’assume pas, je n’ai pas honte de ce que je ressens, mais je n’avais jamais eu le courage suffisant pour faire le premier pas. Et pourtant, ce n’est pas de courage dont je manque habituellement, sauf sur ce point. Et elle venait de tout simplement me passer devant, sournoisement. Je ne savais pas combien de temps elle avait tourné autour de moi, ou de Maira pour finir par percer la vérité, mais je la détestais pour ça. Et surtout je la détestais pour avoir pu évoquer le nom de Shane, qui à mon sens n’avait rien à voir dans cette histoire, ou alors étais-je trop borné pour me faire à l’idée qu’il y avait plus sa place que moi. Jalousie ? Sans doute. Mais ça me tracassait dès lors, et j’avais du mal à remettre ça sur le tapis, et quand je croisais Maira, je me sentais fondre, mon cœur s’emportant comme un taureau fou. Heureusement pour moi, elle avait assez de respect pour ne pas me dévisager et m’embêter avec ça. Au contraire, elle faisait comme si jamais rien n’avait été dit, et ça me soulageait, bien qu’il m’était impossible d’oublier, et d’arrêter d’y penser. Je ne me sentais pas honnête avec elle, et de jour en jour je culpabilisais. Oui, je culpabilisais de rester silencieux, et de ne rien dire. Il allait bien falloir qu’un jour je me lance. Mais quand ?

Aujourd’hui, je me levais tôt, en même temps que mon réveil. Je ne pouvais pas chômer, j’avais cours et répète l’après-midi, pas de quoi trainer, mais depuis plusieurs jours, toute ma concentration s’était envolée comme par magie. Non pas que d’habitude, je sois particulièrement concentré, j’étais plus du genre à m’ennuyer et à décrocher bien trop vite, mais là c’était pire. Je me ressassais sans cesse cette voix, et ça me travaillait. Beaucoup trop.

Maira ne tarda pas à se lever à son tour, et je courais presque à la salle de bains, pour m’éviter la question récurrente du moment « tu penses à quoi ? ». Je m’y enfermais et resta deux minutes face au miroir. Cheveux en bataille, sale tronche du réveil, et incapacité à maintenir le contact visuel avec Maira. Bravo Shin, ce n’est pas toi que tu vois dans la glace. Il serait temps que tu redeviennes comme avant, et si tu lui disais tout ? Hésitation. C’est ce qui m’empêche de le faire. L’hésitation, et la peur. Shane. Je rentre dans la douche, ouvre le robinet, l’eau est d’abord froide et je tire la grimace, puis devient chaude, et je me mets à penser, encore et toujours, à croire que je ne fais que ça, cherchant à trouver la solution qui me paraîtra être la meilleure. Je la connaissais évidemment, mais c’était toute la complexité du processus : je voulais trouver autre chose.

Trente minutes après, je sors enfin de la douche, et enroule une serviette autour de ma taille. Il fait chaud là-dedans, un vrai sauna, et le miroir est entièrement couvert de buée, je m’efforce de l’effacer, mais tout semble toujours aussi flou. Je soupire. Il faut que je sorte, je n’ai pas préparé mes fringues, et je ne peux pas rester nu comme un ver toute la journée dans cette salle de bains. Du coup, j’ouvre la porte, et m’annonce pour vérifier qu’elle ne tombe pas nez à nez avec moi, dans cette tenue. Face à mon placard j’y sors quelques affaires et retourne fissa dans la pièce d’où je viens pour m’habiller, et coiffer mes cheveux, dorénavant blond. Avec un peu de gel, je surélevais la mèche qui habituellement me tombait sur le front. J’étais fin prêt et annonçais mon départ à Maira. Nous n’étions pas dans la même classe, et par conséquent nous n’avions pas les mêmes horaires, ce qui dans un sens m’arrangeait, ça me laissait la journée pour me calmer et tenter de réfléchir dans mon coin sans avoir à l’importuner.

La matinée semblait s’éterniser chaque minute un peu plus, et je n’écoutais que la moitié de ce qui était dis en cours. Je ne prenais pas de notes, rien, je griffonnais juste des tornades dans les marges de ma feuille, tout en regardant le temps qu’il faisait dehors. Ennuyant, chiant, barbant, je voulais sortir de là. Je voulais en finir, et je voulais balancer mon rouleau de scotch dans la tronche du prof de philo. Pour qu’il se taise, en premier lieu, et que j’ai une raison valable d’être jeté dehors. Dormir n’en était pas une, puisque c’était ce que faisaient les trois quart de ma classe.

Finalement, midi arriva, et c’est d’un pas pressé que je me rendis à la cantine. Une demie heure de pause, pas le temps de trainer, et surtout pas le temps de m’apitoyer sur mon sort en voyant la bouillie dans mon assiette. Puisque comme toujours, c’était infect. Je ne savais pas si c’était un savant mélange entre des restes de la veille, ou du vomi, tout simplement. Parfois j’hésitais à me lancer, mais la faim qui me tortille l’estomac tout l’après-midi après pouvait me rendre légèrement désagréable. Et je n’avais pas le temps de courir me prendre un MacDo ou je ne sais quelle bouffe bien grasse dans les environs du lycée. Du coup, je me contentais de bêtement ingurgiter, en alternant au possible avec l’eau seule chose comestible. Ca passait mieux, et surtout ça m’aidait à oublier ô combien c’était dégueulasse. Enfin, je ne vais pas m’éterniser sur la qualité, je suis déjà en retard, il me reste une heure, mais en louper une suffirait à déclencher la guerre et un rapport de trois kilomètres de long sur mon dossier scolaire. « A séché une heure de cours. » Youhou, le drame.

Presque à courir dans les couloirs, j’arrivais à ma salle de cours, et me retrouvais à chercher comment m’occuper, encore une fois.

Globalement, la journée s’était déroulée comme ça. De façon tout à fait banale, et surtout d’un chiant indéfinissable. Les cours, quand on en avait pas grand chose à faire, c’était pire qu’un supplice. Rester le cul sur une chaise à regarder dans le vide, en espérant que le temps passe, et rien n’y fait. C’était donc toujours un grand soulagement que j’éprouvais quand je voyais que je venais d’achever mon dernier cours de la journée. J’étirais mes bras, et un large sourire apparut sur mon visage. L’espace d’un instant j’oubliais, et me rendais tout simplement à la salle de musique, où je me mis à jouer du piano pendant une bonne heure, jusqu’à me rappeler et être dans l’incapacité de jouer un morceau sans me gourer. Concentration perdue, je me retrouve à déambuler dans les couloirs, trainant des pieds. Plus que quelques mètres avant la confrérie, plus que quelques mètres avant notre chambre, plus que quelques mètres avant de retrouver Maira, plus que quelques mètres avant d’oser. Ou du moins, essayer d’oser.

« - Salut. »

C’est bref, concis, mais je fais acte de politesse, je ne peux pas l’ignorer.

« - Tu as passé une bonne journée ? »

Puis je balance mon sac à l’autre bout de la pièce avant de m’affaler sur mon lit, bras écartés, telle une étoile. Je soupire. Je lui dis, je ne lui dis pas, je lui dis, je ne lui dis pas. Et si je me prenais le râteau du siècle ? Et si elle préférait vraiment Shane ? Et si je ruinais notre amitié ? Et si elle ne me voyait que comme un ami ? Voilà que ça recommence. Maux de tête, je pose mes mains sur mon front, et ferme les yeux. Zen. Calme toi.

Je finis par me redresser, et attrape une pile de partitions qui traine à mes pieds, et commence à les trier. Anormal. Le rangement ce n’est pas mon fort, mais ça me détend dans le cas présent, mais ça laisse perplexe Maira, qui me regarde de façon insistante.

« - Bah, depuis quand tu ranges tes partitions toi ? »

Je la regarde, et je me retrouve incapable de lui répondre. Depuis quand ? Maintenant. Pourquoi ? Je suis nerveux. Non, je ne vais pas lui dire ça, elle me demandera forcément la raison. Quoique ce serait le moment où jamais. Et merde, je ne sais pas quoi faire. Si vous me prenez pour une girouette, c’est à votre guise, mais sachez une chose, c’est la première fois qu’une chose pareille m’arrive. La première fois que je ressens quelque chose pour une fille au point de devenir dingue quand un mec la suit de trop près. La première fois que je suis heureux, au point d’en oublier tout ce qui me tracassait en sa présence, et la première fois qu’on me mettait au pied du mur. Avouer mes sentiments, j’avais jamais fais. Et je n’avais qu’une peur : être confronté à un échec. Parce que je ne savais pas ce qu’il se passait après un échec, et ça, ça me faisait peur.

Je suis perdu dans mes pensées, et j’oublie de lui répondre, ce qui l’intrigue. Elle pose son crayon, abandonne son carnet à dessins et vient s’asseoir à côté de moi. Shin, respire.

« - Bon Shin s'il te plaît soyons honnêtes, y'a quelque chose qui va pas... Déjà tu range tes partoches et ça déjà c'est pas normal et je sais pas... tu as l'air tendu ces derniers temps... Surtout quand j'évoque Shane alors dis moi ce qui va pas avec lui au lieu de tourner autour du pot... »

Shane. Voilà que ça revient sur lui. Je n’aime pas beaucoup en parler c’est vrai. Je ne l’aime pas, ça aussi c’est vrai. Et surtout elle a raison sur toute la ligne, et continuer à me voiler la face, c’est comme lui mentir, et lui mentir m’est impossible. Je relève la tête et me tourne vers elle, comme décidé, mais toujours plus hésitant.

« - Il est quoi pour toi Shane ? »

La question sort, comme ça, d’un coup, sans que je puisse l’en empêcher. Et je me sens déjà affreusement con de lui demander ça. Et pourtant je l’ai fais, je ne peux plus revenir en arrière, et il faut que j’en ai le cœur net.

* Tenue de Shin
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Maira Santana Hae

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Maira Santana Hae
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MessageSujet: Re: Et c'est ainsi que tout commença (Maira <3)   Et c'est ainsi que tout commença (Maira <3) EmptyVen 20 Fév - 21:47





Shin & Maira
Je ne me croyais pas capable de çà, je pensais que c'était une situation totalement impossible, qui, un jour aurait pu croire que j'aurai pu m'énerver contre Shin Young Hae ? Il faut comprendre que lui et moi nous sommes totalement sur la même longueur d'onde, on le dit souvent mais nous étions fait pour nous rencontrer, ce ne pouvait pas être possible autrement, il n'y a qu'à voir notre rencontre, comme tout de suite ça a collé, nous avons tout de suite su nous accorder, en musique on appelle ça être au diapason, à l'unisson aussi, nous sommes totalement complémentaires, jamais un désaccord majeur, juste des dissonances mineures, mais parfois il y a un coup de chaud, la température qui change beaucoup trop subitement, désaccordant subtilement les instruments comme les consciences. Je ne croyais pas ça possible, honnêtement, même si une dispute est toujours quelque chose d'envisageable chez les gens, entre Shin et moi ça ne semblait pas possible, pourtant ces derniers temps je remarquais quelques changements dans le comportement de mon colocataire, il ne me faisait pas la gueule bien entendu, de toute façon lui et moi nous sommes tout bonnement incapables de nous faire la gueule, mais je le sentais plus distant, non distant n'est pas le mot, mais il semblait en proie à des réflexions, un peu tourmenté et je n'aimais pas le voir comme çà, je me met à imaginer des choses ce qui n'est jamais bon dans mon cas, quand c'est comme çà je m'enferme dans mes dessins sans plus rien dire. Je n'aime pas ce genre de situation, vraiment pas, surtout maintenant, maintenant que je me rend compte de ce que je ressens pour Shin, je ne le lui dit pas mais je sais, je sais qu'il y a plus que cette amitié parfaite entre nous, seulement je ne sais pas comment il le prendrait si je lui disait tout. Ces sentiments naissant, combinée à cette ambiance pesante dans notre appartement me replongeait dans cet état que je détestais tant, dans cette bulle où quasiment personne ne pouvait me sortir. Je pourrais m'en sortir moi-même, dire tout à Shin, dire ce que je ressens pour lui, mais en ce moment, j'en serai incapable, ces derniers temps je suis incapable de savoir ce qu'il pense, ce qu'il a en tête et ça me déstabilise. Il me faudrait un avis extérieur, totalement neutre qui pourrait m'aider, je pourrais demander à Li mais je ne voulais pas l'embêter avec mes problèmes sentimentaux, elle m'avait déjà beaucoup aidée.

Et puis il y avait eu la Voice, cette petite vicieuse qui se mêle de la vie des autres et qui piétinent allègrement tout ce qui lui chante. Elle s'en fout de la vie privée et des conséquences de ses déclarations, elle est bien cachée derrière son anonymat. Je la maudit celle là et sa langue de vipère, si seulement quelqu'un pouvait la trouver et exposer tout ses petits secrets elle verrait ce que ça fait. J'étais à dessiner tranquillement cet après midi, dans une classe vide comme à mon habitude dès que j'ai un peu de temps libre, entendre le nom de Shin, puis le miens me fit sursauter et je cassais ma mine contre mon bloc à dessin. « Joder ! » m'exclamais-je en écoutant les immondices de notre amie délatrice. Ceci dit cette fois ci elle tapait dans le mille, elle exposait tout mes sentiments à tout le monde, mais voilà que le doute m'envahit, comment pouvait elle savoir ? D'accord Shin et moi passions beaucoup de temps ensemble mais nous n'avons jamais montré quelconque signe de plus que de l'amitié. Cette petite fouine était bien renseignée. Shane... je manque de m'étouffer, qu'est ce qu'elle racontait là ? Je ne voyais pas souvent le Sigma Mu, c'était un bon ami, sans plus, un peu bizarre parfois. Comment pouvait elle savoir que c'était un ami, et comment osait-elle insinuer qu'il y ai quelque chose entre lui et moi, j'étais révoltée, je rangeais mes affaires et partis pour mes cours de l'après-midi. Le soir dans notre chambre, je n'osais même pas regarder Shin ,tellement j'avais peur de son regard après ce que la Voice avait, dit. Je sais que Shane est un sujet sensible pour lui, et avec ce que la Voice à dit... Il semble distant lui aussi. Après manger je glisse un petit : « je vais me coucher, bonne nuit, à demain... ».

Le lendemain, j'ai pris une décision, il faut que j'en parle à quelqu'un, qu'on me conseille sinon j'allais me replier et j'allais retourner dans ce monde où je suis seule et dont personne ne peut me tirer. Soraya ? Pas assez objective et je crains trop sa franchise. J'opte pour Li, même si ça me gênait de l'embêter avec ça, j'avais besoin de son avis. Vérifiant que Shin ne se trouvait pas dans les parages, je composais le numéro de mon amie et la saluais quand elle décrocha. « Li... désolée de te déranger, mais il faut que je te parle de quelque chose... tu peux me retrouver ce midi euh... au café près du lycée, c'est assez important. » Elle me glissa un « Oui pas de soucis » qui me fit sourire, heureuse qu'elle accepte. Je la remerciais et raccrochais. Je passais le temps, en dessinant pour ne pas changer, le samedi je n'ai pas grand chose à faire n'ayant pas la tête à aller faire du sport avec Soraya. Nous mangeons avec Shin ce midi, pas dans le silence mais dans un échange verbal limité, ce qui est assez rare entre nous. Je dit un « je dois sortir » rapide avant de prendre mon sac et de filer au café rejoindre Li qui m'y attendait, je lui fis la bise avant de m'asseoir en face d'elle et de tenter de reprendre mes esprits avant de commencer à parler. « Coucou Li, merci d'être venue... Je euh tu dois t'en douter c'est à propos de Shin... j'imagine que tu as entendu la Voice... » Elle me répondit : "Effectivement, et j'ai été surprise d'entendre ton nom. Shin a réagi comment?" Là était toute la question, comment avait-il réagit ? Je n'avais même pas été capable de lui poser la question, pas capable de lancer le débat. « Je euh... je sais pas trop en fait, de mon côté j'ose pas lui parler et lui semble plus distant... Je pense que Shane a à voir quelque chose là dedans... » Shane, encore et toujours lui, je devrai à dire à Shin que le Sigma Mu ne lui arrivait pas à la cheville. "d'un côté les garçons n'aiment pas trop quand leur petits secrets sont dévoilés comme ça... et je pense que ça ne veut dire qu'une chose, il tient à toi, et il a peur de ta réaction. Et si j'ai raison, il doit avoir du mal à digérer ce qui a été dit sur Shane et toi. Il est qui pour toi, Shane? " Un ami ? Quelqu'un qui avait su me rassurer ? Pas plus ? Non pas plus ça j'en étais sûr et certaine. « Uu penses que vraiment ça voudrait dire ça? Que ce serait un "signe" de quelque chose qu'il ressentirai ? Shane... C'est un ami, juste un ami, je sais pas pourquoi tout le monde s'obstine à voir quelque chose d'autre, oui c'est juste un ami, il est bizarre parfois, mais je ne vois rien de plus chez lui, c'est pas comme Shin, Shin c'est tellement plus puissant »

Pourquoi n'étais-je pas capable de lui dire ça en face ? Pourquoi n'arrivais-je pas à dire à Shin, que c'est lui. Pas Shane, ni personne d'autre. "oui mais tu sais parfois les mecs ils sont un peu simples d'esprits, ils ne voient que ce qu'ils ont envie de voir, et je pense que Shin doit voir Shane d'un mauvais oeil, non pas parce que c'est un bon gars. Je ne le connais pas, mais je dirais plus qu'il y a de la jalousie dans l'air, c'est juste que c'est un mec et que ça sait pas exprimer ses sentiments comme il faut" Dans un sens ce qu'elle me disait me rassurait, elle me présentait une version que je pouvais accepter en fait, peut être que nous ressentions la même chose, ce qui nous bloquait c'était que nous ne le communiquions pas, ou du moins pas de la bonne façon. Shin jaloux ? Comment n'avais-je pas pu le voir ? Etais-ce vraiment ça ? Un petit sourire effleura mes lèvres, je rigolais même de la façon dont elle présentait les garçons. « Tu me rassure Li. Merci de m'avoir comment dire, ouvert les yeux, je suis désolée de t'imposer ça mais il fallait que j'en parle à quelqu'un » Je souris à sa réponse. « et bien de rien, la miss. Maintenant il est temps que vous en parliez, sérieusement. » En parler oui, je crois qu'il n'y a plus le choix, on ne pouvait plus reculer de toute façon, maintenant c'était tout ou rien, et si il fallait je lancerai le grand débat, on ne pouvait plus rester comme çà de toute façon. Je remerciais une nouvelle fois mon amie et lui proposais de finir l'après midi dans les boutiques, dans un esprit beaucoup plus léger.

Le soir même je retourne dans l'ambiance que j'avais quitté auparavant, mais je ne me laissais pas démonter pour autant, je savais ce que j'avais à faire, pas ce soir, mais demain, oui demain, à un moment où à un autre, j'allais me lancer, peut être que ça allait créer des fracas, peut-être que ça n'allais pas bien se passer, mais Li avait raison, nous devions en parler, une bonne fois pour toute. Le lendemain, cette tension est toujours là, Shin qui s'enferme pendant une demie-heure dans la salle de bain, Shin qui part en coup de vent pour les cours. Je soupire et pars également pour les cours, plus décidée que jamais, oui ça serait ce soir et pas un autre, ça ne pouvait pas attendre. Tout me semble fade pendant cette journée, les cours, la bouffe, même mes dessins me semblent si plat aujourd'hui, la voix de Li résonne dans ma tête : « et je pense que ça ne veut dire qu'une chose, il tient à toi, et il a peur de ta réaction...  il doit avoir du mal à digérer ce qui a été dit sur Shane... Maintenant il est temps que vous en parliez, sérieusement... » Je relève la tête de mon cour, j'ai l'impression d'être engourdie, en vrai c'est le stress qui me tétanise. Je marche comme un robot jusqu'à notre chambre et monte sur ma mezzanine, je ne dessine pas, je ne fais rien, je l'attend. Il arrive quelques heures plus tard, il s'écroule sur son lit en dessous. « Affreuse... et la tienne ? » autant ne pas mentir, nous devions parler sincèrement, et dire que j'avais passé une bonne journée serait mal commencer la conversation qui s'annonçait. J'entends des bruits de feuille, curieuse je penche la tête par dessus ma balustrade. Shin range ses partitions. Ça peut paraître con, mais Shin et moi ne rangeons jamais, notre chambre était recouverte de feuilles volantes. Ce comportement m'intriguait vraiment et m'annonçait que Shin lui non plus n'était pas dans son assiette. « Depuis quand tu range tes partitions toi ? » question anodine, peut être que mon ton est un peu sec, je ne m'en rend pas bien compte, en attendant qu'il me réponde, je reprend mon crayon et mon bloc pour griffonner. Pas de réponse. Ah. Bon... C'est une première ça...il faut faire quelque chose j'imagine. Quoi ? Dire quelque chose... Quoi ? Je me lève, une montée d'adrénaline soudaine me porte, je descend mon échelle et m'assois près de lui, mes yeux sur son visage. Mon cœur rate un battement, comme à chaque fois que je le fixe comme çà. Il est beau c'est vrai, personne ne pourrait nier que Shin Young Hae est beau. Mais ce n'est pas que ça, Shin Young Hae est quelqu'un d'extrêmement intelligent, qui as une vision de la vie magnifique, ce garçon est un combattant, un vrai, il fait face à tout, je le trouve surprenant, sur bien des points, je suis admirative de sa combativité, de sa volonté de vivre et vouloir avouer mes sentiments à ce garçon là, celui pour qui mon cœur bat me paraissait une des choses les plus dures de ma vie. C'est le premier, le seul a me faire ressentir tout ça, même le beau Javier ne m'avait jamais fait ressentir de telles choses... Non aussi dur que ça puisse paraître je devais lui dire, mais d'abord je devais savoir ce qu'il avait sur le cœur. Je prend une grande respiration et je me lance.

« - Bon Shin s'il te plaît soyons honnêtes, y'a quelque chose qui va pas... Déjà tu range tes partoches et ça déjà c'est pas normal et je sais pas... tu as l'air tendu ces derniers temps... Surtout quand j'évoque Shane alors dis moi ce qui va pas avec lui au lieu de tourner autour du pot... »  Il se tend, c'est clair et net. Shane n'est pas un nom anodin pour lui et sa réponse me le confirme. Shane qu'est ce qu'il est pour moi ? Les paroles de Li me reviennent. Shin serait jaloux ? On dirait oui, mais en même temps je me sens énervée tout d'un coup, qu'on me prête cette relation avec Shane, alors qu'il n'y a rien, pourquoi on veut que je sois avec lui alors que je ne le vois que très rarement. Venant de Shin ça me touche beaucoup plus, parce que je pensais qu'il me connaissais suffisamment pour savoir que Shane n'est qu'un ami, un ami un peu étrange, mais juste un ami. Je garde les yeux sur lui et je prend une grande respiration, ma voix est un peu énervée mais je n'y peu rien. « Shin... je ne sais pas quoi te dire parce que je pensais que tu connaissais déjà la réponse à ta question, ce qu'à dit la Voice est encore une de ces rumeurs de pacotille et que tu y prête quelconque importance je ne comprend pas... Shane est un ami Shin, juste un ami, un ami un peu étrange et je ne comprend pas pourquoi toi et Soraya vous avez des réticences envers lui... C'est un ami et j'en ai marre qu'on me juge pour ça, marre qu'on me sorte que je sors avec lui alors que c'est faux, ce n'est qu'un ami, un ami qui n'arrive pas à la cheville d'un autre certain garçon qui semble étrangement distant depuis qu'une rumeur étrange court dans les couloirs... » j'ai les poings serrés, je le regarde toujours. « Punaise Shin, comment tu peux croire qu'il t'arrive une seule seconde à la cheville... c'est stupide... Jaloux de Shane... si tu savais... » Je crois que j'ai baissé le regard, parce que c'est maintenant que les paroles de Li allaient se vérifier, c'est maintenant que nous allions savoir si il était jaloux de Shane, peut être étais-je sur le point de prendre le plus gros râteau de l'histoire de Miami, j'étais énervée et pendue aux lèvres de Shin Young Hae...


(c)Rico



Dernière édition par Maira S. Muños le Dim 15 Mar - 22:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Et c'est ainsi que tout commença (Maira <3)   Et c'est ainsi que tout commença (Maira <3) EmptyVen 27 Fév - 0:09


MaShin <3


« La jalousie seule m'a fait sentir que j'étais amoureux. »
Madame de La Fayette

Il est bien connu qu’il est toujours plus facile de dire les choses que de les faire, mais là en l’occurrence, au vu de la situation, les deux me semblaient insurmontables. Et Dieu seul sait que je n’étais pas le genre de gars à se trouver une excuse pour abandonner. Bien entendu, je n’abandonnais pas. Ce n’était pas ça que je voulais dire. Mais je retardais l’échéance, jour après jour. Ce n’était pourtant pas si compliqué au fond. Des gens faisaient face à des situations bien plus effrayantes, et moi une fois face à Maira, je perdais tous mes moyens. Pathétique. Et je me dégoutais moi-même. Comment pouvais-je être aussi lâche, alors qu’elle devait sans doute se poser tout un tas de questions. J’avais chacune des réponses. Peut-être pas celles qu’elle attendait, si ça se trouvait. Mais j’avais de quoi traiter un à un chaque problème, et pourtant, je ne le faisais pas. Le courage me quittait à chacune de nos rencontres, et j’étais affreusement mal à l’aise en sa présence. Et pas mal à l’aise dans un sens réellement négatif, au contraire. Sa présence me rendait toujours très heureux, et je me sens réellement bien avec elle, mais il est apparu qu’il y avait plus. Et il y a toujours eu plus. Le seul problème, c’est que j’ai toujours nié, au départ, puis au final, une fois que je m’étais rendu compte que je ne pouvais plus me voiler la face, j’ai vu que j’étais incapable de me jeter à l’eau. Et je connaissais pour la première fois la timidité, ce concept qui m’était dès lors inconnu. Dur.

Les jours avaient passés, et c’était de plus en plus dur de croiser son regard, me sentant coupable de ce silence qui ne me ressemblait pas. Et j’allais mal. Elle aussi, ça se voyait. Elle plus que moi. Elle n’était pas de nature très loquace, très proche de ses dessins, se confiant parfois à eux seuls. Mais là, c’était pire, et je n’arrangeais rien. Je voulais parfois, au détour d’un couloir, alors qu’elle se rendait dans une salle et moi dans une autre, lui dire ce que j’avais sur le cœur. J’aurais voulu, quand elle me tendait des perches, les saisir. J’aurais réellement souhaité en être capable, et à chaque fois je baissais la tête, impuissant. Bravo Shin. Quelle piètre image tu renvoies de toi.

Et toute la journée, je me demandais s’il fallait que je le fasse, ou non. Même à table, j’étais méconnaissable, alors que le midi j’étais toujours très enthousiaste de raconter toutes mes aventures de la matinée. Comme par exemple, quand j’avais eu le malheur de répondre à côté, ou quand je m’étais assoupi et que le professeur avait eu la merveilleuse idée de me lancer une craie sur la tête, en guise de réveil. Tous ces petits détails anodins, je les racontais d’habitude comme si ça avait été les scoops du siècle. Et elle m’écoutait toujours avec la plus grande attention, parce que ça l’intéressait. Tout comme j’étais pendu à ses lèvres quand elle me racontait sa journée. Ce qui pouvait paraître anodin aux yeux des autres était pour nous le plus important. Mais ce midi-là, rien. Pas un mot, ni même de petites anecdotes totalement débiles. Juste quelques formalités, et un silence de plomb. Ca en devenait carrément insupportable. Insupportable au point que j’étais prêt à me donner moi même un pied au cul pour agir. Et il allait vraiment falloir que je le fasse. Aujourd’hui. Sinon c’était clair, j’allais finir par la perdre avec mon comportement égoïste et bas.

« Je dois sortir. »

Je ne sais même pas quoi répondre à ça, et surtout elle a l’air bien pressée. Je ne pose aucune question et l’observe disparaître, là-haut, au coin de la cafétéria, le cœur serré. Et je redeviens parano. Qui elle va voir ? D’habitude, elle me le dit toujours. Mais là rien. Et ça me travaille. Beaucoup trop.

Mon après-midi n’est pas mieux. Et à chaque seconde je me pose encore plus la question. Avec qui elle est ? J’espère que de ma place dans l’amphi je pourrais la voir, si elle est dans la cour, mais rien. Pas de trace de Maira de toute l’après-midi. Un véritable supplice. C’était horrible de se mettre mal à un point inimaginable. Extérieurement les gens devaient juste me prendre pour un mec qui avait passé une sale nuit, et qui se trainait comme un zombie, avec comme espoir celui de pouvoir regagner son lit. On a eu pitié de moi toute la journée, d'ailleurs. Même mes profs ont préféré me foutre la paix. Je devais faire peur. Et surtout, je devais prendre ma décision. Chose que je me répétais en boucle, à en devenir fou moi-même. Pourtant c’était pas bien compliqué, non ? Il suffisait juste que j’aille la voir et que je lui dise « Je t’aime Maira. » Non ? C’est pas comme ça qu’il fallait faire ? Et pourtant j’avais l’impression que ces trois mots ne sortiraient jamais de ma bouche, comme bloqués par l’irrémédiable peur d’un possible échec, que je ne supporterais sans doute pas.

L’amour, on m’avait toujours parlé de ça comme quelque chose de merveilleux. Un cadeau qu’il fallait chérir par-dessus tout. Quand il vient à toi, ne surtout pas le laisser filer. Mais bonjour, tu me files le mode d’emploi ? Parce qu’une fois en face, t’es laissé comme un pauvre couillon qui sait pas s’y prendre. Comme c’est risible comme situation. On se moquerait bien de moi, à l’heure actuelle. Et les cons de Pi Sigma n’y comprendraient rien, me jurant que tirer un bon coup et partir était ce qu’il restait de mieux à faire, l’amour n’étant qu’un concept stupide inventé pour que ceux qui n’ont aucune chance, aient de l’espoir. Bref, le genre de paroles de lovers à deux balles, qui finiront tous par sombrer un jour. Vivre seul, ce n’est le rêve de personne, et sans doute pas le leur non plus. Ils étaient juste trop cons pour le comprendre.

Mais penser à ça n’arrangeait rien. Ca m’aidait à penser deux minutes à autre chose, mais sans plus. Ca ne m’aidait pas à jouer du piano correctement par contre. Trop anxieux, je faisais n’importe quoi, et quiconque passerait par là, jurerait que je ne suis qu’un débutant. Si Vincent tombait sur moi, il me choperait dans un coin en me faisant promettre de tout lui dire. Et oui, entre musiciens, on se comprend. Dans la musique, on sent ce que l’autre éprouve, tout comme Maira arrivait à transmettre c’est qu’elle ressentait dans ses dessins. C’était comme ça, et je ne voulais pas qu’on me démasque. Ce pourquoi, j’avais quitté la salle de musique, trainant inlassablement des pieds dans le couloir. Il ne me restait qu’un endroit où attendre sagement : notre chambre. Et dans un sens je redoutais d’y aller. Si elle y était ? Ne pas y penser. Ne pas y penser.

Les couloirs étaient vides, ou presque, et je ne faisais pas particulièrement attention aux gens que je croisais, ou bousculais sans mauvaises intentions derrière. Je ne m’excusais pas, mais ma sale mine apparente sur le visage en incitait certains à laisser passer, pour cette fois. Seuls quelques couillons imbus d’eux-mêmes me traitaient de sale bridé stupide, mais je laissais couler. J’en avais rien à foutre à vrai dire, et je ne pensais qu’à une seule chose, ou plutôt une seule personne : Maira. Elle me hantait, comme un souvenir qui ne pouvait être effacé. Et ça n’était pas un souvenir pourtant, mais bien mon présent.

Et en l’occurrence aussi mon futur.

La distance qui me séparait de notre chambre se raccourcissait à mesure que j’avançais, et mon cœur battait toujours plus fort, toujours plus vite. Une fois devant la porte, je mis bien quelques minutes avant de me décider à l’ouvrir, et de voir qu’elle était déjà là, je me figeais net, le souffle coupé. Je réussissais à lui poser une question tout de même, à laquelle elle me donna une réponse que je n’aimais pas. La savoir mal me faisait encore plus mal, et me dire qu’indirectement j’en étais la cause me déchirait davantage. C’est normalement le moment où tu te lances, non, Shin ? Et non, t’es trop con, t’as trop peur, et t’es nul, voilà !

« La même »

Est tout ce que je réponds avant de prendre place, de façon mémorable sur mon lit. Le silence n’avait jamais été si pesant. Parfois, il prend place de façon agréable, fait du bien, mais là c’était un supplice. J’entendais juste sa respiration, et la mienne, dans une atmosphère de glace. Bon sang, que nous était-il arrivé ? Oh je le savais bien sur, et il valait mieux que je répare ça avant que je nous fasse plus de mal. Bien plus de mal.

Je me redresse, me frotte la nuque, et range mes partitions. C’est marrant, elle me connaît par cœur, vraiment par cœur, et ce geste qui me surprend moi-même l’intrigue tout autant. Sa question me rassure, entendre sa voix me rassure, mais on sent qu’elle est tendue, et mon anxiété ne fait qu’accroitre, si bien que je ne lui réponds pas. Et ça aura suffit à ce qu’elle descende la seconde qui suivait. Ce n’était pas normal, plus rien n’était normal depuis l’annonce de la Voice, il y a de ça quelques jours. Quelle connasse celle-là d’ailleurs !

Je suis tendu. Mon cœur bat la chamade, elle me pose une question, mon cœur fait un raté. Mon cerveau ne répond plus, et me voilà à poser la question la plus débile de tous les temps, et celle qui va me faire regretter de l’avoir pensé. Au début, Maira reste silencieuse, mais je vois bien que j’ai touché là où il ne fallait pas, et contre toute attente, ça l’agace. Vraiment. Et je me braque. Merde. Je ne l’ai jamais vu énervée, et encore moins contre moi, ça me stresse encore plus.

Ce qu’elle me répond me rassure, bien sur, mais moi Shane, je ne le sens vraiment pas. Soraya aussi. Mais je préfère ne pas en rajouter, surtout qu’il était loin d’être le sujet de ce débat, et qu’il reste là où il était, il valait mieux pour lui.

« Un ami qui n'arrive pas à la cheville d'un autre certain garçon qui semble étrangement distant depuis qu'une rumeur étrange court dans les couloirs... »

Je me tourne vers elle, comme surpris. Je ne sais pas si ça me fait du bien en l’instant présent de l’entendre dire ça, ou si je dois me sentir encore plus coupable. Son ton est plein de reproches, et dans un sens je ne peux pas lui en vouloir. J’ai cru à des rumeurs, je les ai alimenté avec ma haine et mon égoïsme, et voilà où on en est, à parler de choses non fondées, racontées par une personne qui n’a qu’un but : nous monter les uns contre les autres.

« Punaise Shin, comment tu peux croire qu'il t'arrive une seule seconde à la cheville... c'est stupide... Jaloux de Shane... si tu savais... »

Pendant deux minutes, je la fixe. Je ne sais pas vraiment comment réagir, trop envahi par la peur. La peur de me faire rembarrer. Mais bon sang, c’est con quand on y pense. Si je ne faisais rien ça serait pire, et pourquoi aurais-je peur d’elle ? Alors que nous deux, nous ne nous sommes jamais jugés et ce depuis notre rencontre. Ma réaction était tout bonnement incohérente, et sans doute la plus profonde marque de trahison. Ne pas lui faire confiance. Ou plutôt le montrer. Je lui faisais confiance. Mais même l’optimiste que j’étais n’arrivait pas à y voir une bonne fin. Même après ça. Mais il était temps. Grand temps que je parle. Que j’ouvre la bouche, que je livre mon cœur.

« Tu as raison, oui, je suis jaloux de Shane. »

Premier pas, le deuxième allait suivre, et aucun retour en arrière n’était possible maintenant.

« C’est stupide, je sais. Ma question aussi était stupide. Mais j’avais besoin d’entendre ça, encore, bien que je le sache déjà au fond de moi, que Shane n’est qu’un ami. Mais depuis l’annonce de la Voice, je n’étais plus sur de rien. Plus sur de rien du tout. Cette annonce m’a foutu un coup, c’est vrai. Un gros coup. Pourtant je ne l’écoute pas, pourtant je m’en fous, mais elle a touché un point sensible, trop sensible. Elle m’a fait réfléchir, elle m’a fait me rendre compte de certaines choses, et elle m’a fait douter aussi. Alors oui, je peux comprendre tes remontrances, mais il fallait que je le demande, c’est tout. »

Bon sang, me voilà en train de disserter, à dire des choses sans but, qui ne menaient strictement à rien.

« Le pire ça a été ce qu’elle a fait. Elle m’est passée devant. Et c’était la pire chose qui puisse arriver. Le pire, c’est que j’ai été incapable de venir directement vers toi pour régler les choses de suite. J’ai fui, comme un lâche. Mais parce que j’avais peur. Peur, parce qu’il y avait Shane, et que tout s’est écroulé d’un coup, en une seconde. Mes certitudes, tout. Comme si elle m’avait volé la seule et unique chance de te dire ce que je pensais. »

Comme tout les asiat qui cherchent à se faire une non bridée, cf Soma Akane, il rame ! C’était mot pour mot, ce qu’elle avait dit, et bon sang, t’en prends un coup dans ton ego. Ca fait mal, et à entendre ça n’a pas du être très flatteur pour elle, comme pour moi.

« J’ai été stupide Maira, stupide d’avoir gardé le silence jusque maintenant. Et je tenais à m’excuser. Il faut croire que je ne suis pas aussi courageux que j’en ai l’air, pour preuve, je suis incapable de faire face à tout, et tu es une de mes plus grosses faiblesses. Et je m’en veux, affreusement, pour ces jours insupportables où je n’ai pas dis un mot, trop égoïste. Je pensais qu’il me fallait du recul pour réfléchir à ce que j’allais te dire, mais c’était faux. Je n’avais pas besoin de recul, puisque je savais exactement ce que j’avais à te dire. Et maintenant, que j’en ai l’occasion, je ne sais plus par où commencer. Je perds tous mes moyens quand t’es là. Ca me rend dingue de savoir que Shane est proche de toi, ouais ça me rend fou ! Et c’est de la pure jalousie. »

J’attrape ses mains, la regardant droit dans les yeux. Son regard me rassure, le contact de sa peau sur la mienne me calme. Je m’approche d’elle, et l’embrasse, avant de me reculer.

« Jaloux, parce que je t’aime Maira. »

Vide intersidéral. C’était dit, et je flippais maintenant. C’était le moment ou jamais de voir si j’allais me prendre une gifle monumentale, ou pas.

* Tenue de Shin
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Maira Santana Hae

Sing for my Heart Shin


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MessageSujet: Re: Et c'est ainsi que tout commença (Maira <3)   Et c'est ainsi que tout commença (Maira <3) EmptyDim 15 Mar - 22:20





Shin & Maira
Parfois il semblerait que même les personnes qui se comprennent le mieux au monde aient des difficultés à se dirent les choses. Ce sont des moments assez rares il faut bien l'avouer et c'est leur rareté qui fait que c'est difficile à gérer. Quand on a l'habitude de se comprendre même sans parler, quand on est toujours sur la même longueur d'onde, on est pas habitué à ce qu'il y ai le moindre accro, quand l'harmonie est si parfaite, qui pourrais imaginer qu'une fausse note se glisse et vienne tout compromettre. Quand on est habitué à un tel degré de compréhension, le moindre pépin peut faire dérailler toute la machine. C'est l'arrivée, d'une situation nouvelle, déroutante : celle ou l'osmose se craquelle pour laisser place à un malaise inconnu auparavant et personne ne sait comment en sortir, ça devrait être simple pourtant non ? Quand deux personnes ont une telle connexion ils devraient réussir à ce sortir d'une situation comme çà ? Et bien force est de constater que non, face à l'inconnu de la situation, face au doute qui s'installe parce que oui il y a du doute, pas sur la personne en face de soit, mais face à sa réaction, face à ce qu'elle ressent, parce que tout est là au final, savoir ce que l'autre pense de l'autre, on croit savoir, on s'apprête à se lancer, tout lui dire, tout ce qu'on a sur le cœur mais au final on ose pas, parce que ce doute persiste, même il est infime il est là et il pèse plus que ce qu'on voudrait l'admettre et il nous empêche de dire à la personne devant soit tout ce qu'on pense. Pourtant tout pourrait être si simple, tout pourrait aller facilement mais non, quand deux personnes qui normalement se comprennent parfaitement se retrouvent devant un obstacle, le résultat peut-être quelque peu désastreux.

Cet obstacle s'appelle la Voice, la Voice c'est quelqu'un du lycée, du moins on le suppose sinon elle ne pourrait savoir tout ce qu'elle sait sur nous. Et cette personne a un petit jeu qui visiblement l'amuse, c'est que tout les mois elle fait une annonce dans les micros du lycée et de la faculté et elle déblatère des horreurs sur les gens, des rumeurs, personne ne sait si c'est vrai, personne ne sait qui est cette personne, d'où elle tient ses informations et à quel point ce qu'elle dit est vrai. Beaucoup de gens n'en on rien à faire de la Voice, après tout ce n'est que quelqu'un qui crache dans les hauts parleurs, des trucs pas sympa mais globalement ça passe par dessus la tête de pas mal de monde. Jusqu'au jour où elle commence à dire des choses sur vous, et croyez moi tout change, la perception que l'on de cette immonde personne qui s'amuse à ruiner les autres juste pour le plaisir, quand elle commence à parler de vous, de vos proches, ça devient une affaire personnelle. Oh bien sûr il y a toujours la solution de faire comme si de rien était, comme si ça ne vous atteint pas mais au bout d'un moment ça devient impossible de l'ignorer, c'est comme un bourdonnement incessant dans votre oreille, on se demande ce qui est vrai, comment elle sait tout çà, ce que les autres vont penser de vous après avoir entendu çà, ces personnes qui ne sont pas touchées par la Voice. Et puis on de demande ce que LUI va penser de tout ça. Parce que ce coup ci ce que la Voice n'est pas anodin, c'est en partie un tissu de mensonges mais ce n'est pas anodin.

Shane White, pourquoi fallait-il que la Voice parle de Shane White. Shane est un Sigma Mu que j'ai rencontré il y a quelques temps, c'est quelqu'un de sympathique, parfois bizarre il faut l'admettre, mais c'est uniquement un ami. Que la Voice insinue qu'il puisse y avoir quelque chose d'autre entre lui et moi me révolte et ce qui m'énerve le plus ce que ça a même réussi à atteindre ce qu'il y a entre Shin et moi. Shin Young Hae, pourquoi je n'arrive pas à lui dire ce que j'ai sur le cœur ? Pourquoi j'ai peur qu'il pense qu'il y a quelque chose entre Shane et moi ? La réponse est simple, je l'aime et ça je le sais depuis longtemps, j'aime Shin, tout le monde a l'air de le savoir et moi je suis incapable de lui dire, parce que j'ai peur qu'il me dise non, j'ai peur de ce refus que je ne supporterai pas. Personne ne peut nier qu'il y a quelque chose de spécial entre lui et moi. De notre rencontre à aujourd'hui, il y a ce lien unique entre nous, cette osmose totale. Mais cette osmose qui se heurte à une question : est ce que mes sentiments sont réciproques ? Est ce qu'il voit cette connexion comme moi je la vois ? Est ce qu'il perçoit les choses comme moi ? Cette question devait être résolue rapidement, très rapidement maintenant parce que les choses se dégradaient à vue d'oeuil depuis l'intervention de notre chère amie la Voice. Nous communiquons moins bien et moi j'ai tendance à me refermer sur moi-même, dans mes dessins et à me perdre. Il fallait que l'un de nous intervienne, que l'un de nous prenne la parole et dise ce qu'il a sur le cœur, mais personne ne semblait vouloir faire le premier pas.

Du moins pas jusqu'à récemment. Pourtant rien ne laissait présager quoi que ce soit, l'ambiance était morne, comme ces derniers jours. Personne n'ose aborder le sujet qui libérait sûrement la situation. Le doute, toujours ce doute qui s'immisce entre nous deux, pourtant mes sentiments sont clairs et pourtant je n'ose rien dire parce que j'ai peur de sa réaction alors que Shin et moi sommes sensés nous comprendre mieux que quiconque, il faut que je lui dise, oui il le faut. Je suis allongée sur mon lit et je ne pense qu'à çà, je cherche les bons mots, ça tourne dans ma tête mais je ne trouve pas. Il y a quelques minutes j'ai passé un coup de fil à une amie, Li, je sais qu'elle saura me conseiller. J'ai conscience que quand je pars la rejoindre cet après-midi là je suis un sèche, mais je n'arrive pas à m'exprimer normalement ces derniers temps.

Cette rencontre avec mon amie me rassure et je peux dire que Li m'ouvre les yeux. Elle me dit ce que finalement tout le monde voit, que Shin et moi nous nous aimons et que ça a l'air réciproque, le tout maintenant c'est qu'il faut qu'on en parle, toujours ce grand pas en avant à faire. Je suis extrêmement reconnaissante de l'aide que mon amie m'apporte, elle m'a dit exactement ce qu'il fallait que j'entende, maintenant il suffisait de prendre mon courage à demain et tout lui dire. Pourtant le soir même je n'y arrive pas, malgré les conseils de Li, j'ai toujours cette peur qui me prend au ventre, toujours cette crainte du refus, qu'est ce que je fais si Shin ne partage pas mes sentiments ? Qu'est ce que je dis si ce que je ressens n'est pas réciproque ? Je suis complètement perdue et cette ambiance entre nous est si pesante que les mots on du mal à sortir de ma bouche, nous mangeons et je pars directement me coucher, incapable d'affronter cette situation plus longtemps.

Alors que je me réveille le lendemain matin, ma décision est prise, aujourd'hui, pendant la journée, j'allais tout lui dire, je ne voyais plus que ça pour débloquer ce climat insupportable qui régnait entre nous. C'est comme si nous nous évitions, pour ne pas parler et quand on parlait c'était surtout pas le sujet qu'il fallait qu'on aborde, alors on parle de banalités, chose qu'on ne fait jamais Shin et moi parce que nous avons toujours quelque chose à nous dire, alors stagner dans une conversation de surface pour nous c'est assez inhabituel mais ça témoigne bien de l'ambiance qui s'est installée ici ces derniers jours. Cette journée est un véritable supplice, parce que même si nous communiquons moins bien ces derniers temps, je supporte mal d'être séparée de lui trop longtemps. Je ne suis déjà pas particulièrement studieuse, mais les cours sont aussi la plage horaire la plus grande pendant laquelle je suis séparée et déjà qu'en ce moment nous nous parlions moins, le fait de ne pas le voir m'était insupportable. Je repense à ce que m'a dit Li et ça me conforte dans ce que je veux faire, confronter Shin ce soir, si on ne faisait pas ça rapidement on ne le ferait jamais et les conséquences pourraient être désastreuses. Oui ce soir paraît un bon moment pour lui dire, il ne rentrera pas tôt vu qu'il doit bosser pour le Music Club ça me laissera le temps de réfléchir à comment lui dire, à comment me comporter. Même si je sais que le plus simple serait de lui dire directement, j'ai toujours cette peur du refus qui m'inhibe.

Je suis allongée sur mon lit alors que ce début de soirée passe, comme à mon habitude je dessine. Et en même temps je cherche les mots, les mots justes pour lui dire que je l'aime. Encore une fois les idées ne semblent pas s'imposer facilement à moi, et dessiner ne m'aide pas, je me me perd dans mes crayonnés, comme aspirée par ces univers que je créé et qui me permettent de m'échapper un peu dans la réalité, à la limite parfois de perdre pied avec ce qui m'entoure. Mes dessins reflètent souvent ce que je pense et ce soir il faut avouer que c'est plus que confus et je n'arrive pas à me satisfaire d'aucune de mes créations. Et le temps paraît si long, plus long que d'habitude, Shin bosse sûrement la musique et moi je l'attends, comme à chaque fois qu'il est avec le Music Club mais cette fois ci l'attente me paraissait insupportable.

Quand il rentre, je sais qu'il faut qu'on parle, je le sais pertinemment mais personne ne semble disposé à faire le premier pas. Notre seul échange consista à se demander si on avait passé une bonne journée et sans surprise nous avons tout les deux passé une journée horrible. Shin s'écroule sur son lit et moi je reste à dessiner là-haut sur ma mezzanine. Il me faut un certain déclic pour que j'intervienne et aussi con que ça puisse paraître : c'est le fait que Shin range ses partitions qui me fait sortir de ma léthargie. Shin, tout comme moi ne range jamais ses créations, si il le fait c'est que quelque chose ne va pas, mais ce qui me décide encore plus c'est le fait qu'il ne me réponde pas quand je lui demande pourquoi il fait çà. Et çà, malgré que l'on ne communique pas bien en ce moment, c'est la première fois qu'il ne me répond pas quand je lui demande quelque chose. Ce coup ci c'est bon, je me lance, je vais m'asseoir prêt de lui et je sors la question, celle qui pouvait fâcher. Qu'est ce qu'il a contre Shane ? Il ne répond pas directement, il me demande juste qui est Shane pour moi. Je dois avouer que sur le coup çà m'énerve un peu. Pour moi je pensais que Shin saurait voir ce qu'il y avait vraiment et le fait qu'il puisse faire influencer par la Voice au sujet de Shane m'excède un peu, parce que dans ma vie il n'y et et il n'y aura jamais que lui, Shin. Alors je lui dit tout, tout ce que je pense sur Shane, ce qu'il représente pour moi et surtout qu'il n'est rien comparé à Shin, qu'il ne lui arrive pas à la cheville. Façon indirecte de lui dire que je l'aime, et maintenant c'est à lui de parler et j'ai peur, maintenant j'allais connaître sa version des faits, ce qu'il ressentait, si mes sentiments sont réciproques.

Jaloux, il le dit, il est jaloux de Shane. Je ne sais pas vraiment comment le prendre, parce que pour moi il n'y a pas de doutes possible, c'est Shin et ça a toujours été lui peut importe ce que les autres pensent, peu importe ce que la Voice dit, je ne l'interrompt pas, il continue de parler pour me dire que sa question était stupide mais qu'après l'intervention de la Voice il avait besoin d'entendre ce que j'avais à dire parce que la Voice avait touché quelque chose de sensible chez lui et je comprenais que cette chose sensible c'était moi et je sentais comme une vague de soulagement monter en moi, comme si ce que m'avait dit Li se confirmait. Shin est jaloux de Shane, si seulement à quel point il n'a pas à s'en faire. Il continue en disant qu'il a été stupide de ne pas me parler plus tôt, qu'il n'est pas si courageux qu'il le prétend et je sens mes entrailles se serrer. Moi non plus je n'avais pas fait montre de courage, moi aussi j'aurai du lui parler et pourtant jusqu'ici j'en avais été incapable. Mais surtout il me dit qu'il a quelque chose à me dire et voilà la peur qui remonte en moi, je sens mon coeur battre à tout rompre dans ma poitrine, mais avant qu'il m'annonce ce qu'il a à dire je prends soin de répondre à sa première tirade avec le plus de sérieux possible. « Je peux comprendre tes doutes Shin, c'est ce que veut la Voice après tout, nous monter les uns contre les autres. Elle utilise tout les détails de nos vies et c'est tombé sur Shane… Que ce soit bien clair Shin, il n'y a rien entre lui et moi à part de l'amitié. Je ne te trouve pas stupide parce que vu ce qu'elle a sortie je peux comprendre que ça t'ai touché… j'aurai juste voulu qu'on puisse en parler avant plutôt que de rester dans ce climat, ça nous aurait fait du bien je pense, de tout se dire. Tu es tout sauf lâche Shin crois moi et puis j'aurai aussi dû venir te parler... »

C'est maintenant que tout se joue, c'est maintenant que Shin va dire ce qu'il pense et même maintenant je me sens un peu rassurée il reste toujours un risque infime qu'il dise ce que je ne veux pas entendre, cet infime risque qui m'a empêché de parler franchement ces derniers jours. Ses mains se posent sur les miennes et c'est comme une décharge d'électricité qui me parcours, mes yeux sont accrochés aux siens, incapable de regarder autre chose que ses magnifiques yeux, il s'approche et j'ai comme du mal à respirer, ses lèvres se posent sur les miennes et je sens mon cerveau se déconnecter de bonheur, comme une surcharge émotionnelle, un court circuit de sentiments. Mes yeux se ferment et mon coeur danse toujours dans ma poitrine. Il recule mais je veux que ce moment dure éternellement. « Jaloux parce que je t'aime Maira. » Deuxième électrochoc pour moi, deuxième vague de sentiments, jamais je me suis senti aussi heureuse dans ma vie, je dois être toute rouge et un grand sourire traverse mon visage, j'aurai envie de l'embrasser à nouveau mais j'ai conscience qu'il faut que je parle aussi que je lui dise ce que je ressens, je reprends ma respiration et je parle, ma voix un peu plus aiguë que d'habitude, déformée par l'émotion. « Je… Shin, Shin… Si tu savais depuis combien de temps j'attends que ces mots franchissent la barrière de tes lèvres… Combien de fois je me suis demandée si toi aussi tu ressens cette chose que moi aussi je ressens. Cette chose que je n'ai jamais réussi à t'avouer. J'ai eu peur que ce ne soit pas réciproque, qu'il y ai quelqu'un d'autre. Shin, moi aussi je t'aime. Et quelque part je sais qu'on le sait depuis notre rencontre, nous étions définitivement faits pour nous rencontrer... »

C'est à mon tour de me pencher vers lui pour déposer mes lèvres sur les siennes, tout doucement comme si tout pouvait s'envoler, mais ce doux contact me rappelle que tout est bien réel et à quel point je suis heureuse à ce moment, je serre doucement ses mains dans les miennes avant de reculer un peu, un sourire de gamine au visage et les joues rouges, mes yeux ne quittant pas les siens. « J'ai comme l'impression qu'on a fait un grand pas en avant… et c'est comme si plus rien ne peut me faire peur désormais. Il a juste fallu que l'on s'avoue ce que tout le monde et nous aussi savaient déjà. » Un autre sourire passe sur mes lèvres. « Je suis désolée si je t'ai fais douter, mais saches qu'il n'y a que toi Shin Young Hae, mon coeur ne bat que pour toi, tu es le plus beau dessin de ma vie... »


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Shin Young Hae

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MessageSujet: Re: Et c'est ainsi que tout commença (Maira <3)   Et c'est ainsi que tout commença (Maira <3) EmptyMer 20 Mai - 8:41


MaShin <3


« La jalousie seule m'a fait sentir que j'étais amoureux. »
Madame de La Fayette

En arriver à un tel stade pour si peu, relevait tout de même de l’exploit, et pour peu que j’en parle à mon entourage on me prendrait pour un espèce de débile. Ne pas oser faire le premier pas, mon dieu quelle histoire de fillette ! Bah oui, mais bon, quand on est pas comme tout le monde, on assume ses bons comme ses mauvais côtés, et j’étais pas monsieur populaire, c’est simple de faire des déclarations à droite à gauche, sans réellement les penser. Là c’était une toute autre histoire, et la fille à qui je voulais m’adresser, et bien elle n’était pas comme toutes les autres. Commentaire qui ne se veut en aucun cas négatif, mais bien élogieux, puisqu’elle avait été la seule à réussir à me faire cet effet-là, celui qui aujourd’hui me mettait dans tous mes états. Et bien que je sois plutôt du genre à rester très terre-à-terre, à ne pas trop aimer me décarcasser pour des petites embrouilles du quotidien, pour le coup c’était bien différent.

Et toute la journée avait été une succession de grands questionnements existentiels sur le pourquoi du comment. Si bien, que ma concentration, déjà pas la plus effective du monde, en avait pris un sacré coup. Les cours, à la trappe, et les autres élèves du bahut également. Et vas-y que je te bouscule parce que j’t’ai pas vu, mais surtout que je pensais à autre chose que de t’éviter, toi obstacle au milieu de mon chemin. Petites injures, prises de tête, mais rien qui n’arrive vraiment à me recentrer sur le droit chemin. Pas même la musique. Bref, la solution était pourtant toute claire : Shin, ouvres-là pour une fois, d’habitude t’as toujours la gueule grande ouverte. Et là, elle restait désespérément fermée, le cerveau qui ne répondait plus, ainsi que des membres totalement raides dépourvus de tous mouvements fluides. Pendant que je dansais, on aurait pu comparer mes pas à ceux d’un robot rouillé, à un danseur expérimenté que j’étais censé être. Et bonjour la comparaison, mais le fait était que ça me travaillait.

En tout cas, quand le moment fut enfin arrivé, après une journée entière à me remuer les méninges, tout mon courage avait disparu. Le torse bombé avant d’arriver, et le cerveau complètement embrouillé une fois sur place. Tellement embrouillé que ma première action pour déstresser avait été de trier mes partitions. Erreur fatale.

Bah oui, quand on s’appelle Shin, on n’aime pas ranger, et d’ailleurs on ne sait pas ranger tout court. La preuve étant que notre chambre est un capharnaüm invivable qui regorge de mille et une merveilles, dont on doit sans doute avoir oublié l’existence, Maira et moi. Mais soit, nous arrivons à vivre en harmonie, en retrouvant toujours tout –sans doute par un miracle inexpliqué. Et me voir, et m’entendre ranger ça a éveillé des soupçons. En même temps, si je la voyais trier ses dessins, je me poserais sans doute tout un tas de questions. Bref, du coup, deux minutes plus tard, nous voilà dans un silence de plomb, assis sur mon lit. Je dois répondre à la question « qu’est-ce que j’ai ? » et pour la première fois, j’ai l’impression d’être obligé de résoudre une équation polynôme à deux inconnus. En d’autres termes, je dois d’abord poser le problème, et faire toute une série de calculs pour arriver au résultat. Mais vu le temps que ça prend, ça commence à inquiéter Maira, parce que du coup ma réponse se fait tardive. Mais quand elle commence, je me demande quand elle va se finir, je me perds sans trop savoir où je vais, commençant à détailler tout ce que la Voice a eu comme effet sur moi, tout en remettant la faute sur la seule et unique personne du nom de Shin dans cette pièce. Parce que oui, je n’y avais jamais fais attention, et là pouf d’un coup, je prends ça au pied de la lettre, et je blâme la pauvre Maira qui a rien à voir dans l’histoire.

Mais du coup, elle me rassure, m’explique qu’elle me comprend, elle précise qu’elle et Shane c’est que du vent, que tout ce qui a été monté n’était là que dans le seul et unique but de m’atteindre. Et figurez-vous que ça a marché… connasse. Puis, elle me fait part qu’elle aurait préféré que je lui en parle, plutôt que je laisse le tout mijoter, créant une atmosphère de plus en plus pesante et étouffante. J’acquiesce, parce qu’elle a raison, et j’aurais tous les torts que de nier.

Du coup, j’attends quelques secondes et reprends en voyant de l’anxiété dans son regard. Mon discours semblait à la fois rassurant mais effrayant, une ambiguïté que je ne saisissais pas, mais comme pour me prouver quelque chose, je me forçais à m’expliquer davantage, en précisant bien la raison de mon comportement. Et la principale étant qu’elle me rendait fou, et pas dans le sens péjoratif du terme, attention. Et même si ça me soulageait grandement d’être face à une telle situation en me disant que c’était fait une bonne fois pour toute, j’avais cette angoisse grandissante du méga râteau de tous les temps. Bon après, au moins, j’aurais eu l’avantage d’être honnête. Et après m’être lancé à l’eau, déposant mes lèvres contre les siennes, produisant un électrochoc dans tout mon corps, je n’attendais plus qu’une chose le verdict final. Qui fut, bien au-delà de mes espérances. Je me sens même stupide d’avoir pu douter. Douter de ce lien si fort qui nous a toujours uni, elle et moi. Et surtout je suis heureux. Comme un pape.

* Tenue de Shin
(c) Sashette


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