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Héra Delacroix
Eva Esperanza Date d'inscription : 03/03/2015
Hannibal Treacy
Sujet: Des énigmes dans le noir. [Cazey] Lun 16 Mar - 15:56
Il fait noir.
Il fait noir ce soir.
Dans la pénombre, dans la torpeur du soir et sa moiteur insupportable, il y a une ville. Il y a une ville vivante. Il y a une ville grouillante. Les lumières de la cité projettent des reflets sur un mur au papier peint beige, dans un appartement des bas quartiers. Little Haïti, on dit que c'est pour les pauvres, et les sauvages. Et c'est sans doute l'un des rares endroits où la tranquilité est parfaite. Parce que les bruits du dehors ne le dérangent pas. Parce que ce qu'il se passe dans cet appartement, personne ne le sait. Il n'y a que lui. Que lui et la solitude. Accroupi, au sol, il y a une silhouette. Un corps, longiligne, musclé mais fin, tremble au sol, sans possibilité de se relever pour le moment. Il fait noir. Il fait noir ce soir. Il fait noir comme les autres soirs, parce que la nuit, ce sont les secrets, les songes, qui rongent goulument le coeur d'un homme. Il fait noir parce qu'il ne sait pas quoi faire. Il fait noir parce qu'il a mal, mais aussi parce que cette douleur est salutaire. Des sillons sanglants se tracent, lentement et roulent le long d'une peau marquée par les abus de coups. Ses épaules tremblent. Son visage, masqué par ses cheveux, ne témoigne d'aucune fatigue ou douleur apparente, en raison d'une paire d'yeux, fixés sur un point invisible devant lui. Au coeur de la lumière trop sombre de la pièce presque nue, Hannibal Treacy attend. Il attend d'avoir la force de se redresser. Il est penché, pénitent, et repose sur un meuble l'objet de sa douleur, un martinet sanguinolent venant à peine d'être utilisé. Il respire par à coups. Il murmure, dans la pénombre.
"Pater noster qui es in coelis sanctificetur nomen tuum adveniat regnum tuum fiat voluntas tuas sicut in coelo et in terra."
Il tente, par tous les moyens de recouvrer ses esprits, pour se lever, parce que la douleur, elle ne doit pas prendre le pas sur la dévotion. Pénitent mais heureux de l'être, pénitent mais encore suffisamment fort pour attraper, un peu plus loin, un cerclage de métal couvert de pointes. Les mains tremblantes, il s'en saisit, pour mieux l'attacher à sa cuisse droite, grimaçant de douleur en sentant les pointes s'enfoncer dans sa chair. Mais il repète. Une litanie milimétrée, un jeu auquel l'homme se livre tous les jours. Sans discontinuer. Le matin, il passe une pommade, de l'alcool, pour ne risquer aucune infection. La gangrène est la menace la plus probante. Mais il fait attention. Il sait que la maladie n'est pas la meilleure manière de remercier Celui qui doit pardonner. Il est partout et Il verra toujours à quel moment l'homme a décidé de pécher ou non.
"Pater noster qui es in coelis sanctificetur nomen tuum adveniat regnum tuum fiat voluntas tuas sicut in coelo et in terra."
Il se redresse, attrape un tas de vêtements propres. Sa mère, en Irlande, lui disait qu'on pouvait garder un jean trois ou quatre jours. Le sien, il ne peut le garder qu'une seule journée. Autrement, les taches de sang sont beaucoup trop visibles. Après un baume appliqué sur ses plaies à vif, Hannibal enfile à la hâte, et avec une grimace contenue, une chemise noire sur son dos. Il remet son jean, enfile une paire de chaussettes, et s'installe à son bureau. Dieu et les livres, voilà sa seule passion. Dans l'appartement de Little Haïti, le silence est d'or, pour apaiser les murs couverts d'étagères renfermant des secrets aussi fascinants qu'inoffensifs : des livres par centaines. Des miliers peut être, une collection acquise sur les années, rangés, soigneusement classés par type. Les siens ? Ils n'y figurent pas. Hannibal n'a aucun exemplaire de ses propres livres. Il estime qu'il a écrit mais qu'il a déjà relu suffisamment pour connaitre le contenu dans les moindres détails. Il est 21h. Et Hannibal ne cessera pas de travailler avant 23H. Heure à laquelle il finit par quitter sa chaise, courbaturé, fourbu, éteindre son ordinateur pour enfiler une petite veste à la hâte, et sortir.
Non pas que quelqu'un l'attende, mais Hannibal est comme ça. Sortir tous les soirs est devenu une habitude milimétrée. Il en a besoin. Non pas que quelqu'un l'attende dehors, parce qu'à cette heure, les gens de son église sont au lit depuis longtemps. Des amis, Hannibal n'en a aucun. User du terme "connaissances" serait bien plus avantageux, certes. Parce que ce serait la vérité. De l'affection, bien sûr qu'Hannibal en a. Mais il ne sera jamais capable d'en donner qu'à son Dieu, de toute manière. Il se penche en avant, le visage crispé de douleur, pour enfiler une paire de chaussures. Et sortir, comme un oiseau de nuit, dehors, pour se promener. On dit qu'à cette heure ci, les rues du quartier ne sont pas sûres. Seulement voilà. Dans le cas d'Hannibal, il n'y a rien à craindre, du moins c'est ce qu'il pense. Capable de se fondre dans n'importe quelle masse, il parait bien trop insignifiant pour qu'on l'attrape. Ou pour qu'on cherche seulement à lui faire du mal. Il peut sortir tranquille. L'homme marche, dans la grande avenue de Miami, il observe les immeubles autour de lui, les étals fermés et les magasins de nuit ouverts, révélant de ce fait au grand jour un monde du soir connu seulement par ceux qui n'ont jamais obéi à leur mère et qui ont toujours viellé tard.
Hannibal ne se doute de rien. Il ne la voit pas, la silhouette, cachée dans l'ombre derrière lui qui suit ses pas comme un chien tracerait une proie pour son chasseur. C'est le cas, quelque part, mais notre homme ne le sait pas. Il regarde autour de lui, curieux, contemplant sans avidité mais sans réserve non plus, toute la faune évoluant autour de lui comme autant de chats de gouttière grouillant une fois la nuit tombée. L'ambiance du quartier a ce quelque chose de salvateur. La plupart des personnes qui vivent ici sont des malheureux qui n'ont pas eu de chance. Hannibal, il aime ces gens là. Les gens agressifs et violents, drogués ou simplement malheureux, à la recherche d'une solution... ou non. Parce que notre homme ne se prendra jamais pour le Messie. Mais au moins pour son disciple. Sauver les âmes en peine, les sortir de la panade, les ramener sur le droit chemin. Idéaliste et utopiste, Hannibal avance au milieu de la foule, jusqu'à tourner dans une ruelle déserte qu'il ne connait pas. Pas par instinct suicidaire, bien sûr, seulement une sorte de curiosité qui n'attend qu'à être entretenue.
Une main se pose sur son épaule. Hannibal n'a le temps de rien. Déjà, il est tiré en avant par le col, par un homme jaillissant de derrière lui comme une tornade. Il n'a rien le temps de voir. Rien d'autre qu'une paire d'yeux glacials qui le fixent sans ciller. Le regard froid de quelqu'un qui le fracasse sans ménagement contre le mur, sans aucun état d'âme. Sous le choc, le souffle coupé, Hannibal se retrouve, dos contre la brique froide, les plaies encore à vif lui arrachant un nouveau rictus de douleur. Ses mains se posent d'instinct contre le mur, il relève la tête. Face à lui, la personne qui l'a jeté là, se tient debout, bien campé sur deux longues jambes. Dans la pénombre, Hannibal ne voit pas grand chose. Seulement une paire d'yeux sombre brillants, un sourire trop faux sur un visage de jeune homme, caché par l'ombre en demi-lune. Cela devait arriver après tout, non ? C'était prévisible. Sans doute Dieu lui a-t-il envoyé une nouvelle épreuve. Sauf que celui-ci, il n'a l'air ni pauvre ni malheureux. Seulement avide. Une cupidité qui se lit dans la petite lumière éclairant le regard, la lumière cruelle, celle qui fait à Hannibal l'effet d'un long frisson glacé dans le dos. Qui est-il ? Et pourquoi l'a-t-il entraîné ici ? Parce que hurler ne servira à rien. Voilà au moins une réponse sur les deux. Pour la seconde... Il suffit de demander. "Vous êtes qui ? Vous me voulez quoi ?"
Hannibal ne saurait déterminer s'il a peur ou non. Il sait seulement qu'il ne peut pas s'échapper. Encore moins lorsqu'il aperçoit l'éclat métallique de quelque chose brillant sous la manche de l'inconnu. Alors... Alors il prend une grande inspiration. Il a seulement un pâle sourire. Le sourire du condamné à mort qui n'ignore pas que sa dernière heure sonnera bientôt.
"Je vous assure que ça ne vous sera d'aucune utilité."
Parce que toucher quelqu'un, Hannibal ne le fera plus, c'est terminé. Pas de cette manière. Que disait le Christ déjà ? Si quelqu'un te frappe, tends l'autre joue.
Du moment que ce n'est pas dans le dos, ce coup.
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Sam Steevenson
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Hayley Kent
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Cazey C. Laskin
Sujet: Re: Des énigmes dans le noir. [Cazey] Lun 23 Mar - 9:36
Des énigmes dans le noir...
Hannibal Treacy ♥ & Cazey Laskin
La basse attirance pour l'argent et la matérialité, le sentiment de pouvoir qui s'échappe de la monnaie, tout ce qu'on peut faire avec, le contrôle qui en découle. Oh oui je connais bien tout çà, c'est fou comme un peu d'argent peut changer quelqu'un et lui faire oublier toutes ses convictions, je le sais pertinemment. Propose une certaine somme d'argent à quelqu'un et soudainement il retourne sa veste, il oublie vous avoir vu. Je ne suis pas particulièrement avide de richesses, je connais juste son pouvoir c'est tout, je le sais depuis que je suis tout petit, depuis notre enfance à Aria et moi dans les quartiers pauvres de Los Angeles. Cet argent qui a le pouvoir de tout écraser sur son passage. Pour les activités que nous menons Aria et moi elle est un atout incontestable. Pendant ces deux dernières années, j'avais eu pas mal de personnes sous mes ordres, bien sûr ils cherchent la protection pour leurs larcins, mais surtout ce qui veulent c'est l'argent sonnant et trébuchant, il n'y avait aucun lien affectif entre moi et eux, je les détestais autant qu'ils me détestaient moi, le seul lien était le fric qu'ils me rapportaient et celui que je leur donnai. Oh bien entendu je les arnaquais royalement, mais le principal était qu'ils ne remarquent rien. Bande d'abrutis… Je n'ai jamais eu aucune forme de respect pour eux, ni pour personne d'autre d'ailleurs, je méprise tout ceux que je croise, seule Aria connaît mon respect sans limites. Si je leur inspire la peur c'est encore mieux, je ne suis pas gentil, ni tendre, ce sont des concepts qui pour moi sont inconnus, la gentillesse ne sert absolument à rien dans ce bas monde, l'honnêteté non plus, écraser ou se faire écraser se sont bien les seules options qui s'offrent à nous, j'ai choisi la première et je me révèle généralement sans pitié. A Miami, nous allions devoir tout recommencer, on ne repartait pas de zéro mais nous allions devoir nous refaire un nom bien que je ne doutais pas que nous y parviendrons, la vengeance qui nous anime est elle que nous n'abandonnerons jamais avant d'avoir réussi.
Je suis quelqu'un de très méthodique, je ne choisis jamais mes cibles au hasard, tout comme je ne fonce jamais tête baissée. Une fois, une fois Aria et moi avions agis sans réfléchir et nous avions étés séparés pendant deux très longues années, elle s'était faite accuser à ma place. C'était très noble de sa part, la culpabilité qui m'a rongée suite à son emprisonnement s'est rapidement muée en une haine sans borne pour tout ce qui représente l'autorité. J'ai monté un beau réseau qui a fait trembler Los Angeles pendant deux ans, croiser la route d'un Laskin n'est jamais sans conséquences, dans le meilleur des cas vous repartez avec les poches un peu plus légères qu'à l'arrivée. On a commencé comme çà Aria et moi, à faire les poches des passants, c'est pas ce qu'il y a de plus lucratif mais ce n'étais qu'un début, nous sommes devenus bien plus organisés par la suite. Plus redoutés et redoutables aussi. Malgré tout nous savons nous montrer discrets et faire en sorte que nos larcins restent inaperçus ou alors nous faisons porter le chapeau sur d'autres personne, c'est pas mal çà aussi, très efficace et puis ça fait le ménage parmi les concurrents.
Changer de ville, tout reconstruire tout en gardant cette idée de se rapprocher de sa cible, oh bien sûr nous en étions encore loin et il allait falloir du temps et de l'organisation mais nous y parviendrons j'en étais sûr, rien qu'à y penser un sourire passe sur mes lèvres, je ne souris jamais pourtant, pas plus que je ne rigole. Assureur, voilà ce que j'étais, du moins ce n'était qu'une belle façade pour tout les inconscients qui voudraient venir voir de trop près, seulement il fallait que je bouge que je ne m'encroûte pas, faire que le nom de Laskin soit craint dans cette grande ville, être discret oui, rester anonyme pas vraiment. Dans quelques heures, un écrivain célèbre allait avoir une toute petite surprise, il allait croiser un personnage qui ne vient pas de ses histoires. Tout était réfléchi, tout était pensé, ça faisait des semaines que je préparais çà, chercher l'endroit, à épier ses habitudes.
Pour une fois j'ai agis par totale déduction, le garçon est un auteur reconnu, ses bouquins sont des best-sellers, il devait potentiellement être friqué, très friqué, tout ce qui m'intéresse, je ne cherche même pas plus loin. Il pouvait bien nous céder un peu de sa fortune non ? Ce qu'il écrit ? J'en sais absolument rien, j'ai autre chose à faire que de lire les petites histoires d'un écrivain, çà ne m'intéresse pas, son pognon par contre c'est autre chose. Mr Treacy, parce que c'est bien son nom, allait devenir un partenaire financier de premier plan, à son détriment bien entendu…
Rassembler des informations sur cette personne, le suivre pour connaître ses habitudes, ce sont des choses que je n'avaient pas fait depuis longtemps puis ce qu'avant j'avais des larbins pour çà, mais ce n'était pas désagréable : cette traque, il ne se doutait de rien et moi je jubilais, bientôt j'agirai et il n'aura rien vu venir, tout est prêt maintenant, Cazey Laskin va agir mesdames et messieurs. Ce soir, Hannibal Treacy, auteur de renom allait apprendre à me connaître, plus que quelques heures avant notre rencontre maintenant inéluctable, car je ne fais jamais marche arrière. Un rictus déforme mes traits alors que l'heure approchait.
J'ai tout prévu avec Aria pendant des semaines, le premier contact allait se faire ce soir. L'objectif ? Faire impression, je n'allai pas lui piquer tout son fric ce soir, non çà n'avait aucun intérêt, ce soir j'allais me faire connaître de notre cher ami. C'est à Little Haïti que je vais le trouver, parce que monsieur sort le soir, seul tout le temps seul, peut être que c'est un de ces clichés sur les auteurs qui s'isolent pour créer, moi ça m'arrange qu'il soit seul ce soir à se balader dans les rues. Il y a ce frisson qui monte en moi, je dois me retenir, le suivre jusqu'au bon endroit, attendre le bon moment. Il fait nuit noir et je suis là derrière lui à l'observer et il sait rien de tout çà et moi j'aime çà, le concept de pitié m'est totalement étranger, j'étais venu là pour détrousser ce mec, lui faire peur, pas faire dans les sentiments.
Une rue déserte, c'est bateau à en pleurer mais c'est l'endroit idéal, tremble mon ami, tu est comme un oiseau qui s'est égaré et au mauvais endroit de surcroît, tu aurais peut être du être plus prudent ce soir, et tout les autres soirs où je t'ai suivit. Maintenant il est trop tard, tu t'arrêtes et moi je te regarde et je reste de marbre, aucune expression sur mon visage et pourtant je jubile intérieurement de ce qui va arriver. Çà y est j'avance vers lui, tout se met en mouvement, la danse pouvait commencer. Sans ménagement je le saisis par l'épaule, je devais lui faire comprendre que c'est moi qui mène le bal, moi qui a l'ascendant. C'est pour quoi je le plaque contre le mur assez violemment avant de faire quelques pas en arrière. Je le toise, triomphant il ne cherche même pas à se battre. C'est çà accepte la défaite, c'est plus sage, un rictus déforme mon visage, même si je suis un peu déçu qu'il se rende si facilement. Il a l'air de souffrir mais comme je le disais je ne suis pas là pour faire des sentiments.
Le cran d'arrêt que j'ai sous la manche glisse dans ma main alors que j'avance de nouveau vers lui. Félin, souple et impitoyable, j'agis comme l'acteur d'une pièce de théâtre, une pièce que je connais par coeur. Ses questions me feraient presque sourire, peut être croyait-il que j'allais me trahir comme çà, un sourire de dément se plaque sur mon visage alors que j'avance proche de lui, saisissant son col une nouvelle fois. « Crois moi tu n'as pas besoin de savoir mon nom, bientôt je serai loin… Pour ce que je veux, si tu n'as pas encore deviné c'est que tu n'es pas très malin… En tout cas tu ne devrais pas tarder à le découvrir, Mister Treacy… Il faut être plus prudent quand on se ballade le soir, on peut tomber sur des gens peu… recommandables. » D'un geste du bras je le décollais du mur pour l'envoyer valdinguer un peu plus loin dans la rue. Il me dit que ce que je fais ne me sera d'aucune utilité, un rire froid dénué de toute trace d'humour sort de ma gorge en réponse à son petit sourire provocant. « Ecoute moi bien ! Je décide ce qui est utile ou non… Et je serai toi je ne sourirai pas comme çà tu ne sais même pas de quoi je suis capable... » Je le saisis et je commence à le traîner sans ménagement. « Inutile de te prévenir que si tu gueule tu risques de le regretter amèrement… Maintenant le gentil écrivain il va me montrer le chemin de son clapier et après on pourra commencer à discuter sérieusement, et tu diras sans doute que tu aurais préféré ne jamais croiser mon chemin… Allez avance » lui-dis je en le tenant toujours, faisant briller à la lueur de la lune l'objet que je tenais dans la main gauche pour lui rappeler la menace que je représente. Cette opération commençait définitivement très bien…
electric bird.
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Hannibal Treacy
Sujet: Re: Des énigmes dans le noir. [Cazey] Mer 25 Mar - 15:05
C'est un oiseau de nuit qui se tient devant moi. Mystérieux, énigmatique et étrange, il porte sur lui quelque chose qui pourrait s'apparenter à de la folie. Ses yeux brillent, d'une lueur dangereuse, aussi fort que l'éclat du poignard qu'il tient dans la main. Il est grand, mince, le corps athlétique et fin. Il se tient droit, debout, manifestant une confiance en lui et un orgueil que je n'arriverais pas à définir, je ne sais pas. Il est tellement différent de tout ce que j'ai pu rencontrer depuis mon arriver ici. ça devait arriver finalement, non ? Les gens qui possèdent un nom se font forcément attaquer d'une façon ou d'une autre. Plus ou moins dangereuse. Je ne suis pas un grand amateur de risques, je n'en prends jamais en connaissance de cause. Je suis seulement un grand naïf. Un naïf qui observe mon futur bourreau, lui et son sourire de dément, lui et son visage aux traits burinés par la cruauté. Quelqu'un qui visiblement n'a jamais rien connu que cela, pas vrai ? Est-ce que ça t'arrive, de sourire de joie, toi ? Est-ce que tu sais ce que c'est ? Ou est-ce que la joie, tu n'en as connaissance que par le biais de cela, la menace d'un couteau dans une ruelle sombre ? Un chat tapi dans l'ombre, voilà ce qu'il est, un félin qui montre les dents. Je crois que dans ce cas de figure, je fais office de souris. Et je sais ce que fait le chat à la souris. Il la fait rouler entre ses pattes, il la laisse s'enfuir pour mieux la rattraper ensuite. Il la dévore après avoir assez joué, et moi, j'ai clairement l'impression d'être entre une paire de coussinets. Aux griffes sorties, pointées en direction de ma gorge.
Je ne sais pas qui est cet homme, mais finalement j'aurais presque pitié de lui. Parce que s'il ne connait que cela, cet univers, je me doute qu'il ne doit pas être heureux. Mais je me tais. Le pauvre sourire que j'affiche ne lui plait visiblement pas, et ma question au sujet de son identité non plus. Malgré cela, je sais que je vais avoir vraiment du mal à lui faire entendre que je ne représennte pas un danger pour lui. Et encore moins une source de revenus. Depuis longtemps la fortune amassée par mes livres part dans les associations caritatives, chez les missionnaires en Afrique, pour des gens qui en ont manifestement bien plus besoin que moi. Je ne suis pas un égoïste. Et je ne sais pas ce que tu voudrais faire de mon argent, jeune homme, mais crois-moi, si je l'avais encore il serait pour toi. Si visiblement il n'y a que cela pour te rendre heureux. Personnellement ce n'est pas cela qui me fera sourire. L'argent ne fait pas le bonheur. Je ne sais plus qui a dit ça mais il avait fortement raison. Il fait un pas, je ne bouge pas. Pas d'un cil. J'ai juré que je ne me battrais plus. Et je n'ai absolument pas l'intention d'opposer la moindre résistance de toute manière. Je le regarde, seulement. Droit dans les yeux. Parce qu'il ne me fait pas peur. Mais il dégage quelque chose de beaucoup trop fascinant pour que je ne sois pas intrigué. Qui es-tu ?
Il avance, comme un fauve à l'affut, un animal de nuit qui attaque, très lentement. Et moi ? Bien sûr que je pourrais tenter de m'enfuir en courant. Mais le cilice sur ma cuisse me fait mal et m'empêchera forcément de prendre la fuite. Et puis... Et puis en fait, je n'ai aucune envie de prendre la poudre d'escampette, je l'admets. Sa main se saisit de mon col, d'autorité. Et je ne bouge toujours pas, sans me départir de mon sourire résigné. Je ne sais absolument pas à quelle sauce je vais être bouffé. Et j'attends. Parce que je suis très curieux. Je me demande de quoi il est capable. Je me demande jusqu'où un homme comme lui serait capable d'aller pour arriver à ses fins. « Crois moi tu n'as pas besoin de savoir mon nom, bientôt je serai loin… Pour ce que je veux, si tu n'as pas encore deviné c'est que tu n'es pas très malin… En tout cas tu ne devrais pas tarder à le découvrir, Mister Treacy… Il faut être plus prudent quand on se ballade le soir, on peut tomber sur des gens peu… recommandables. »
Je suis balloté comme une poupée de chiffons, balancer dans un coin, plus loin dans la rue. Je me rattrape, pour éviter de tomber. Avec une grimace. Parce que d'habitude, je marche, je ne trébuche pas. Et les clous de fer que je sens contre ma cuisse s'enfoncent dans ma chair à chaque geste que je fais. Je crois que ça saigne. Un peu. Je crois qu'il va vraiment falloir que je désinfecte ça en rentrant. Le châtiment que je m'inflige est un rappel de chaque instant. Mais c'est un mal pour un bien. Si je veux le Pardon, ça marche comme ça. Le rire grave du jeune homme résonne dans la nuit noire, un parfait fondu en obscurité. Et je me dis que je n'ai vraiment pas de chance, quand même. J'aurais dû le douter depuis un moment qu'on me suivait. Mais ma naïveté évidente est devenue ma principale faiblesse, n'est-ce pas ? Je pose une main sur ma cuisse, d'instinct. Il ne s'en rend pas compte, mais il n'a absolument pas besoin de son couteau pour me faire mal. Je m'en charge très bien tout seul. « Ecoute moi bien ! Je décide ce qui est utile ou non… Et je serai toi je ne sourirai pas comme çà tu ne sais même pas de quoi je suis capable... »
Et voilà qu'il m'attrape, maintenant. Mon instinct de jeune irlandais révolutionnaire se révolte, oui. Un instant, l'envie me prend, celle de tordre son bras, de le plaquer par terre et de le frapper ; mais la douleur dans mon dos me rappelle que non, j'ai juré que je ne ferais plus jamais une chose pareille. Alors je fais contre mauvaise fortune bon coeur. Je me laisse faire. Je me laisse trainer, silencieux, et non, je ne m'arrête pas de sourire. Déjà, parce que cette situation m'amuse. Je n'ai pas peur de mourir, je sais ce qui m'attend ensuite, je sais que le Jugement doit arriver, à un moment où à un autre. Et puis si je meurs en martyr, cela me fait des points en plus non ?
« Inutile de te prévenir que si tu gueule tu risques de le regretter amèrement… - ...Je n'en avais pas l'intention. - Maintenant le gentil écrivain il va me montrer le chemin de son clapier et après on pourra commencer à discuter sérieusement, et tu diras sans doute que tu aurais préféré ne jamais croiser mon chemin… Allez avance »
Sa main aggripe mon bras, fermement. Et moi, je le suis. Je me laisse entraîner, parce que de toute manière, opposer la moindre résistance relèverait claiirement du suicide, non ? Il n'a absolument pas l'air de plaisanter. Je vois bien que je n'ai aucune chance. Pas affaibli comme je le suis. Et même si ce gentleman m'a gentiment conseillé d'arrêter de sourire, je crois bien que je ne peux pas m'en empêcher. Rien que de penser à la tête qu'il va faire quand il va s'apercevoir que je ne possède rien.. Je crois que cela vaudrait tout l'or du monde, clairement. Parce que je sais parfaitement que je n'ai rien qui puisse l'intéresser. Et puis.. Et puis il m'intrigue. Le grand banditisme, j'ai connu ça, et je me demande si ce jeune homme est aussi sûr de lui qu'il n'y paraît. Alors, j'avance. Sans faire mine une seule fois de m'enfuir. Très sage. Après tout, inutile de se presser, non ? J'ai parfaitement conscience que cet homme serait capable de me faire la peau devant tout le monde. Et je n'ai pas franchement envie de tenter le diable, en fait. Alors je laisse faire. Je laisse faire parce que je n'ai pas le choix. Et aussi un petit peu parce que je veux en savoir plus. Je crois bien que c'est mon côté contemplatif. Du moins, c'est ainsi qu'on me considère.
Il me tient toujours discrètement le poignet, en prenant un soin tout entier à faire miroiter légèrement la lame de son couteau, au cas où j'aurais envie de m'enfuir. Mais non. Cette idée ne me traverse même pas l'esprit, dans la mesure où de toute manière, je sais que je ne risque rien. Que fera-t-il en voyant que je ne possède rien ? Il me tuera ? Je n'en sais rien. Je ne pense pas. En fait je suis véritablement impatient de le découvrir. Je fais tourner la clé de l'appartement, tranquillement. Et je l'invite à entrer. C'est chez moi que tu voulais aller, non ? Et chez moi, c'est ici.
Une pièce, seulement, qui fait à la fois chambre, salon, cuisine. Le parquet grince lorsque je pose le pied, que je dépose les clés sur un petit meuble dans l'entrée. Avant d'enlever ma veste, tranquillement. La seule chose qu'il y a ici.. C'est un lit. Un fauteuil, une table, deux bibliothèques remplies de livres. Et un cruxifix. Posé bien en évidence dans un coin de la pièce, au mur, là où se trouve le martinet posé sur un tabouret. Ah. Oui. ça je n'ai pas eu le temps de l'enlever. Il faut dire que je n'ai pas vraiment l'habitude d'inviter du monde chez moi. "Vous voulez un café ?"
Je crois qu'il a les yeux tellement ronds de surprise qu'ils pourraient sortir de leurs orbites. Le couteau rentre sagement dans sa manche, alors que j'affiche un sourire très amusé, en me dirigeant vers la cuisine. Je suis désolé, jeune homme, tu as misé sur le mauvais cheval. Et je sens bien que je risque de le mettre en colère, mais peu importe. "Ah oui... En fait, je n'ai pas vraiment eu le temps de vus le dire tout à l'heure. Mais vous ne trouverez pas grand chose, dans mon "clapier", à part quelques livres... Bien que je doute que la lecture soit votre occupation première, n'est-ce pas ?"
Plus le vol, les braquages, tout ça, non ? Je ne suis pas certain que me voler une bibliothèque pleine de livres religieux lui soit véritablement utile. Je m'accoude contre le comptoir, très calme. L'ampoule nue de l'endroit découpe son visage en ombres crues. Et moi je ne peux pas vraiment détacher mon regard. Je ne veux pas louper la moindre miette de sa réaction.
"Je ne sais pas très bien ce que vous cherchiez mais de toute évidence, vous ne le trouverez pas chez moi. Ni ailleurs, en vérité. Je vis assez modestement." mon sourire s'élargit. Je m'amuse beaucoup. "Et j'étais très sérieux pour le café. Vous vouliez discuter, non ?"