Le prochain, il le prend au berceau ou bien ? [Sieg]
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Héra Delacroix Date d'inscription : 19/02/2015
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Eva Esperanza
Sujet: Le prochain, il le prend au berceau ou bien ? [Sieg] Jeu 26 Fév - 21:18
C'est assez drôle de me dire qu'il m'a fallu un peu plus de vingt ans pour que je sombre dans les bas fonds. Parce que c'est un peu ce qu'il se passe non ? Moi tout ce que je vois aujourd'hui c'est que je n'ai de solution pour rien. Perdre sa vie c'est une sacrée expérience, et même si je ne la conseille à personne, elle est bien là. Et moi je suis toujours en vie même si ce n'est pas aussi facilement que je l'espérerais. Oui, je suis en vie même si je dors sur un sol dur et glacé, je suis toujours en vie même si je fais des choses dont je ne suis pas fière. Je suis en vie, et je crois que mourir ne me dérangerait pas autant que je le crois, s'il n'y avaient pas mes enfants pour me tirer d'une descente aux enfers que j'ai commencée il y a un an de cela, et qui se poursuit aujourd'hui, plus que jamais. Parce que j'ai tout perdu, et en cela je crois que je vais finir par devenir folle. J'ai passé, à Wynwood, un panel d'années plus condensées en problèmes que j'aie pu en voir durant toute mon enfance. J'ai tout fait. Tout vu. Enfin c'est ce que je m'imaginais au moment où je jouais dans les bars de Little Haïti, parce que maintenant... Maintenant tout ce que je me dis c'est que je suis sans doute loin du compte. Le destin peut encore se moquer de moi. Et il me le prouve alors que je sors du travail, à six heures du matin, pour retourner dans l'appartement désaffecté qui constitue ma seule et unique maison pour réveiller Sonata et Mateo, calmement endormis dans la couverture que je leur ai donnée. Parce que mes enfants, ils sont profondément gentils. Mateo est bien trop petit pour se rendre compte de la vie que nous avons, pour lui c'est normal, de dépendre de sa soeur au soir, de manger froid et de dormir dans un endroit en proie aux courants d'air, même si un jour il m'a demandé quand est-ce qu'on rentrait à la maison.
Dans le cas de Sonata, c'est autre chose.
Il s'est développé un lien avec ma fille que je n'aurais pas pu soupçonner. Parce qu'elle ne m'en a pas voulu. Sonata a neuf ans maintenant, et elle fait preuve d'une maturité incroyable. Elle prend soin de son frère mais pas seulement. Elle s'occupe de moi aussi. Elle me dit parfois que je ne devrais pas les accompagner à l'école, que je devrais dormir, me reposer pour travailler le soir. Elle me dit qu'elle voit que je fais des efforts pour son frère et elle, mais que je ne sais plus prendre soin de moi. Et elle a raison. Parce que lorsque je les laisse au soir venu, je m'abandonne. Je suis devenue quelqu'un d'insupportable, pire encore que tout ce que j'ai pu être. Parce que je chante, quelques heures au bar pour ne rien gagner ou presque. Et puis je bois. Longtemps. Beaucoup. Je me bagarre aussi. Et je sais que si je ne bénéficiais pas de la protection d'Eli je serais déjà morte. Mais ce n'est pas le cas. Je sais que grâce à ce type il ne m'arrivera rien, ni à moi ni aux enfants. J'ai de la chance quelque part. Une chance dont je ne sais pas profiter. Parce que ma vie est un bordel innommable mais je ne fais rien pour l'améliorer, alors que je le pourrais, je crois, si mes protecteurs me laissent une chance de me tirer la tête de la boue. Voilà à quoi je pense quand je prends le chemin de l'école, la clope au bec, les yeux fatigués. Je vis la nuit, moi, je dors en journée lorsque les enfants sont à l'école. Et puis je viens les chercher. Je reste souvent à l'écart des autres parents parce que je suis une marginale, une étrangère, et j'en ai assez de voir ces regards portés sur moi à chaque fois que j'attrape la petite main potelée de mon fils qui me raconte avec passion tout ce qu'il a fait à l'école. Oui parce que je le vois bien. C'est l'école qui fait oublier à mes enfants la galère dans laquelle je les ais entraînés. Cette école devant laquelle je les attends, de loin, à quinze heures.
Subir les regards, ce n'est pas vraiment une chose si difficile que je peux l'imaginer. Non, c'est de me rendre compte que j'aurais pu leur offrir une vie magnifique, mais que mon instabilité ne m'a pas permis de leur faire ce cadeau. Parce que je crois que certains ont raison quand ils disent que je mérite l'hôpital psychiatrique. J'ai du sang sur les mains. Je suis responsable de la souffrance de beaucoup de personnes. Je suis une fugitive espagnole, et mes enfants n'ont pas le même père. Le second, j'avais juré de le protéger. Je n'ai même pas tenu cette promesse faite à Lancelot. Et j'ai honte, tellement honte de leur tenir la main alors qu'il ne méritent pas une mère comme moi.
Ma fille sort la première de l'école, suivie par son petit frère qu'elle tient gentiment par la main. Tout l'argent que je gagne, il va à mes enfants. Donc ils n'ont pas l'air aussi pitoyables que moi, dieu merci. Au contraire, ces gosses, ils sont plein de vie. Et j'ai l'impression de leur offrir la mienne, en la perdant morceau par morceau, jour après jour. Sonata m'aperçoit, elle m'adresse un beau sourire. Mais quelque chose, dans la foule de parents près d'elle, lui fait ouvrir de grands yeux. Et sourire plus grand encore, quand elle se met à courir comme une folle en tenant son frère par la main, en direction de mon opposée. Et moi je ne comprends que lorsque je l'entends crier.
"OLLIIIIIE !"
Le prénom me fait immédiatement tiquer. Ollie, c'est le fils de Kyle, le salaud qui m'a abandonnée au profit d'un type encore plus jeune que moi. S'il est ici ça risque de finir dans le sang. Parce que j'ai toujours pas digéré. J'estime que c'est en partie de sa faute si j'en suis là. Il m'avait donné de l'espoir, c'était un type stable. Et du jour au lendemain, j'ai une fois de plus tout perdu, évincée, laissée derrière. J'ai toujours été un jouet. Et ça monte, la colère, tout de suite, très vite, quand je fends la foule à grands pas... Pour trouver ma fille dans les bras d'un visage familier, un jeune garçon aux cheveux en bataille qui serre Sonata dans ses bras. Derrière lui il y a un jeune homme aux grands yeux chocolat, la peau un peu brune, foncée par le soleil. Il esquisse un sourire alors qu'Ollie demande comment elle va, si elle apprend des choses à l'école. Il lui dit qu'elle lui manque. Et moi j'ai le coeur qui se serre. Je ne sais pas pourquoi il est ici. Son père lui avait interdit de nous recontacter. Et il n'avait pas tout à fait tort parce que quand Ollie croise mon regard glacé, il recule d'un pas. Et moi je le salue, froide et cassante.
"Bonjour Ollie. Qu'est-ce que tu fais là ?"
J'adresse un signe de tête au jeune homme près de qui il est. Je ne sais pas qui c'est. Et je crois bien que je lui adresse un horrible sourire parce que non, juste non, Ollie, j'aimais ce gosse, vraiment, mais il est le fils de Kyle et en cela, c'est trop difficile de croiser son regard. Kyle aurait dû mieux faire respecter cette interdiction. Ollie me répond "Je voulais juste les voir un peu..." et moi je ne relève pas. Pas du tout en fait. Parce que le jeune homme a toute mon attention, en fait, là, présentement.
"Eva Esperanza. Vous êtes la nouvelle conquête du papa ?"
Parce que s'il se met à aimer les jeunots il a peut être changé de crèmerie, depuis le temps. Oui clairement, je suis horrible. Mais je ne suis pas réputée pour être aimable. Les petits, ils s'en fichent. Parce que Sonata et Mateo bombardent Ollie de questions auxquelles il répond, en m'ignorant. Et cela vaut mieux, en fait.
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Sujet: Re: Le prochain, il le prend au berceau ou bien ? [Sieg] Jeu 26 Fév - 21:43
Le prochain, il le prend au berceau ou bien ? [Sieg]
(prévert) ▽ Tout simplement des nuages Qui crèvent comme des chiens Des chiens qui disparaissent Au fil de l'eau sur Brest Et vont pourrir au loin Au loin très loin de Brest Dont il ne reste rien.
«
« Salut mon grand, belle journée ? »
Une main qui ébouriffe une tignasse brune, un sourire et un bref échange de banalités avant de prendre la route pour l’appartement. Ce soir, Ollie est de la partie et il n’était pas question de perdre une minute de leur précieux temps ! Une soirée entre hommes, ça ne se gaspille pas. Comme à leurs habitudes, Siegfried écoute Ollie raconter sa journée avant de raconter la sienne. Leurs rires ne tardent pas à se faire entendre des passants qui ne peuvent s’empêcher de les voir comme deux frères. Deux frères de sang ? Extérieurement, on pouvait se poser des questions vu leur familiarité. Lorsque ce grand jeune homme au teint bronzé se moque un peu du p’tit gars, ce dernier affiche une moue boudeuse et abat son poing dans ses côtes, ce qui le fait rire. Ne parlons pas de sa réaction lorsqu’une fille accoste Siegfried…
Mais outre leur complicité, il n’est aucun air de famille. Sont-ils des frères ? Siegfried, qui ne souhaitait l’appeler ainsi, se surprend de plus en plus à nommer leur relation plus que fraternelle. Cela le fait sourire… et enfin accepter les faits. Avancer dans un chemin obscur n’a rien d’aisé. Nos corps se heurtent à des murs. Nos pieds se prennent dans les branchages envahissante d’une forêt hostile. Des griffes nous lacèrent le visage… ce qu’il nous fait, c’est une lumière : elle nous aiderait enfin à ouvrir cette porte qui n’est pas un mur et à éviter ces obstacles qui nous font trébucher. Quant à ces griffes, elles ne sont que des branches. Et cette lumière, elle se déplace à ses côtés, là, juste là, tout sourire et enthousiaste à l’idée de passer une soirée loin de son père un peu trop austère et de ses repas un peu trop… diététique.
Le gamin parle, lui écoute, commente et pose des questions. Ils ne voient pas le chemin défiler. Puis leurs regards lorgnent sur un marchand de hot-dogs… ils sont tentés mais lorsqu’ils se regardent, ils se disent que non, c’est une mauvaise idée. Mais ça ne les empêche pas de saliver devant l’odeur… comme deux gosses qui connaissent les interdits du père. Ils sourient… puis Siegfried chuchotent : « … poulet ce soir. »
Ils marchent… puis Ollie stoppent son accompagnateur et lui demande s’ils ne peuvent pas passer par l’école. L’école ? Le français lui jettent un regard intrigué, sans se soucier de la suite à venir. N’y voyant aucun inconvénient, il se laisse guidé non sans lui glisser une légère blague à ce sujet « Tu fais comme ton père… tu vises les petites jeunes ? ». Coup de coude. Hey ho ! léger coup de poing sur l’épaule. Riposte. Re riposte. Non mais dis donc ! « Bon allez dis moi ce qu’il y a là bas. » Mais le regard du gamin se fait fuyant, comme s’il savait que son acte ne resterait pas impuni si l’on venait à découvrir l’idée qu’il a en tête. Ho mais sans doute doit-il se dire que son gardien ne dira rien… et qu’il ne s’agit que d’un coup d’œil ! Siegfried ne lit pas dans les pensées ni dans l’avenir, mais il devine assez bien qu’il comprendra bientôt la raison de cette lueur d’appréhension dans les yeux d’Ollie.
Enfin ils arrivent et tandis que le gamin surveille du regard la foule des parents devant le portail, Siegfried attend la suite, les yeux dans le vague. Quelques souvenirs tentent de briser la porte qu’il a fermé depuis un an, mais il tient bon. Attendre devant une école peut paraitre d’une banalité mais pas pour lui. Il y a encore quelques mois, il aurait laisser ces funestes songes envahir son esprit comme autant de parasites infestent un cadavre. Mais ces temps derniers, des aléas de son nouveau quotidien l’aidait à ne pas s’attarder devant cette porte. Et cela pouvait être pleins de choses… un avant-gout ? Les disputes avec Kyle… hé oui, même si le père inquiet et soucieux de l’alimentation de son fils a daigné lui remettre la bestiole entre les mains, sa confiance restait encore brisée. La reconquérir demandait de l’effort et de la patience : cela tombait bien, il en avait assez pour toute la ville entière. Première chose. Une deuxième ? Sa petite amie. Bon, personne ne savait que deux chefs opposés sortaient ensemble. Pourtant, c’était le cas. Mais la déesse, malgré un caractère affirmé, possédait une immense faiblesse que son soldat peinait à apprivoiser. Que faire ? Ronger son frein pour ne pas trop, trop la contrarier et d’éviter de l’a ramasser dans son alcool, vieille fausse amie ? Ou se battre pour la faire prendre conscience du problème et enfin, l’a faire avancer ? Le choix était vite fait. Chemin difficile mais quand on aime, on ne compte pas les secondes passées à tendre la main. Le français se savait capable de l’a lui tendre autant que possible : parce qu’elle n’était pas une de ces sales putains de riches, pourries gâtées qui ne voyaient pas au-delà de leur petit nez bouchés. Non, elle était bien plus que ça. Ses yeux bleus respiraient d’une intelligence fertile qui ne demandait qu’à être nourries. En même temps, on y lisait de la douleur, beaucoup de douleur, surtout quand les noms de « Paris » et de « France » lui venaient aux oreilles. Un point commun. C’est une deuxième chose. Une troisième maintenant… honnêtement, comment penser à ces durs souvenirs quand un type comme Azraël vous propose de boire un verre dans un bar et d’aller faire les cons par la suite ? Impossible. Même chose lorsqu’il s’agit d’aller écouter les poivrots dans l’iguana Bar en compagnie d’un Sygma mu au sang chaud nommé Mike. Ce travail, c’est une aubaine car pour pour la première fois, Siegfried accepte enfin les tâches. Et surtout, s’en amuse. Les histoires entendues là bas constituent de longues conversations entre les deux amies malgré une rivalité entre leurs maisons. Et c’était encore plus drôle quand Soraya venait se joindre à eux.
Toutes ces personnes constituaient des chaines, des cadenas ainsi que des clés qui gardaient ses démons à l’intérieur de cette pièce, dans un coin de son cerveau. Elle prend encore une place conséquente. Mais bientôt elle ne sera plus qu’un cagibi. Cela le fait sourire… car enfin, il a trouvé une stabilité qui le fait gardé les pieds sur terre. Et tout cela grâce à cette petite terreur qu’il croyait ne jamais apprivoiser.
Il n’y a plus d’obscurité.
Les enfants sortent de ces salles de classes. Ollie s’agite, craignant sans doute de louper quelqu’un. Oui, il attend quelqu’un. Siegfried se retient de lui demander s’il s’agit potentiellement d’une « amoureuse ». Mais bon, le gamin a déjà fait part de son opinion là-dessus durant le réveillon de Noël : les filles, c’est trop de problème. Mais alors… qui vient-il donc attendre ?
La réponse ne se fait pas attendre. Avant qu’il n’ait eu le temps de prononcer les trois syllabes de « Dovakhin », un « OLIIIIIE ! » se fait entendre. Pas une remontrance ou quoique ce soit, mais un cri rempli de surprise et de joie. Puis une petite tornade brune saute dans les bras du gamin qui referme ses bras autour du corps de la petite fille qui venait de les rejoindre. Mais l’enfant rieuse n’était pas seule. Ollie embrassa un autre enfant, plus jeune, qui suivait la gamine. Le jeune homme sourit légérement mais détourna le regard un moment avant de les reporter à nouveau sur eux. C’était touchant tout de même, cette manière de s’enlacer. Comme trois frères et sœurs séparés, qui ne se sont plus vus depuis des jours. Des semaines.
Des mois ? Les enfants parlent, avec animation, sautillant sur place et les yeux remplis d’étincelles. Il leur adressa un signe de tête lorsque Ollie les présentèrent tous les trois mais il n’osa pourtant pas troubler ces retrouvailles. Attendons un peu. Ils ont l’air de ne pas s’être vu depuis longtemps, très longtemps. Fait étrange… pourquoi Ollie ne les avait-ils pas vu ? Après tout, ils vivaient tous trois à Miami ? Ce n’était pas difficile de se voir…
Et leur mère ? Où était-elle ? Sans doute dans la foule des pa…
« Bonjour Ollie. Qu’est ce que tu fais là ? »
Une voix dure se fait entendre. Siegfried lève la tête vers… heum, leur mère ? Très vite, il l’a fixe comme si elle débarquait d’une autre planète. Etait-ce le cas ? Dans tous les cas, on ne pouvait pas la louper avec ce look excentrique. Rien que sa chevelure écarlate attirerait n’importe quel regard. Hé bien ! Elle n’a pas froid aux yeux,… la plupart des parents lui jettent déjà un œil perplexe et mécontent. Oui, bon, en même temps elle ne semblait pas avoir la panoplie de la « maman traditionnelle ». La plupart des mères qui attendaient se fondaient dans une masse anonyme tant leurs comportements et tenues se confondaient. Il n’y avait que cette femme pour apporter un éclat de… bref.
Elle regarde Ollie, les yeux pleins de colère. Instinctivement, Siegfried réagit et s’avance d’un pas vers elle tandis que l’enfant recule. Ses yeux affrontent déjà celui de la femme. Non, il n’y a pas de danger. Les enfants, ceux qui viennent de les rejoindre, ne semblent pas avoir peur d’elle. Etait-ce leur mère ? Tout porte à croire que oui.
Mais déjà elle se tourne vers le français. Oui, lui qui lui jette un regard franc et imperturbable, bras croisés, pieds bien campés sur le sol. Il y a un problème… et il n’allait pas tarder à le connaitre. Quand Ollie murmure qu’il « voulait juste les voir un peu… », Siegfried lui jette un regard. Les voir… les enfants. Cela lui rappelle les souvenirs, encore les souvenirs. Haaaa fichus souvenirs. Il relève les yeux vers elle.
« Eva Esperanza. »
Eva. Eva, Eva,… ce nom sonne immédiatement dans sa mémoire. L’infirmerie et la séparation momentanée de Kyle et de son amant. Et les explications qui suivent. Oui, il avait bien parler d’une Eva. Etait-ce là même ? Sans doute… preuve en est. Il hausse les sourcils lorsqu’elle largue la bombe.
« Vous êtes la nouvelle conquête du papa ? »
… il éprouve toutes les difficultés du monde à ne pas répondre un truc du type « Oui, m’dame. On s’est pété la rondelle toute la nuit et on r’met le couvert ce soir. T’veux v’nir ?». Mais la présence des enfants lui impose le silence. Pourtant, il a entrouvert la bouche pour cracher sa répartie. Mais voilà, honnêtement, ce n’est plus marrant là. C’est la troisième personne qui émet cette hypothèse. Oui, Siegfried possède un sens de l’humour étendu mais là, cela devient carrément lourd. La première fois, cela s’est changé en rapport de force durant toute une journée. Pas un souvenir très agréable. La deuxième fois, bon, Héra l’avait proposé mais c’était plus une boutade qu’une rumeur prise au sérieux. Héra n’était pas stupide, loin de là. Mais honnêtement, à l’instant où elle le dit, ce n’est juste… pas… drole. Alors il ne dit rien et se contente de l’a fixer, impassible. Il se tourne vers les enfants qui, eux, ont bien raison d’ignorer les ennuis des adultes. La petite et son petit frère assènent Ollie de questions. Cela le tranquillise légérement. Aussi, il se retourne vers la femme, non sans trouver sa tenue… marginale.
« Aux dernières nouvelles, je ne pense pas. » Puis, sans réfléchir, il répond dans l’immédiat, un signe de tête vers l’enfant qu’il garde « Je suis son grand frère. » Eva, c’est vraiment Eva. Et avec ce regard tueur, nul doute qu’elle menace à tout moment de lui cracher tout le venin qu’elle possède dans ses crochets de vipère malmenée. Très vite, Siegfried sentit qu’il risquerait de perdre des plumes. Parce que cette femme là, plantée devant lui, le regard à la fois haineux et malheureux…
… elle s’est fait abandonnée par un homme qu’elle devait aimer. A quel point ? Ho ça, il n’en savait rien. Ce n’était pas ses affaires et dans le fond, il espérait qu’elle ne déballe pas toute son existence de femme délaissée, bien qu’elle n’en avait pas l’allure. Une victime ? Hou la la, non. Pas du tout.
Dans tous les cas, il avait bien du mal à imaginer Kyle aux côtés de cette étrange jeune femme, malgré la belle harmonie du rouge vif et d’un noir profondément austère. Lui qui aimait les films en noir et blanc et les bouquins chiants, difficile de le voir aux côtés d’une femme qui devait adorer faire la fête ou faire les magasins dans les friperies ou autre magasins marginaux. Mais c’était un peu juger vite n’est ce pas ? La surprise passée, il ressentit une forme de gêne parce que la femme le fixait. Et lui aussi en fait, depuis Une bonne minute. (Que celui qui n’a jamais jauger quelqu’un sur sa tenue, lui jette la première pierre !). Réagis crétin, réagis.
« Heum… enchanté dans tous les cas, Eva, moi je suis Siegfried Wade. Et comme je vous l’ai dit, je garde Ollie. » Tentons de ne pas ouvrir les hostilités. Mais c’était difficile parce que merde alors, ce n’était pas la première fois qu’il était impliqué dans une querelle amoureuse. Il rajoute alors à voix basse, afin que les enfants ne l’entendent pas. Mais ils sont occupés, alors pas de danger. Un sourire en coin apparait sur le coin de la lèvre. Encore un peu, et l’insolence pointera son nez « …et les affaires de cul de Kyle ne me regardent pas. » Ca c’est le début… non. juste… non. « Ecoutez… heum… peut-être que… » Regard vers les gosses. Ho la la la, ils semblent tellement s’aimer ces trois là. Manque plus qu’une petite bouffe… ! Heum… mais bio. « … les trois là, ils… semblent beaucoup s’aimer, n’est ce pas merveilleux, hum ? Cette bonne humeur… » … il serrait un peu trop les dents là. « … alors pourquoi ne pas aller boire un café et de discuter de notre cher ami commun. » Pause. « Ou d’autres choses. » Bref, réagit la madame Alerte Rouge. Parce que je ne veux pas d’un scandale devant des enfants. L’idée de les laisser tous les trois ensembles lui avaient sembler une bonne idée aux premiers abords. Mais quelque chose lui disait que la situation était plus compliquée que cela. Il tenta alors de garder un ton aimable. Certes, il ne supportait pas que les adultes le jaugent ainsi, mais n’était-ce pas une femme délaissée ? Non, il ne jugeait personne. « Du moment qu’ils restent ensemble. » Grosse. Prise. De. Risque. Enorme. Mais il n’était pas non plus connu pour deviner les règles implicites, n’est ce pas ? Si Kyle tombait dessus, il se contenterait de dire qu’il ne savait pas. Mais si c’était interdit, alors Ollie serait au courant de cette interdiction…. Humm… difficile, très difficile. On ne joue pas avec les règles de Kyle. Et celles d’Eva non plus. « Alleeez, ils sont tellements mignons tous les trois… » Ouai… adorables. Mais voilà, c’était chasse gardée. Ces trois là mourraient d’envie de rester encore un moment ensemble.
Les bras croisés, Siegfried soutenait le regard de la jeune femme. Elle avait beau tuer le monde de ses yeux assombris par la désillusion, ce n’était pas elle qui allait piétiner cette journée qui déclinait. Ho ça non.
▲ RIMBAUD
(c) AMIANTE
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Eva Esperanza
Sujet: Re: Le prochain, il le prend au berceau ou bien ? [Sieg] Jeu 26 Fév - 23:35
Des prunelles mordorées et un corps fin et souple, musclé, taillé pour la force et la vitesse. Des cheveux mi longs et un regard sauvage, des mains se nouant et se dénouant. Les yeux penchés vers trois petites créatures battant des mains, tout sourires et grandes dents blanches, les petits bras d'un jeune Porter serrant dans ses bras une enfant de huit ans qui lui dit à quel point il lui a manqué. C'est beau, comme tableau, pas vrai ? Cela apparaît comme quelque chose de tellement parfait. Mais ce n'est qu'une vaste plaisanterie, une farce, quelque chose que je n'accepte pas, que je n'accepterai jamais. Une complicité entre deux anges de ma vie et le fils du pire traître que j'aie pu rencontrer. Un de plus. Un de plus dans mon existence absolument pitoyable. Hé, l'inconnu, sais-tu qui je suis ? La voix dans le noir, celle qui te fait peur quand tu dors tout seul. Tu es étendu sous les draps, tu t'apprêtes à t'endormir. Et soudain il y a quelque chose qui t'empêche de respirer. Quelque chose qui te broie le ventre, parce que tu as entendu un bruit. La voix de la peur, voilà comment je l'appelle, qui sussure et qui murmure, cela peut être un craquement de bois, cela peut être un grincement de porte, le ronflement paisible d'un chien dans une cuisine. C'est la voix de la peur, celle qui te fait te tendre d'un coup sous ta couette et te dire "c'était quoi, ça ?". Cette voix que tu n'entends qu'une fois mais qui te fait mettre une heure à t'endormir. Je suis de ce genre là. Le genre de femme qui t'évoque cette voix cruelle. Et je vois bien que tu n'es pas dupe, parce que le regard acéré que je te lance a de quoi effrayer plus d'un minet comme toi, tu le sais ? Je ne suis pas joueuse. Non. Moi les gens, je les dévore avant. Je leur pose des questions ensuite. Il apparaît comme une évidence de me présenter devant cette personne inconnue qui ramène à moi un petit fantôme aux cheveux en bataille, si semblable à sa mère, son horrible mère, celle qui avait encore la jalousie au ventre le jour où elle a appris que la place était prise.
"Eva Esperanza"
Ou Eris Melody, tu as l'embarras du choix, de toute manière il n'y a que le nom qui change. Parce que je m'étais imaginée que modifier mon identité pourrait, éventuellement, m'offrir une nouvelle vie. Manifestement je me trompais. Quel avenir pouvais-je bien chercher de toute manière, en quittant l'Espagne ? Un monde meilleur ? Je n'y avais trouvé que la cage aux serpents. Une fosse, dans laquelle je me suis enfermée moi même, en jetant la clé. Une fosse, dans laquelle je griffe les parois pour escalader, toutes les nuits. Mais cela ne marche jamais. Et reposent, sur la pierre froide de mes convictions, tous les ongles que j'ai arraché en essayant de m'enfuir. Tu vois de quoi je parle ? Non. Parce qu'une lueur s'allume dans tes yeux, et je comprends que tu as déjà entendu parler de moi. Cela me ferait presque sourire. Pas de toute, tu es sa nouvelle conquête, je ne peux pas le rater, c'est impossible. Parce qu'autrement, je n'aurais jamais été mentionnée.
Son regard change quand je pose la question d'une voix grinçante. Quoi, gamin ? Tu as un souci avec ça ? Parce que je ne sais pas si je peux te le régler, si tu me dis oui. Je crois que tu prendrais mon poing dans la figure, et si ce n'était que le poing crois-moi, tu serais chanceux. Non, je ne sais pas, je crois que je ne veux pas savoir même si je pose la question. Tu sais comme ça fait mal ? De n'avoir connu que l'abandon. A trois reprises. D'avoir mal sans discontinuer en se demandant si un jour on pourra me prendre, oui ou non, en considération. Non, le goût amer de la trahison, il est dans le moindre regard de l'enfant vers celui de ma fille et de mon fils, qui bavardent sans discontinuer. C'est manifeste, Ollie, il n'ose pas me regarder dans les yeux. Parce que tu sais, l'étranger, je suis calme, tellement calme devant mes enfants. Mais en vérité, je t'ai déjà tué dix fois dans ma tête. Et de différentes manières possibles. Parce que... Parce que vous n'avez pas le droit de revenir dans ma vie, pas le droit alors que je n'ai plus rien. Pourtant, cette bouche entrouverte du garçon finit par émettre un son. Tiens, moi qui te croyais muet, c'est drôle non ? Dis moi que j'ai le droit. Dis moi que j'ai le droit d'éloigner mes enfants pour revenir et te faire mal. Comme lui me l'a fait. Je ne te connais pas, jeune homme, mais tes yeux brillent trop et ton regard sent trop l'insolence pour que je fasse mine de ne rien voir. Mais j'écoute. Parce que tu as une langue et apparemment, tu sais t'en servir comme le commun des mortels. « Aux dernières nouvelles, je ne pense pas. Je suis son grand frère. »
J'ai un frémissement. Oui, un frémissement atroce, ça me fait ouvrir de grands yeux ronds. L'accent. L'accent qu'il a, je le connais bien, ça vient de là bas, de l'autre côté de l'Atlantique, ça vient du passé. ça vient de Lancelot. Soudain en face de moi ne se trouve plus le garçon aux airs de sauvageon, non, je ne le vois plus lui, je ne vois à présent plus qu'un jeune homme tout mince aux cheveux bouclés, aux grands yeux brillants de malice, au sourire aussi fin que la commissure de ses lèvres. Je ne vois plus que cet idiot, abandonné depuis trop de temps, dont le souvenir à lui seul fait remonter, soudain, comme une vague d'émotion submergeant tout le reste. Perez, tu me manques, c'est une évidence et je n'ai jamais été capable de faire celle qui se mentait, pas même quand dans mon lit, il y avait un homme aux cheveux noirs qui dormait, le nez contre ma gorge, sans se douter à un seul instant que moi j'en étais incapable. Incapable parce que dominée par un poids de souvenirs trop grands, perdue dans l'innocence alors que j'étais diablement coupable, incapable de penser. Incapable d'aimer comme j'ai pu le faire auparavant. Voilà sans doute pourquoi la dernière personne à qui j'avais choisi d'appartenir m'a été aussi cruellement arrachée. A cause de toi, pauvre connard de français, qui me hante encore malgré le silence. Si tu savais comme j'aurais aimé que cela se passe autrement. Non, toi t'es pas le frère d'Ollie, et lorsque ton image revient je le sais. Toi tu viens de France. Tu n'as décidément rien pour me plaire.
« Heum… enchanté dans tous les cas, Eva, moi je suis Siegfried Wade. Et comme je vous l’ai dit, je garde Ollie.
Et son pieu, est-ce que tu le gardes ? Tu en es sûr, que non ? Ou bien... Ou si tu gardes son fils, tu dois savoir. Tu sais que je suis en disgrâce. Je jette un regard au jeune garçon qui tourne la tête, pour se concentrer uniquement sur les centaines de questions qu'il pose à mes enfants. Je ne sais pas qui d'Ollie ou de Kyle a évoqué ma disgrâce. Tout ce que je sais, c'est que je ne risque pas d'être aimable, pas du tout. De toute manière il est bien trop rare que je le sois, n'est-ce pas ? C'était quand, la dernière fois qu'on m'a vu sourire ? Cela commence sévèrement à dater, je crois bien. « …et les affaires de cul de Kyle ne me regardent pas. »
J'ouvre grand les yeux, mes poings se serrent. Alors c'est ça que je suis, gamin ? C'est ça ? Seulement une "histoire de cul" comme tu l'appelles ? J'en ai frappé pour moins que ça, crois moi. Et je serre encore, pour éviter de faire une erreur regrettable devant mes enfants, le poing serré, malheureuse. Alors c'est tout ce que je suis. Il semblerait qu'Azraël avait raison, au bout du compte. Que m'avait-il dit, déjà ? Tu t'es pas battue pour lui, t'as rien fait, t'as laissé faire, juste laissé faire, et ca m'étonne pas parce qu'à l'arrivée, c'est pas lui qui t’intéressait, c'est plutôt son attitude et ce qu'il représente. Tout ce qui me débecte chez lui, toi ca te plaisait. Sa putain de carapace contre le monde, tu la trouvais confortable. Mais t'as pas pris la peine une seule seconde d'aller voir ce qu'il y avait dessous. Et pourtant j'ai tenté. Oui j'ai tenté, et cela j'ai refusé qu'il l'ignore. Pourtant, c'est manifeste non ? Je ne suis qu'une "histoire de cul" un point supplémentaire à ajouter à mon palmarès, celui de la fille qui ne réussit rien, celui de l'idiote, celui de celle qui n'avait rien vu. Soudain, je me mets à le haïr, le jeune homme qui me regarde, en face, Siegfried Wade, comme il s'appelle. Je me mets à le mépriser parce qu'il n'a fait qu'énoncer la vérité la plus élémentaire. J'ai tout raté. Et pour toi, Perez, est-ce que j'ai été ce qu'il prétend ? Ou plus ? Est-ce que j'ai su être un peu plus ?
« Ecoutez… heum… peut-être que… les trois là, ils… semblent beaucoup s’aimer, n’est ce pas merveilleux, hum ? Cette bonne humeur… alors pourquoi ne pas aller boire un café et de discuter de notre cher ami commun. »
Je vais te tuer. « Ou d’autres choses. »
Je vais te tuer quand même.
Mon regard glisse vers les enfants. Ollie troque la peur contre le sourire, qui suis-je seulement pour empêcher à mes enfants d'être heureux ? Lorsque nous vivions ensemble, Sonata, elle avait choisi Ollie comme une âme soeur bienveillante, un grand frère ou un "futur mari" comme elle l'appelait parce que pour elle, c'était une certitude. Elle épouserait le gamin quand elle serait grande, voilà. Pas de doute. Et moi j'aurais pu trouver cela tellement attendrissant, si j'avais été dans les bras d'un protecteur. Non Aza, tu as raison. J'ai pas su voir. Parce que j'avais mes propres démons que je n'arrivais pas à combattre. Je n'ai pas eu le coeur trop grand et il a choisi celui qui était capable d'accueillir de nouvelles épreuves. Moi je croyais que je ne pourrais plus rien digérer. Aujourd'hui, avec ma nouvelle vie toute laide, je me dis que non. Si j'ai un ange gardien, il doit me haïr, c'est certain. J'ai dû tuer sa mère dans une autre vie. Moi je croise les bras. T'es qui toi. Franchement. T'es qui. Et pourquoi me proposer de boire un verre ? Tu veux avoir les détails ? Et pour Ollie, qui représentes-tu ?
« Du moment qu’ils restent ensemble. - Oh, et le père de ton "frère" il est au courant que tu es là en train de me parler ? Si un jour tu lui dis, prends une photo, j'ai besoin de rire en ce moment. »
C'est méchant, gratuit, et je m'en fous, complètement. Je m'en fous parce que j'ai mal et ça ne me quitte pas depuis des mois alors si tu crois que je vais avoir des états d'âme, tu es tellement loin du compte, mon tout beau. Il faut l'avouer. C'est un gamin très agréable à regarder. Et à mon avis, il en a pleinement conscience. J'allume une clope, atrocement mécontente, sous les yeux courroucés de parents d'élèves. Outrés de voir qu'une fumeuse risque d'empuantir les poumons de leurs bambins. Si vous saviez comme je m'en fous. Comme je me fous de tout, sauf de ce qui fermente sous les yeux, l'idée simple de revoir au travers des yeux noisette de ce garçon, les deux fantômes de ma vie qui dansent, là, autour de moi. J'ai chaud, soudain, encore plus que si c'était l'air ambiant qui provoquait une soudaine bouffée.
Mais bien sûr, t'as rien entendu, et ton nuage et toi vous avez disparu, et je suis restée là Comme un cheval de bois Qui ne berce plus personne et que l'on abandonne Que l'on met au rebut. « Alleeez, ils sont tellements mignons tous les trois… »
Sur ce point il faut l'avouer, il n'a pas tort. Elle est adorable, ma fille, quand elle se cale contre l'épaule de son protecteur et qu'elle sourit. Elle est belle, quand elle me regarde et qu'elle me fait comprendre que je n'ai rien à dire. Que si je veux son bonheur, ça doit se passer de cette manière et pas d'une autre. Alors, je tire nerveusement sur ma clope. Parce que je suis une garce, un monstre, une meurtrière ou tout ce qu'on veut, mais pour Sonata, pour Mateo, je crois que je pourrais devenir un ange.
"......Ouais. Pas longtemps, je bosse ce soir."
Je crois qu'il me reste de quoi payer à manger et à boire aux gamins. C'était la surprise que je voulais leur faire. Finalement, c'était pas une si mauvaise chose. Au moins suis-je assurée de leur bonheur. J'ai envie, ça me brûle, sur le chemin, de demander comment il va, s'il est toujours avec l'adolescent aux yeux d'encre. Ou si cet abandon a été vain. Je ne sais pas comment l'aborder. Je ne sais même pas si je veux en parler.
"Alors ? T'es qui toi, exactement ? A moins que Kyle ait un fils qui ait vécu en France, j'ai un peu de mal à croire que tu sois le frère de ce" j'ébouriffe les cheveux d'Ollie, nostalgique, avec un mince sourire. Lui, ça le fait rire. Pas fort. Parce qu'il m'a toujours craint. Et moi, je l'ai toujours adoré. "Sale gosse."
Et j'ajoute. Parce que même si je ne te sens pas. J'en suis pas encore à vouloir ta mort. Pas encore.
"Tu sais que s'il apprend ça, tu risques de passer un mauvais quart d'heure."
Parce qu'il a su, que j'avais attaqué Azraël. Il l'a su. Et il a interdit à Ollie de me revoir. Et ça, le gamin le sait. Il le sait parfaitement.
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Sujet: Re: Le prochain, il le prend au berceau ou bien ? [Sieg] Jeu 5 Mar - 19:54
Le prochain, il le prend au berceau ou bien ? Sieg&Eva
Il aurait dû trembler en entendant sa voix la première fois. Peut-être qu’un frémissement l’a parcouru, oui peut-être. Pas de la terreur, ni de la crainte, non. Mais il n’en reste pas moins que la première impression est toujours la bonne. Et la première que ressentit Siegfried en faisant face à Eva Esperanza fut une de ces méfiances mêlée à une forme de curiosité mais aussi de fascination. Sa voix vibrante et profonde sonna aux oreilles de Siegfried comme un sombre avertissement. Etait-ce une de ces colères due à la souffrance qu’il entendait ? Sans nul doute, car elle serra le poing à s’en péter les phalanges. Ses yeux sombres le dardaient de toute part, scrutant la moindre menace, la moindre parole en trop. Etait-ce un œil d’aigle ? Certainement. Elle scrute, surveille et enfin, avise. Sait-on jamais si la personne en face lui voulait du bien ou du mal. Certaines personnes ici-bas en avait trop vue pour faire confiance à nouveau… Le français ne la quittait pourtant pas des yeux même si elle lui ordonnait du regard de baisser le sien, ce qu’il ne fit pas, bien entendu. Il répond et sitôt que des mots anglais enveloppés d’un accent français s’échappent de ses lèvres, son regard change. Il ne comprit pas vraiment pourquoi, mais ce changement ne lui échappa pas. Quelle étrange fille que cette Eva Esperanza. Quel était le souci ? Dans tous les cas, ses yeux lui jetaient des éclairs lorsque le français prit la parole. Tout au long de l’échange, il croisa les bras, ne la quittant pas du regard. Méfiance. Une rupture amoureuse n’a rien de facile. Il en avait vécu l’expérience quelques mois auparavant. Elena l’avait jarté en pensant qu’il se tapait la rousse Fawn. Mais cette amourette d’adolescente n’était rien en comparaison de la douleur ressentie par l’Eva qui se tenait en face d’elle et qui irradiait d’une colère jusque dans la pointe de ses cheveux écarlates. Si elle pouvait, elle s’embraserait tout ce qu’elle toucherait de ses doigts. Ce n’était pas difficile à imaginer, vu la couleur de ses cheveux. Rouges. Avait-elle choisit cette couleur pour hurler sa colère au monde entier ? Si c’était le cas, il ne s’en étonnerait même pas. En colère… et l’envie de détruire le monde de ses poings qu’elle serrait, devant lui. Et lorsqu’elle lui répondit, il ne put ignorer ces mots aussi piquants que des aiguilles.
« Oh, et le père de ton frère, il est au courant que tu es là en train de me parler ? Si un jour tu lui dis, prends une photo, j’ai besoin de rire en ce moment. »
Les bras croisés, il l’a fixa, sans répondre immédiatement. Pas de toute, elle avait une dent contre lui. Pensait-elle vraiment que lui et Kyle étaient… il demeurait stoïque, l’observant un bref moment. Encore cette colère dans sa voix, dans ses gestes et dans son être. Hum, il fallait quand même avouer une chose : Le Kyle avait quand même du gout en matière de fille. Déjà Cassandre l’avait impressionné par sa beauté autoritaire et classique mais Eva, elle était plutôt… fascinante, oui. Il faut dire que le jeune homme avait un petit faible pour les rousses. Bon, cette couleur de cheveux était davantage dans le rouge évidemment, mais lorsqu’il caressait les cheveux d’une rousse, il ressentait immédiatement de la chaleur. Se brulerait-il en touchant ceux d’Eva ? Sans doute. Et il s’en prendrait même une de la déesse blonde qu’il fréquentait depuis quatre mois. Décidément, c’était douloureux d’admirer des filles. Enfin, dans le cas d’Eva, ce n’était pas tant les cheveux ou la voix terrifiante, non, c’était plutôt dans le style de vêtement. Spécial. Vraiment… Mais pas désagréable à regarder. Surtout la…
Hum.
Remonte le regard Siegfried, voilà.
C’est bien.
Il remonte la tête après une demi-seconde de « déconcentration »… et lui sourit doucement. Pas de réplique aujourd’hui. Restons polis. Pour le moment, il ne ressent pas le besoin de se défendre vocalement. Il devine qu’une rupture amoureuse est comme un deuil. Ne plus voir une personne aimée, c’est le pire des châtiments. Aussi, il décida de rester calme. Dans la foulée, elle accepta son invitation, et cela, c’était une bonne nouvelle car Ollie était tout sourire en compagnie de ces deux enfants que Siegfried ne connaissait pas. Cela lui rappelait ses après-midi à lui, avec les gosses dans le salon, après l’école. Eva finit par lâcher :
« … Ouai. Pas longtemps, je bosse ce soir. - Hé bien c’est parfait, dit-il en acquiesçant, on y va donc. » Il proposa donc un endroit, n’importe lequel, un truc pas loin d’ici et qui n’entrait pas en conflit avec les principes diététiques de Kyle et la petite bande se mit en marche, les trois gosses en tête. Il y avait un risque, un minime, pour que Kyle sache ce qu’il faisait actuellement, mais qu’importe ? Les jours où Ollie venait, il se démerdait pour qu’il passe un bon moment, c’était la seule condition. C’était… gratuit. Pourtant, parfois, il lui semblait que ce n’était pas assez. La sensation de faire quelque chose d’incomplet le taraudait les soirs où Ollie dormait dans sa chambre. Lui, restait dans le salon, devant la télé, les devoirs en main. Si la présence d’Ollie rendait la perte de Zach moins insupportable, les doutes revenaient une fois l’enfant coucher et loin de cet enfer nocturne qui hantait la nuit de Siegfried. La peur d’un nouvel échec sans doute.
« Alors ? T’es qui toi, exactement ? A moins que Kyle ait un fils qui ait vécut en France, j’ai un peu de mal à croire que tu sois le frère de ce sale gosse. La femme avait ébouriffé les cheveux du gamin, qui en fut amusé. Dans tous les cas, et malgré cette apparence « démoniaque », cette femme aimait les enfants, et plus que tout, ceux qui partageaient sa vie. Siegfried se demanda si un jour il en aurait des enfants. C’est un peu tôt certes. Mais c’était pas mal de s’en poser des questions comme ça, non ? - Ce n’est pas tout à fait vrai en effet. J’ai été engagé comme baby-sitter, en septembre. J’en avais un peu besoin, parce que je me suis fait virer de mon travail. » Il sourit à cette évocation. Le « Dans ton cul » qui avait fusé hors de sa bouche alors que la vieille morue lui avait demandé « où était passer son beauuuu sourire »… Ce n’était pas malin de s’en vanter mais lorsqu’il avait raconté ça à Mike, il a éclaté de rire. Par contre, ce n’était pas le cas de Kyle… les adultes ne savent pas s’amuser, c’est un fait. - Mais… enfin, ce n’est pas resté longtemps un travail. Enfin… » C’était une question difficile à laquelle il n’avait pas de réponse. Du moins, pas devant les étrangers. Il ne connaissait pas vraiment Eva, ou seulement de nom. Parler d’Ollie revenait à parler de choses moins agréables. S’il avait été sincère, il savait qu’il aurait répondu qu’en réalité, c’était Ollie qui s’occupait de lui, et non l’inverse. A la place, il haussa les épaules. - On s’entend bien. C’est devenu un peu plus qu’un job. Même s’il était vraiment insupportable la première fois, hein, sale môme ! ». Il adressa au gamin un regard débordant d’affection avant de passer un bras autour de son cou et de lui fourrager les cheveux malgré ses protestations mêlés de rires. Il le lâcha bien vite puis lui souffla à l’oreille : « Choisis où on mange, vas’y. C’est moi qui régale. »
Mais Eva continua. Et ce qu’elle dit le fit sourire, avec un peu trop d’ardeur sans doute.
« Tu sais que s’il apprend ça, tu risques de passer un mauvais quart d’heure. - Ho franchement, tu sais, dit-il distraitement, des mauvais quart d’heures j’en ai déjà passé hein, ca sera pas nouveau. Et comme je te l’ai dit, les gosses sont contents. C’est ce qui importe. Enfin bon… » Il garda le silence un petit moment… et ce fut à son tour de poser des questions. - Pourquoi n’a-t-il pas le droit de voir… heu… » Il interrogea l’espagnole du regard. Le nom des enfants ? Ha oui, c’est vrai. Sonata. Matteo. « Oui, alors, pourquoi n’a-t-il pas le droit de voir Sonata et Mattéo ? » Cette partie de l’histoire lui était inconnue. Juste les grandes lignes. Il ne savait pas vraiment si Eva voulait vraiment lui en parler. Il rajouta avec un soupçon de tristesse dans la voix « … C’est dommage. Séparer des enfants qui s’entendent bien est un crime. ». C’est un déchirement oui. Pourtant, il ne savait pas s’il pouvait braver cet interdit. Après tout, c’était s’introduire dans une brèche du passé de Kyle, et cela, il n’en avait pas vraiment envie. Les affaires des adultes avaient décidément trop d’incidences sur le bien-être des enfants. Combien d’interdits avait-il encore… cela étant, il ne voulait absolument plus être en mauvais terme avec le médecin scolaire. Une épreuve en plus à son palmarès… aussi, il prenait garde à ne plus franchir les limites, de peur d’être à nouveau séparé d’Ollie. C’était compliqué comme situation. Vraiment. Il sentit son téléphone vibrer dans sa poche. Il le tira, et lorsqu’il vit le destinataire du message (accompagné de la photo qui allait avec), il sourit doucement. Le lendemain, au soir, il avait une petite excursion nocturne avec sa française, et elle venait de lui confirmer que oui, il se voyait demain. Il se tourna enfin vers Eva et lui montra le message, non plutôt la photo. « Si tu te poses encore la question, non, je ne suis pas la « nouvelle conquête » de Kyle. J’ai quelqu’un d’autre en vue. » Il répondit au message et rangea son portable. Dans le fond, il espérait que la vive douleur qui agitait l’âme d’Eva disparaisse très vite, même si la souffrance était aussi tenace qu’une maladie cancéreuse. Il n’y avait rien de plus difficile que de s’en débarrasser. Dans tous les cas, même si l’on était la pire des ordures sur terre, il y avait forcément quelqu’un fait pour nous. Et ce quelqu’un attendait quelque part. Pour sa part, c’était déjà fait. Du moins, il l’espérait. Il ne connaissait Héra que depuis six mois qu’il l’a sentait comme sienne. Ils venaient du même pays et avaient obéis au même besoin qu’était de s’éloigner d’un épicentre nauséabond. Miami, ville du soleil, avait été leur point de rendez-vous, malgré leurs différences sociales. Amusante comme coïncidence n’est ce pas ? Après tout, il n’aurait jamais du être à Wynwood. Jamais il n’aurait du être ici, dans cette ville et pourtant si. N’était-ce pas un signe ? Et ce n’était pas des anges tous les deux. Retour à Eva. Il ne savait pas si c’était la colère ou le chagrin qui l’a rendait aussi colérique. Les deux sans doute. Il se promit alors de faire attention et de ne rien dire qui puisse la heurter. Ayant connu différentes souffrances, il n’était pas du genre à l’infliger gratuitement, et surtout pas à cette femme qui, malgré ses airs de harpies vengeresses, devait sans doute souffrir le martyr jour après jour. Et malgré cette souffrance, elle gardait la tête assez haute pour offrir assez à ses enfants. Elle au moins, pensa-t-il perfidement, elle ne les laissera pas tomber. Au moins, elle savait qu’elle n’avait pas le « nouvel amant » sous les yeux. Siegfried n’était pas le plus futé, mais il savait tout de même qu’il n’y avait rien de plus difficile que d’avoir sous les yeux, le « rival », celui qui avait piqué la place de l’autre, celui que l’on haïssait juste pour cela, celui que l’on rêvait d’étriper à mains nues par simple plaisir de lui montrer que non, ce crime n’est pas sans risques ni conséquences. Il sourit doucement et lorsqu’Ollie eut choisi l’endroit, il se tourna vers Eva et sortit sa carte bancaire.
« Allez… laisse moi payer, c’est moi qui régale. Je suis un gentleman moi, m’dame. »… « Mademoiselle. » Se rattrapa-t-il. Lui dragueur ? Non, non. Pourtant, cela ne l’empêchait pas de lui adresser le genre de sourire chaleureux qu’il avait l’habitude d’adresser aux nanas qui lui adressaient la parole, quand bien même c’était une femme abandonnée. « Je ne fais pas payer aux filles, moi, c’est un crime. »
Ils entrèrent.
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Sujet: Re: Le prochain, il le prend au berceau ou bien ? [Sieg]
Le prochain, il le prend au berceau ou bien ? [Sieg]