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 "Oui je sais, j'ai arbitré un peu sec. Mais en même temps.... " [rico]

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Kyle Porter

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Kyle Porter
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MessageSujet: "Oui je sais, j'ai arbitré un peu sec. Mais en même temps.... " [rico]   "Oui je sais, j'ai arbitré un peu sec. Mais en même temps.... " [rico] EmptyMar 24 Fév - 13:45

Il y a des jours comme ça où on se dit qu'on aurait mieux fait de rester couché, pas vrai ? C'est même assez courant. Parce qu'on la sent venir, la galère, en fait. Sisi. On ouvre les yeux en se disant que ça risque d'être compliqué. Et que la journée va être longue, très longue. C'est arrivé à tout le monde.

Dans mon cas, c'est quotidien depuis quelques jours. Oui, parfaitement. Parce que premièrement, j'ouvre les yeux non pas dans mon lit mais sur le canapé, dans le salon. Je ne dors pas plus de trois heures, je ne mange rien. Cela pourrait passer pour un caprice d'enfant. La vérité c'est que je ne parviens pas à dormir dans ma chambre. C'est... Assez terrible quand j'y repense, en fait. Alors je dors dans le salon, enveloppé dans une couverture, et je ne ferme en général les yeux qu'à deux ou trois heures du matin, lorsque je suis vraiment épuisé. Quand j'ouvre les yeux, ils sont lourds de sommeil mais j'ai pas arrêté de travailler pour autant, même si je sens assez fréquemment dans la journée que je vais tomber dans les pommes. Je ne suis pas de ce genre là. Je suis le genre con moi, celui qui ne mange rien lorsqu'il a un problème, celui qui ne peut pas s'empêcher de le regarder, des fois, juste le regarder les rares fois où il est assis dans le salon ou qu'il fume tranquillement dans la cuisine, sans crier, sans s'énerver. Juste le regarder, à défaut d'un toucher dont je suis à présent privé. Je ne sais pas ce que c'est, le pire. Qu'il ne se souvienne plus de moi, ou qu'il vive encore ici alors qu'il m'interdit de m'approcher de lui ? Je n'en sais rien. Tout ce que je sais c'est que je ne veux pas qu'il s'en aille. C'est triste à dire, mais je préfère passer le reste de ma vie à le regarder comme je le fais, en secret, plutôt que de l'imaginer loin de moi, dans d'autres bras, à sourire à quelqu'un d'autre. Non, rien que cette pensée, elle me tord le ventre, elle me donne envie d'hurler et de me jeter sur lui pour le supplier de rester. Mais je ne le fais pas. Il aimerait trop ça, c'est une certitude.

Je me suis levé à six heures ce matin, et le rituel veut que je sois allé réveiller Azraël dans la chambre de mon fils pour partir au lycée. Depuis qu'il a perdu la mémoire, je me fais envoyer chier à fréquence de trois fois par jour. Parce que je suis un "vieux con coincé du cul qui l'emmerde" oui voilà, je crois que ce sont les termes exacts. Parfois je réplique. Parfois je suis bien trop abattu pour le faire. Le matin c'est le plus long, parce qu'il émerge, qu'il passe dix minutes dans la cuisine avec moi, silencieux, avant de se barrer à pieds en direction du lycée, sans un regard, sans un "à ce soir" sans venir avec moi de peur, sans doute que je le contamine avec mes gênes de pédophile dégueulasse. C'est curieux de constater comme la vie peut basculer du jour au lendemain. Il a suffi de quelques minutes dans mon cas. Un simple "vous êtes qui ? Le père de Siegfried ?" d'une voix monocorde du gamin dont je suis amoureux, suivi d'un regard inquisiteur, d'incompréhension totale. Oui, voilà, je pense que je peux le dire sans vraiment que cela passe pour une plainte : je suis malheureux. Malheureux quand je descends tout seul de la voiture, que je te cherche des yeux. Et que je ne te trouve pas. Je n'ai pas cours, aujourd'hui ; c'est journée à réparer les bobos. Et au vu de ce qui arrive là aujourd'hui, dès le matin, fraîchement couvert de bleus, d'ecchymoses et de coupures, je me dis que je vais vraiment, mais alors vraiment pas m'en sortir.

La premier qui est arrivé c'est Sieg, à 11 heures du matin. Le visage fermé, incapable de me dire pourquoi il était amoché comme ça ni avec qui il s'était battu. Il m'a juste dit qu'il fallait que je le répare, voilà. Qu'il avait sport. Et il m'a demandé si ça allait aussi. Parce que l'amnésie d'Azraël, Sieg, il est au courant. Il a été le premier à le savoir d'ailleurs puisque c'est lui qui a appelé l'hôpital durant le partie de rugby où mon compagnon a frappé sa tête contre le bitume. Alors il demande. Et moi je suis évasif. ça se lit, sur ma tronche, que j'aimerais que ça s'arrête, que tout redevienne comme avant. Mais je ne dis rien. Je me contente de soigner le gamin délicatement, en le cuisinant. Mais non, rien à faire. Il ne me dira pas avec qui il s'est battu. Même quand je lance un provocant "Héra a de nouveaux prétendants ?" non, vraiment, ça ne fonctionne pas. Il ne dit rien. Il se contente de grommeler un "merci" bourru en sortant, après m'avoir dit qu'il passerait voir Ollie un peu plus tard. Tant mieux tiens. C'est tout ce que je suis capable de me dire pour le moment.

Deux heures passent. Deux heures trop longues. De toute manière j'ai l'impression que je pourrais aller partout... ça serait la même chose. ça me tourne dans la tête. Et ça m'empêche de réfléchir à autre chose. Enfin, du moins pendant ces deux heures. Deux heures que je passe à voir défiler des gamins qui ont mal au ventre, à la gorge, au bras, aux jambes, bref. Et moi, je bosse, distraitement, très distraitement. Je dois paraitre encore plus froid et coincé que d'habitude. Mais je suis dans une impasse. Et je ne sais pas comment en sortir. Je suis malade. Malade de lui et de son absence.

Mais deux heures après l'arrivée de Siegfried dans mon infirmerie, c'est un autre bonhomme qui pointe le bout de son nez. Un jeune homme brun, que je connais de vue, seulement parce qu'il fréquente DE TEMPS EN TEMPS le cours de biologie. Je dis bien de temps en temps. Le genre de type qui va prendre ses cours à la carte, chaque jour. Un gland quoi. J'ai nommé Eric Lawner. Je ne sais pas grand chose de ce gamin parce que je ne pense pas l'avoir déjà vu à l'infirmerie. Or là je pense qu'il a rattrapé toute ses absences d'un coup, quand je le vois débarquer. il est couvert de bleus et de coupures. La lèvre fendue et des croûtes de sang sous le nez. Ah et l'oeil poché. En l'occurence, dans un état aussi pitoyable que celui de....

Oh bordel.

Je me lève, en fronçant les sourcils. Je rédigeais mes ordonnances pour passer le temps mais là ça commence à devenir très intéressant. Bon, deux bastons différentes dans la journée, c'est possible, hein. Peut-être que ça n'a pas de lien. Il faut seulement que je le cuisine un peu. Sauf que je suis de mauvaise humeur. Donc j'ai l'amabilité d'un dogue allemand qui a pas bouffé depuis trois jours.

"Monsieur Lawner. C'est un camion citerne qui vous a roulé dessus, ou peut-être que vous êtes tombé dans les escaliers pour une fois que vous alliez en cours ?"


Ouais parce que je l'ai convoqué, Lawner, et il est pas venu. Et moi, les gens comme ça, ça m'AGACE. Alors j'aurais aucune pitié quand je lui fais signe de s'assoir sur une chaise, près d'un attirail de désinfection prêt à l'emploi.

"C'est marrant j'en ai vu un aussi amoché que vous venir à l'infirmerie ce matin. ça vous parle ?"


Désolé gamin. Je suis affreux, je le sais. Relativement imbuvable, alors que tu n'y es pour rien. Mais c'est plus fort que moi.
Tu n'y es pour rien, c'est sûr. Mais j'aimerais bien rencontrer un médecin qui sait recoudre les coeurs brisés.
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Eric D. Altman L.

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MessageSujet: Re: "Oui je sais, j'ai arbitré un peu sec. Mais en même temps.... " [rico]   "Oui je sais, j'ai arbitré un peu sec. Mais en même temps.... " [rico] EmptyLun 2 Mar - 11:20


"Oui je sais, j'ai arbitré un peu sec. Mais en même temps..." [Kyle ♥]
Si vous voulez mon très humble avis, énerver un RK de bon matin, c'est tout sauf une bonne idée si vous voulez survivre. Seulement, je ne suis pas vraiment la personne la plus fine sur terre et le tact n'est pas quelque chose de très développé chez moi. Surtout avec les personnes que ne peux pas voir en peinture. La personne en question se nomme Siegfried Wade, ce n'est pas compliqué, dès la première seconde nous nous sommes détestés. Ça remonte à l'année dernière quand une espèce de manipulateur nous avait forcé à passer une semaine entière dans la Confrérie d'un autre. Dans ma grande chance, j'étais tombé chez les RK, archétype de la caserne militaire. J'aime bien le sport, je fais même partie d'une association sportive, mais de là à supporter toutes les contraintes des RK il y a quand même un pas. Bande de fous ces mecs, se lever à 7 plombes du matin pour aller faire des tours de terrain, faut pas déconner non plus. Toujours est-il que j'avais dû passer une semaine avec l'instructeur chef Wade, mon « mentor » comme ils disent là-bas. Une semaine, ça m'avait paru des mois, mais j'ai eu le droit à ma vengeance. Ce que je n'avais pas dit à Siegfried, c'est que la semaine d'après il allait devoir passer quelques jours dans ma confrérie, je lui ai bien rendu la monnaie de sa pièce et depuis nous nous détestons cordialement.


Me demandez pas pourquoi ce matin j'ai décidé d'aller taquiner Wade, une résurgence de connerie sûrement. En plus avec Siegfried c'est facile, il part au quart de tour, avec moi du moins. Et puis comme je suis de bonne humeur ce matin j'ai attendu le moment le plus opportun pour aller l'emmerder, si possible un moment où il y a pas mal de monde. Ça me ressemble pas vraiment de me la jouer comme çà mais sur le coup je n'ai pas pu m'en empêcher. C'était au cour de sport que nous avons le matin, Siegfried avait vraiment une tronche à faire peur, manque de sommeil sûrement. Seulement moi il me faut juste quelques secondes pour réagir et sortir une connerie. J'ai quelques souvenirs de mon séjour chez les RK et malgré tout les trucs qu'il a pu me faire subir il y a quelque chose en particulier dont je me rappelai. Avec un grand sourire, alors que tout le monde se préparait à aller sur le terrain, je lâchais : « Bah alors Wade on a fait des cauchemars cette nuit ? Tu as vraiment une tronche à faire peur c'est un truc de fou ». Le regard de simple haine qu'il me retourna me fit comprendre qu'il n'avait pas apprécié du tout ma sortie et qu'il réfléchissait à comment répliquer et que ça n'allait pas être joyeux. Pourtant, il choisit de ne pas me répondre pendant le cours.

C'est dans les vestiaires que ça a carrément dégénéré. Il n'y avait plus que moi et je pense que ce n'est pas exagéré de dire qu'on s'est copieusement mis sur la tronche. Siegfried était dans une rage folle, moi qui prenais les choses plutôt calmement j'ai commencé à voir rouge après le premier poing dans la gueule. La morale chrétienne très peu pour moi, je suis pas du genre à tendre l'autre joue. J'ai donc répliqué, vrai gamin sur ce coup-là. Pas la peine de faire un résumé très extensif de ce qui s'est passé, ni des insultes qui ont fusées, peu importe. Je peux juste vous dire que nous étions tout les deux dans un sale état en sortant des vestiaires.

J'aurai dû aller à l'infirmerie tout de suite, je sais que Porter ne me porte pas dans son cœur mais ça m'aurait évité de glander dans la cour pendant deux heures, parce qu'évidemment pas question d'aller en cours dans cet état là. Alors oui j'ai attendu deux heures, sans aucune raison. Avant de me rendre compte qu'il fallait absolument que j'aille voir Porter parce que ça commençait à piquer un peu.

Bien sûr je ne frappe pas à la porte avant d'entrer. Chouette, il est d'une humeur particulièrement bonne aujourd'hui, quelle chance j'avais. Il devait être content de me voir, je me souviens vaguement d'une convocation de sa part pour les cours de biologie auxquels je ne participais pas souvent. Et même pas par flemme mes l'histoire et l'anglais me prenaient beaucoup de temps pour la formation que j'envisageais, enfin c'est pas vraiment une super excuse, mais tout de même je répondais enfin à sa convocation avec un peu de retard certes et d'une manière un peu inattendue j'en conviens. Il se lève et commence par une petite touche humoristique, tout à fait indiquée vu mon humeur. « Un camion citerne, c'est une blague ou bien ? J'ai un peu de mal avec le second degré aujourd'hui... Mais oui c'était aussi agréable qu'un semi-remorque... » Un sourire mauvais apparaît sur mon visage, je sens que cette entrevue ne sera pas vraiment plaisante du tout. « Et puis je vais en cours, seulement à certains... » dis-je prenant l'air le plus innocent au monde.

Il me fait signe de m'asseoir et je m'assois sans broncher. De toute façon mes jambes ne m'auraient pas vraiment portées plus longtemps. « C'est bien finalement vous avez enfin réussi à me convoquer. Je viens toujours hein, je prends juste mon temps. » Petite provocation à deux ronds, au point où j'en étais de toute façon je n'allais pas à me mettre à lui jeter des fleurs maintenant alors que globalement je ne suis presque aucun de ses cours et que je n'étais jamais venu à sa convocation, je suis peut être chiant mais loin d'être hypocrite.

Bon, manifestement il sait avec qui je me suis battu, du moins il s'en doute. Chouette je vais me faire engueuler en plus. Sa question est loin d'être anodine mais je ne veux pas lui donner la satisfaction d'une réponse simple, çà ne serait pas drôle, non. Autant tourner encore un peu autour du pot, de toute façon je devais bien rester jusqu'à ce qu'il me soigne. Je préférais encore raconter n'importe quoi que de rester dans un silence pesant. « Ah oui tiens ? Franchement ça doit être une coïncidence moi je me suis juste mangé la porte d'entrée dans la tronche en courant parce que j'étais en retard... » répondis-je en sachant très bien que ma réplique n'allait pas être appréciée. Je le laissais commencer désinfecter mon visage avant d'ajouter : « Vous avez vu moi aussi je suis doué pour l'humour. Sérieusement pourquoi vous ne me donnez pas de nom pour que je vous dise oui ou non ? Vous vous doutez bien que je reviens pas d'un gala de charité à la mairie. »

Oui je m'énerve, déjà parce que j'ai mal même si je ne veux pas l'admettre, parce que Wade m'insupporte que Porter m'agaçait plus que tout à tourner en rond sans arriver dans le cœur du sujet : il sait que je me suis battu avec Siegfried, alors pourquoi ne le demandait-il pas clairement ? Bougon je me renfrognais alors que Monsieur Porter continuait son boulot. « Et puis c'est pas de ma faute si les gens sont susceptibles aussi. On sort vaguement quelque chose de déplacé et on fini avec un œil au beurre noir.... »

De mauvaise foi ? Totalement. J'avais cherché Siegfried c'est vrai, bon de là à croire qu'on en viendrait aux mains c'était autre chose, mais j'avais effectivement un peu cherché le truc. Je me tourne vers Porter. « Il est venu donc ? Ce grand héros... » dis-je en ricanant. Rire qui m'arrachais une grimace de douleur, alors que je me demandais bien comment Porter allait réagir a toute cette situation.

W.B

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MessageSujet: Re: "Oui je sais, j'ai arbitré un peu sec. Mais en même temps.... " [rico]   "Oui je sais, j'ai arbitré un peu sec. Mais en même temps.... " [rico] EmptyDim 15 Mar - 16:27


Le gamin entre, visiblement pas content du tout de me voir. Et je peux parfaitement comprendre pourquoi. J'ai des cernes de dix kilomètres qu'un camion pourrait rouler dessus, et avec de la marge s'il vous plait. Je ne dors plus, je bouffe à peine, ma seule nourriture réside dans le café que je prends le matin, celui du midi et celui du soir. Voilà, ça s'arrête là. Elle est belle ma vie, hein, gamin ? Mais je pense que t'en as intimement absolument rien à foutre, pour le moment. Lui tout ce qui lui importe, sans doute, c'est de se faire soigner en deux deux et se tirer. C'est comme ça que ça marche, je suppose. Je l'observe, attentif. Ma remarque n'a pas l'air de lui plaire, parce que ça se lit dans son regard, qu'il est pas content. Il est tout abîmé, mais ses yeux affichent tout de même quelque chose de provocateur. Je ne peux pas dire de lui que je l'aime ou que je ne l'aime pas ; pour une simple et bonne raison, j'ai dû le voir en cours deux trois fois. Et je ne parle pas des convocations pour régler le problème. Je n'aime pas quand un gamin lâche une matière, c'est comme ça. Je suis un peu du genre à ramasser tous les vilains petits canards pour les aligner en rang d'oignon derrière moi. Même si ça me pourrit la santé. Même si aujourd'hui, je crois bien que je suis malade et que j'aimerais bien faire autre chose. Seulement voilà. Lui, je ne le connais pas, et le défi résidant dans son regard me fait comprendre qu'il est comme les autres. Il a des secrets. Des choses difficiles à avouer, je suppose.

« Un camion citerne, c'est une blague ou bien ? J'ai un peu de mal avec le second degré aujourd'hui... Mais oui c'était aussi agréable qu'un semi-remorque... »


Il a de la répartie, hein. Je ne réponds rien à cela, parce que c'est inutile. ça se voit sur sa tronche qu'il a morflé. Autant que Sieg en fait. Je me dis que ça ne peut pas être une coïncidence. Lui, il enchaîne, avec cet espèce de sourire mesquin qui me donne envie de lui retourner une tarte qui lui ferait faire trois fois le tour de son slip. Mais bon je suis médecin non ? Je tape pas sur les gens, je SOIGNE les gens qui se sont faits taper. J'dis ça, j'dis rien.

« Et puis je vais en cours, seulement à certains...
- Ah oui donc les miens ne sont pas sur ton catalogue, c'est ça ? »


Il s'assoit, docile. Mais il m'énerve. C'est exactement le genre de personnes qui m'agacent au plus haut point. Parce qu'il est irréfléchi, pas raisonnable. Parce que ces gosses ne se rendent pas compte qu'en faisant les têtes brûlées ils seraient capables de foutre leur vie en l'air. Juste pour quelques années à être "libérés" de toute attache. Je suis désolé, petit. ça ne fonctionne pas comme ça. Moi aussi j'ai rêvé que je volais, mais c'est pas pour autant que j'ai sauté du haut d'un immeuble juste pour voir si ça marchait. Parce que moi, personnellement, j'avais conscience qu'en bas il y avait du béton. Et le béton, ça réceptionne pas les gens correctement.

« C'est bien finalement vous avez enfin réussi à me convoquer. Je viens toujours hein, je prends juste mon temps.
- Si quelqu'un est obligé de te casser la gueule pour que tu consentes à faire acte de présence, tu risques de ne plus ressembler à grand chose à la fin de l'année. »

Tu sais où tu peux te les mettre, tes provocations ? Je suis entraîné, hein. A la maison j'ai un démon. Un démon qui est suffisamment intelligent pour me rendre fou de rage, et assez malin pour m'apprendre à me défendre face à tout cas de figure. Alors je suis quand même relativement serein. J'attrape tout mon attirail, précautionneusement. Désinfectant, compresses, pansements, tout le bazar nécessaire pour réparer les bobos de monsieur qui aimerait sans nul doute être partout, sauf ici. Moi c'est l'inverse. Je suis mieux ici que partout ailleurs en ce moment.

Il y a un moment de battement au moment où je pose ma question. Et moi j'attends. Dira, dira pas ? Parce que visiblement je ne suis pas con, c'est avec Sieg qu'il s'est battu. Pour quelle raison je n'en sais rien. Je sais seulement que Siegfried adore jouer les têtes brûlées, les coqs de bas étage. Visiblement, Lawner fait la même chose. Et moi... Ben moi je suis entre les deux parce que je dois soigner les deux zig qui m'agacent à présent au plus haut point. EH LES GARS. J'ai absolument aucune patience en ce moment, vu ? Alors faudrait voir à préserver un peu mon petit coeur, non ?

« Ah oui tiens ? Franchement ça doit être une coïncidence moi je me suis juste mangé la porte d'entrée dans la tronche en courant parce que j'étais en retard...
- Mais c'est que nous avons un comique »
Je grogne en passant du désinfectant sur son visage. Faut qu'il fasse gaffe quand même parce que la dernière fois qu'on m'a fait chier la personne en face s'est pris une compresse pleine à essorer d'alcool sur le bras. Et bien sûr sur une plaie à vif. Oui oui, je suis un gros salaud.

« Vous avez vu moi aussi je suis doué pour l'humour. Sérieusement pourquoi vous ne me donnez pas de nom pour que je vous dise oui ou non ? Vous vous doutez bien que je reviens pas d'un gala de charité à la mairie.  Et puis c'est pas de ma faute si les gens sont susceptibles aussi. On sort vaguement quelque chose de déplacé et on fini avec un œil au beurre noir.... »


Je me demande bien ce que ce joyeux crétin a pu sortir à Sieg pour finir dans cet état. En tout cas il en a rajouté, c'est une certitude. Je nettoie les plaies, consciencieusement. On dira ce qu'on voudra, mais je suis pas un mauvais médecin. Parce que je fais toujours attention à ne pas faire mal. Pourquoi ? Parce que tout toucher est insupportable. Alors je les limite le plus possible. J'essaie de ne pas montrer que je suis perturbé. Je le suis toujours lorsque quelqu'un est trop près de moi. C'est pire maintenant que la seule personne capable de calmer ce genre d'effets m'a abandonné. Je respire un bon coup parce que ça m'agace.

"Et on peut savoir ce que tu as dis à Siegfried pour qu'il s'amène avec la même tête que toi avec deux heures d'avance ? Non parce que bon tant qu'à faire ça serait pas mal d'éviter que ça se reproduise... Je crois qu'on appelle ça "être adulte""

Je me redresse, pour le quitter un moment et jeter les choses utilisées, pleines de sang. C'est vraiment. VRAIMENT UNE PLAIE TIENS. Mais je continue. Il m'agace. A un point inimaginable. Mais bon, je pense aussi que c'est parce que je suis très TRES mal luné.

"Et au passage, je ne trouve pas ça très malin de provoquer seulement pour le plaisir, je me demande bien ce que ton tuteur en penserait..."

Oui parce que je SAIS qui est le tuteur de ce jeune homme. Vu qu'Eden m'a fait la pub pour que je prenne moi même Cameron. Je durcis mon regard, parce que j'ai pas l'intention de me laisser faire, en vrai. C'est comme ça. Dans la famille "emmerdeur" appelez moi Monsieur.
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