Sujet: Ta Gueule Lawner [GREEEEG ♥] Ven 20 Fév - 2:33
Ta Gueule Lawner~Greeeg ♥
« Parfois la nuit, l'obscurité et le silence pèsent sur moi. La paix me fait peur, peut être que je la crains plus que tout. Je la ressens comme étant seulement une façade cachant le visage de l'Enfer. » trad. From La Dolce Vita (Fellini).
Tout remettre en question et ne pas se rattacher à la logique, cette foutue logique qui ne s'applique à rien dans la vie, si tout était logique et si tout coulait de source peut être que rien d'imprévu, peut-être que rien de catastrophique n'arriverait, si tout était logique peut-être que je pourrais être une petite fille heureuse qui vit sa vie dans l'insouciance, parce que être jeune c'est ça, c'est cette capacité à rester naïf, à s'émerveiller de tout, que chaque chose soit nouvelle et vous arrache un sourire. Etre jeune c'est aussi ne pas avoir peur, de rien, c'est faire face devant le danger, se tenir debout, prendre des risques. Quand on est jeune on s'en fout, on guérit de ses blessures comme si de rien était. Je croyais que moi aussi j'étais comme çà, qu'après tout ce que j'avais vécu, moi aussi j'étais indestructible, que j'avais vécu le pire et que maintenant je pouvais vivre à fond, sans que plus rien ne m'arrive, qu'on me laisserait embrasser un con de première dans les couloirs sans rien dire, que je pourrais vivre comme je l'entend moi, et mes frères. Mes frères, je ne veux même pas entendre parler d'eux, ce n'est pas la peine et je pense que je ne suis pas la seule dans Miami à penser la même chose à propos de ces deux là. Je dois décider, faire le point et prendre une décision, mais réfléchir en étant seule dans ce grand appartement c'est dur. « La paix me fais peur, peut être que je la crains par dessus tout » reprend Neil Hannon, dans une de ses chansons, ce silence depuis que je me suis réveillée ce matin, ce silence qui plombe tout, normalement il y a du bruit dans ce gigantesque appartement, la vie de mes frères, maintenant ce n'est plus qu'un bloc, froid, trop grand, un bloc de silence dans lequel je ne peux pas rester. Je suis riche, j'ai sûrement un des appartements les plus luxueux de Miami, beaucoup de gens aimerait ça, j'ai ça pour moi toute seule, beaucoup de gens serait du genre à m'envier. Je veux bien leur donner, tout, cet appartement qui me rappelle eux à tout moment, tout donner pour ne pas être seule dans ce bloc oh non ne pas être seule dans ce bloc.
Je suis sûre que vous pensez que je suis folle, je vous vois déjà dire que j'ai tourné la carte et que je me met à parler toute seule comme ça dans l'ombre de mon appartement. Pourquoi pleure t-elle cette fille ? Elle a peur de l'orage ? Parce elle est seule et qu'elle ne supporte pas çà ? Oui je ne supporte pas d'être seule, ça vous pose un problème ? Vous ne connaissez rien de ma vie, de ce qu'elle est faite et ce à quoi je pense tout les jours. Vous ne pouvez pas savoir à quel point je ne sais pas où j'en suis, ces derniers jours on étés pour moi très éprouvant parce que tout mes vieux démons sont revenus me sourire et me rire à la gueule, deux démons venaient se rajouter à la liste de ceux qui me narguent. N'avaient-ils pas pensé à ce que j'allais ressentir alors qu'ils m'abandonnaient comme çà sans prévenir ? Pourquoi ils avaient fait ça ? J'essayais de chercher au plus profond de moi et je ne voyais pas, encore une fois on en revenait à la logique et la logique se foutait royalement de ma gueule. Ils étaient partis, je ne pouvais rien y faire. Je dois parler à quelqu'un, je ne peux pas rester à me morfondre comme çà, en tout cas je ne peux pas rester dans ce bloc de silence, le silence je dois le faire tomber, lui mettre un bon coup dans la gueule, à lui et à tout mes démons. Soraya ? Elle était proche d'eux elle aussi, mais je ne veux pas lui infliger çà, pas maintenant, pas avant que j'ai moi-même repris le contrôle. Lui ? Je pourrais... Mais ça serait tellement égoïste de ma part, de débarquer chez lui et de lui raconter ma vie, je le trouve exaspérant, chiant même parfois, mais je sais que je ne pourrais jamais vraiment l'engueuler, il le sait et il en joue. Et même parfois si il m'énerve vraiment je ne pouvais lui imposer çà.
Je lui dirais quoi de toute façon ? Quelques jours auparavant il y a eu une tempête... Non il y a quelques années, il y a eu une tempête en Louisiane. Katrina qu'elle s'appelle, un nom trop joli pour une horreur pareille. Cette tempête m'a foutue sur les genoux, elle a emportée ma mère et j'ai mis longtemps à m'en relever, avec mes frères petit à petit. Seth lui n'en est pas vraiment revenu. Où pouvait-il être maintenant ? Etait-il au courant que ses deux frères avaient laissé leur petite sœur adorée toute seule ? Qu'est ce qu'il dirait ? Est ce qu'il viendrait s'installer avec moi ? Je ne pense pas. Je suis amère, je m'en rend compte, mais comment ne pas l'être quand tout semble balancer entre le noir et le blanc ? J'allais dire quoi si je débarquais chez ce mec, que j'avais rencontré un garçon, que je déteste au moins autant que je l'aime ? Que ce garçon je l'ai embrassé et que depuis il me hante ? Il devrait le savoir non je pense, il est le premier concerné. Je devrais peut être lui dire que pour lui j'avais même été jusqu'à voir une personne que je ne peux pas voir en peinture pour changer. Je ne sais pas si il a remarqué, je ne sais même si ça a servi à quelque chose. Mais ça me faisait du bien de me dire qu'il était là, quelque part. Enfin c'était jusqu'à quelques jours. Il y a eu cette putain de tempête, moins violente que Katrina, mais à défaut de me mettre à genoux elle m'a collée la gueule contre le pavé, emportant ce qui restait de ma famille. On a retrouvé mon père quelques heures après la fin de la tempête, nos rapports n'ont jamais étés les meilleurs, mais j'ai laissé la tristesse m'envahir ce soir là, je tremblais, comme maintenant. Et puis ce matin, au réveil, plus de frangins, envolés sans un mot, prenant la porte de ce bloc de silence.
Je ne m'explique pas leur départ, je n'ai pas réussi à les contacter et ça doit faire des heures que je rumine maintenant. Je me souviens avoir hurlé, pleuré et cassé un bon nombre de choses dans l'appartement tellement je me sentais folle de rage, désemparée et seule. J'ai beau essayer de me convaincre que je ne veux pas LUI imposer ça, il est le seul à pouvoir m'aider, bien sûr, il manquera de tact, il va essayer de plaisanter, mais c'est LUI et on ne va pas le changer, surtout pas. En même temps que je décidais de lui parler je prenais une autre décision, il n'aurait pas le choix d'accepter, tant pis pour lui. Je me lève, et je me regarde dans la glace, j'essuie mes larmes, je suis affreuse, dévastée. Et je sors, il fait froid, c'est l'hiver et moi je pavane en chemise, en jupe et première mondiale des talons, je ne vais vraiment pas super. Je tremble mais ce n'est pas le froid. J'arrive devant chez lui, je frappe et il ouvre, il a l'air surprit. "Ta gueule Lawner, j'ai... j'ai besoin que tu m'héberges, je veux pas en parler maintenant, mais laisse moi entrer s'il te plaît..." Il ne comprend pas visiblement mais il répond : "bordel Hayley il t'arrives quoi? je comprends pas ce que tu me dis, mais viens, entre" Au fond je suis heureuse qu'il me laisse entrer, et je sais que plus rien ne serait comme avant.
Sujet: Re: Ta Gueule Lawner [GREEEEG ♥] Ven 20 Mar - 19:10
HaGreg <3
❛Ta gueule, Lawner.❜
Qui aurait pu deviner que tout allait changer, comme ça, en une journée ? Personne. Et pas même moi. J’avais été peinard toute la journée, et un coup de sonnette à la porte avait tout bouleversé. Ma vie, mes habitudes, tout. Et tout était en partie dû à une seule personne : Hayley.
Quatre jours s’étaient écoulés depuis que la tempête avait fait rage à Miami. Quatre jours où le temps avait été couci-couça, le temps que toutes ces saletés de nuages dégagent pour de bon. Quatre mauvais jours où sortir était plus que déconseillé, le vent continuant à souffler –restes d’une tempête désastreuse- et la pluie continuant de s’abattre. C’était beaucoup moins conséquent, mais tout aussi déplaisant, puisqu’à part pour se faire saucer la tronche, rien ne justifiait une sortie par un temps pareil, sans oublier les nombreux dégâts causés ce jour-là. Je n’osais pas imaginer le travail pour tout remettre en état. Fort heureusement, dans mon bunker au premier étage de notre résidence à Coral Gables, il y avait encore moyen de ne pas trop se faire chier. Piscine intérieure et salle commune, ça aidait à palier à l’électricité qui nous disait merde à tout va. Et surtout ça aidait à ne pas se retrouver comme des Cro-Magnons à s’éclairer avec une simple bougie en racontant sa petite vivie pour passer le temps. Et bien que passer du temps avec mon frère ne me dérangeait pas, là ça devenait pénible, puisque lui comme moi étions plutôt du genre actifs. Fort heureusement c’est là que les petites batailles dans les bassins et dans la salle de sport nous avaient sauvés, et que par miracle l’électricité était réapparue ce matin, de façon tout à fait aléatoire. Le ciel était gris, mais par miracle il ne pleuvait plus, et le cocotier devant ma fenêtre ne dansait plus la samba.
« Greg, ramène ton cul, y a les parents sur Skype. »
La douce voix de mon frère se fait entendre dans la pièce voisine. Je me redresse donc et commence à prendre la direction du salon, quand je me stoppe net. Mes parents sur Skype ? Depuis quand ils savent utiliser l’ordinateur eux ? Je m’abstiens de demander tout de suite et me précipite sur le sofa, m’installant aux côté de Kyle, en voyant effectivement la tronche de mes darons sur l’écran qui me font des signes absolument exagérés comme s’ils étaient atteint d’une folie quelconque. Oui c’est bon, je vous ai vu.
« Salut. »
Fis-je simplement, alors qu’ils continuaient à parler de la scolarité de Kyle. Toujours les questions fâcheuses, on ne les voit pas souvent et faut toujours que ça parle débat belliqueux avec eux. Je soupire, alors que je vois ma mère se rapprocher anormalement de la caméra.
« Euh m’man ? C’est normal que ce soit tout noir chez vous. » « Laisse Greg, ils savent pas qu’on peut les voir à l’autre bout. »
C’est tout ce que me chuchote Kyle, alors que j’explose de rire. Nous continuons de raconter nos petites vies respectives, ils veulent qu’on se voit, alors j’acquiesce même si au fond c’est pas trop ce qui m’enchante.
Une fois la conversation coupée, je me dirige vers le frigo que j’ouvre et vois désespérément vide.
« Faudra peut-être qu’on songe un jour à faire les courses qu’est-ce que t’en penses ? » « Mmh » « Putain Kyle je te parle. » « Mmh » « Va t’faire foutre, je vais commander Thaï. »
Discussion banale entre deux frères qui s’adorent. Et c’est vrai, on s’adore, mais surtout s’emmerder l’un l’autre. Je me dirige donc vers le fixe et compose le numéro d’un restaurant thaï pour nous faire livrer. Cela devait faire plusieurs jours qu’on ne faisait que ça : commander, par simple flemme. Après avoir passé commande, je retournais m’affaler sur le sofa, tout en attrapant la télécommande sur la table basse. La première chaine qui se mit en route était une chaine d’info, tout ce qu’il y a de plus chiant au monde, ce pourquoi je zappais directement sur la chaine de sport. Du baseball.
« C’est qui cont’qui ? » Me demanda alors Kyle, de derrière la porte de la salle de bains. « Red Sox contre les Yankees. »
Et c’est là qu’il déboula, à moitié à poil, bien décidé à reporter sa douche à plus tard. Le match était fini, mais mon super frangin ne pouvait s’empêcher d’agir comme celui qui avait tout suivi, et qui donc se doutait de l’issue du match, encore relativement serré. Quant à moi, je nous sortais deux binouzes bien fraiches pour apprécier la fin du programme avant qu’on vienne nous apporter la bouffe. Et alors que je décapsulais une deuxième bouteille, on sonna à la porte.
« Oh bah ils ont été rapides pour une fois. » M’exclamais-je en prenant la direction de la porte d’entrée. « Ta gueule Lawner, j'ai... j'ai besoin que tu m'héberges, je veux pas en parler maintenant, mais laisse moi entrer s'il te plaît... »
Hayley. Kent. Hayley Kent était devant moi. En pleurs, mal en point et en talons -détail très important. Et je ne comprenais absolument pas pourquoi elle était là. Mais ce que je comprenais c’est que le livreur était en retard.
« Bordel Hayley il t'arrives quoi? Je comprends pas ce que tu me dis, mais viens, entre. »
Ce qu’elle fit sans plus attendre alors que Kyle beuglait comme une vache sur le sofa puisque les Red Sox venaient de remporter le match. Celui-ci d’ailleurs se retourna hilare, avant de se calmer très vite, regardant Hayley comme si c’était un fantôme.
« C’est qui ? » « T’occupes. »
Comment lui dire ? Comment lui expliquer ? Une ex-NZ qui m’a roulé un patin le jour de notre première rencontre ? Non, ça c’était me rendre sujet aux moqueries. Du coup, je l’ignorais, alors qu’il commença à se rhabiller.
« Je crois que je vais vous laisser, je vais aller rejoindre des potes tout compte fait. Pizza avant le match de boxe, à plus. »
Et il claqua la porte, sans que je puisse comprendre ce qu’il se passait. En fait, il venait de me laisser seule avec une fille, seule parce qu’il devait sans doute croire qu’il nous dérangerait. Mais la question n’était pas là, Hayley était plus importante. Savoir pourquoi elle arrivait dans cet état m’intriguait. « C’est parce que t’as tué de la pelouse en marchant dessus que t’es dans cet état ? » me retenais-je de lui demander. Et pas très doué pour réconforter les gens, je lui proposais la bière destinée à mon frère à la base.
« Ouais bon, me regarde pas comme ça, prends-là. »
Puis je l’invitais à prendre place sur le canapé.
« Ca y est, tu t'es mis aux échasses ? » Demandais-je en regardant ses chaussures, sur un ton pensant détendre l'atmosphère. « Oh et j’espère que tu aimes bien le Thaï. »
Parce que du coup c’était elle qui se coltinerait la part de Kyle. Parce que j’osais imaginer qu’elle resterait manger. Et en fait je n’imaginais pas qu’elle allait rester plus que pour manger. Et c’est ça qui bouleversa ma vie à compter de ce jour.
Sujet: Re: Ta Gueule Lawner [GREEEEG ♥] Mer 15 Avr - 18:32
Ta Gueule Lawner !
Greg Lawner ♥ & Hayley Kent
« Just Because I'm Losing, Doesn't Mean I'm Lost... » (Coldplay-Viva La Vida!)
Tout se passe tellement rapidement que l'on ne voit pas les choses arriver, c'est un peu çà l'histoire de ma vie. Tout se passe comme si on me foutait un film en version accélérée et que tout d'un coup on revenait en marche normale et je me rendait compte de tout ce que j'avais manqué. Çà avait déjà été le cas avec Katrina, quand nous sommes arrivés Jack, Ethan, Seth et moi chez nos grands-parents à Bâton-Rouge j'avais eu cette impression de sortir d'un énorme flou, un flou que j'aurai volontairement jeté pour ne pas voir la vérité en face, mais quand celle ci vous arrive en plein dans la gueule ça ne fait pas que du bien je peux vous le dire. Extérieurement j'ai toujours voulu me montrer comme forte et déterminée, comme quelqu'un qui ne se laisse pas abattre par les malheurs qui lui arrive, c'était surtout pour Jack, Ethan et Seth, pour leur montrer que je pouvais me relever toute seule, que je n'avais pas besoin de leur constante protection. Pourtant au fond de moi j'étais totalement perdue, j'étais une gamine de cinq ans qui n'avait jamais eu de vrais repère, qui n'avait jamais eu que ses frères pour la garder saine et sauve. Arriver chez notre grand-mère c'était lentement aller mieux, accepter ce qu'il s'était passé et savoir qu'on ne pourrait rien y faire et pas revenir en arrière. Arriver dans ce petit havre de paix c'était découvrir de nouvelles choses, nouvelles passions comme l'équitation entre autre mais surtout découvrir un vrai foyer, calme et serein, encore une fois j'acceptais tout çà et surtout de remettre la cassette sur marche rapide en attendant les prochains événements. Et encire une fois personne n'avait vu venir le nouveau tournant de notre vie, passer subitement de pauvre famille de sinistrés à une famille riche, extrêmement riche comme çà sur un coup du sort. Parce que oui notre père, qui comme d'habitude jouait tout ce qu'il gagnait dans divers jeux d'argent avait fini par décrocher le gros lot à la loterie nationale, tu parles d'une surprise, tout d'un coup on pouvait tout avoir, réaliser tout nos rêves, mais je pense qu'on peut dire que nous sommes restés modestes malgré çà. Mis à part peut être notre appartement qui lui était juste colossal et luxueux ma chambre devait faire la taille du salon de la maison à Bâton-Rouge. L'Année dernière avait été comme une renaissance pour nous trois, Jack avait exigé que l'on emménage pas avec notre père, que l'on se gèrent tout seuls et ça avait plutôt bien fonctionné. Mes frères ont toujours étés là pour moi, peut être un peu trop d'ailleurs, toujours sur mon dos. Heureusement qu'ils n'avaient pas étés dans les parages le jour où j'avais rencontré Gregory, j'ose à penser ce qu'ils auraient dit si ils m'avaient vu l'embrasser. Je me serai sûrement fait engueulée comme jamais et je pense que Jack et Ethan m'aurait empêché de le revoir.
Seulement toutes les belles leçons de morale de Jack et Ethan Kent je n'en ai plus rien à faire, ils pouvaient dire ce qu'ils voulaient sur mes fréquentations, me dire à quel point ils désapprouvent, plus jamais je ne les écouterais. Je ne veux plus les entendre, de toute façon ils ne sont plus là. Oui parce que cette fameuse vie qui défile comme un film en version accélérée vient à nouveau de revenir en version normale en prenant la forme d'une tempête, oui une tempête on dirait qu'elles me poursuivent et bien entendu ça a été un coup pour mon moral de revivre de tels événements de revivre Katrina, de perdre notre père, tout semblait tellement impossible et irréel, tellement violent et pourtant tout ne s'est pas arrêté là. Mes frères, mes deux chers frères qui s'étaient jurés de me protéger, de toujours être là pour moi à limite en être collant. Et bien Jack et Ethan Kent avaient décidés de se barrer, purement et simplement me laissant toute seule dans notre grand appartement, voilà un peu comment mes frères se comportaient.
Je ne sais pas pourquoi comme çà du jour au lendemain ils ont décidé de se barrer comme çà sans me prévenir, sans se demander comment j'allais faire moi sans eux, c'était égoïste de leur part, énormément égoïste comme moi qui allait aller chez Gregory pour lui demander l'hospitalité, enfin ce n'était pas l'hospitalité parce que je pouvais garder cet appartement mais je ne pouvais pas penser à quelqu'un d'autre que lui. J'aurais pu demander à Soraya mais quelque part çà m'aurait trop rappelé mes frères.
Gregory Zachary Lawner, je ne sais pas quoi penser à propos de toi, enfin si je le sais parfaitement et je pense que Sasha Cobb pourrait te le dire, mais je suis incapable de t'avouer tout çà à toi et çà m'énerve. Peut être parce que j'ai peur de ta réaction, parce que c'est vrai que ce n'est pas le grand amour entre toi et moi et que ça paraît un peu bizarre qu'il puisse y avoir des sentiments entre nous deux et pourtant je sais bien ce que je ressens, est ce que c'est réciproque là est toute la question Greg. Mais la question pas là en fait, maintenant je dois savoir si tu veux bien m'héberger pendant quelques temps parce que je ne veux pas rester seule, je sais que ce n'est pas banal et que çà va sûrement t'emmerder mais je n'ai que toi à l'esprit Greg, que ça te plaise ou non.
J'ai mis longtemps avant de me décider à faire ce grand pas en avant, je sais que venir habiter chez toi allait changer pas mal de choses entre nous, ce n'était pas un choix que je voulais faire à la légère. Je suis restée allongée sur mon lit perdue dans mes pensée à me demander pourquoi mes frères sont partis et si oui ou non je devais aller chez Gregory et Kyle. Et puis comme je le fais généralement dans ces moments là je prend mon courage à deux mains et je prend des décisions insensés, je m'habille, je sais qu'il allait me faire une remarque sur mes chaussures, j'en souris d'avance. Enfin je souris pas vraiment, je sens même les larmes couler sur mes joues quand je repense à tout ce qui s'est passé alors que je marche dans le froid de l'hiver de Miami pour aller cher lui.
La porte s'ouvre sur un Gregory plus qu'interloqué, comme prévu il ne s'attendait pas à ce que je débarque comme çà chez lui ce soir, surtout il doit se demander pourquoi je suis en pleurs comme çà, pourquoi je viens le voir lui ? « Je… je vais tout te raconter promis Gregory mais laisse moi reprendre mes esprits et rentrer s'il te plaît... » Alors que je rentre j’aperçois dans le salon son frère qui a l'air à fond dans ce qui passe à la télévision, dans un coin de ma tête je me dis que si je viens vivre ici j'allais devoir le supporter lui aussi, je priais juste qu'il ne me parle pas de Jack, comme c'est un RK il avait du le connaître lui aussi. Oui c'est çà, je veux bien te supporter Kyle mais surtout n'aborde jamais le sujet Jack Kent… Je n'aime d'ailleurs pas la façon dont ce dernier s'esquive, on dirait qu'il pense que je suis une de ces filles que Greg a pu fréquenter, je déteste qu'il puisse penser et çà me rend jalouse de surcroît, seulement je décide de ne pas montrer ce que je pense de ce qu'il dit parce que quelque part je suis contente qu'il nous laisse seuls, ce que j'avais à dire je ne pouvais le dire qu'à Greg pour le moment.
Drôle d'ambiance qui s'installe entre nous maintenant que Kyle est parti, maintenant qu'il n'y a plus que nous deux dans cet appartement. Comme prévu je n'ose pas parler et je reste plantée là comme çà devant lui à chercher mes mots, à chercher comment lui expliquer toute ma situation. La première chose que je fais c'est d'essuyer mes larmes, à quoi ça servait de pleurer devant lui, ça n'allait pas lui faire comprendre pourquoi je suis là. C'est Gregory qui brise la glace en me tendant une bière, je la regarde sans rien faire, la voix de mon vis à vis me tire de mes pensées, tremblante je prend la bière qu'il me tend et en bois une gorgée, c'est moins désagréable que je ne le pensais, un petit sourire se pose sur mes lèvres. « Mon premier baiser, ma première goutte d'alcool, dis donc tu cumules Lawner on dirait... » je rigole doucement parce que c'est vrai, je n'avais jamais bu d'alcool avant ce moment et encore une fois c'est avec Gregory Lawner que je franchis le pas. Je le suis sur le canapé, sa remarque sur mes chaussures me fait rire doucement, je lève la tête vers lui pour la première fois depuis que je suis arrivé. « Ah oui en effet, c'est cool que tu es remarqué çà... » C'est une petite pique pas méchante du tout pour lui faire remarquer que j'avais fait des efforts pour lui ces derniers temps, j'avais même été jusqu'à me faire relooker par Sasha Cobb c'est pour dire. « Et oui j'aime le thaï pourquoi ? » C'était maintenant, je devais me lancer, tout lui dire. Ce qui m'était arrivé et aussi le fait que je venais lui demander de m'héberger, maintenant ou jamais.
« Je t'ai déjà raconté toute mon histoire Gregory tu sais donc ce qui est arrivé quand j'étais petite avec la tempête Katrina, et tu sais à quel point ça a été dur de revivre çà une deuxième fois surtout avec ce qui est arrivé à mon père… Il y a quelques jours, Jack et Ethan sont partis pendant la nuit, sans me laisser de mot rien, et depuis ils n'ont pas cherché à me contacter. Je suis totalement paumée Gregory, vraiment totalement paumée parce que je comprend pas pourquoi ils ont fait çà... » Je soupire… « Toujours est-il que je peux pas rester seule là bas, c'est au dessus de mes forces. Je viens te demander de m'héberger quelques temps, le temps que ça aille mieux, tu as le droit de ne pas vouloir hein je ne t'en voudrais pas et je comprendrai tout à fait j'irai demander à Soraya… Voilà tu sais tout Greg... » Je n'ose pas affronter ton regard Greg, j'ai trop peur de ce que tu vas dire et de lire la réponse sur ton visage, j'ai tellement peur que tu refuses.
Sujet: Re: Ta Gueule Lawner [GREEEEG ♥] Mar 2 Juin - 14:58
HaGreg <3
❛Ta gueule, Lawner.❜
(PS : on m'informe qu'un indice sur le secret de Greg se cache dans ce post :o)
La vie nous réserve bien des surprises. Je sais absolument pas qui est le type qui a dit ça, mais jamais une phrase n’a été aussi vraie, et n’a autant collée à une situation qui m’est tombée dessus, sans que je ne comprenne rien. Il nous arrive toujours des trucs imprévus, qui nous mettent au pied du mur, genre pannes, accident, incidents, qui la plupart du temps ne sont pas de notre ressort, mais des trucs comme ça non. D’autant plus que ce n’était ni du à moi, ni à elle, mais malgré tout, ça aura contribué à tout changer.
En ce samedi, alors que tout avait commencé de façon neutre, avec une conversation avec les anciens sur Skype, la sonnette de la porte avait retentie. Et à la place d’un livreur de bouffe, c’était Hayley sur le palier, la mine fantomatique. Plutôt déroutant. Je ne l’attendais pas, on n’avait pas rendez-vous, et je pensais surtout être la dernière personne chez qui elle viendrait. Je me retenais cependant de lui demander si elle avait bouffé avarié ce matin, vu son teint blafard, et une humeur qui la contraindrait sans doute à me trancher la gorge si j’osais la moindre amabilité. Et oui, Gregory Lawner tourne aussi la langue sept fois dans sa bouche avant de parler. Il n’est pas qu’une brute de décoffrage destinée à démonter les autres un à un. Ce qui au fond me surprenait un peu. Néanmoins, en voyant sa détresse, je la laissais entrer, encore un peu sous le choc de sa visite, et très vite l’ambiance devint tendue. Kyle, qui lui n’avait pas décidé de quitter son humour habituel, nous laissa seul, pensant probablement que c’était un rencard et que j’allais conclure dans l’après-midi. Et rien qu’à cette pensée, je commençais à ressentir un léger malaise, mais tenta de faire comme si de rien n’était, invitant la demoiselle en détresse à prendre place sur le sofa du salon.
Bon, même si le moment était mal choisi pour jouer au fouineur, j’étais quand même curieux, et je ne pus m’empêcher de vouloir lui demander la raison de sa venue, et de son état, parce que bon elle était quand même chez moi, ce qui était un justificatif suffisant pour m’en étonner et avoir le droit à des explications. Mais avant ça, elle restait une invitée, et je sortais deux bières du frigo, et vu son regard, ça devait être la première fois qu’elle en buvait. Ce qui fut confirmé dans la minute.
- Mon premier baiser, ma première goutte d'alcool, dis donc tu cumules Lawner on dirait...
Mon premier baiser… Ca avait toujours l’effet d’un électrochoc ce mot, me ramenant très souvent à cette première rencontre pleine en émotions. J’y repensais pas souvent faut dire, parce qu’être pris au dépourvu est pas quelque chose dont j’aime me vanter, rapport au fait que j’avais pas su gérer la situation. Et que surtout c’était une nana qui avait fait le premier pas, et qu’elle m’avait cloué le bec. On me refait pas, et mon ego non plus.
J’esquissais cependant un sourire, étant plutôt fier d’être celui qui aura été à l’œuvre de toutes ces nouveautés.
- Je te l’ai déjà dis, que j’étais plein de surprises.
Je me réinstallai ensuite à ses côtés, et fis une remarque sur ses chaussures. Miss Kent en talons, c’est une première également. Je ne pensais même pas qu’elle connaissait l’existence de ces choses, et qu’elle puisse un jour en mettre. Mais bon comme quoi tout peut arriver, et le pire c’est que ça lui allait plutôt bien. Mieux que ses bottes en tout cas. Mais ça c’était le genre de remarque qui était bien typique du gars que j’étais : qui préfère amplement une petite jupe à un habit de nonne.
- En même temps c’est pas dur, t’as pas pu prendre dix centimètres dans la nuit, comme ça par magie.
Ce qui aurait été plutôt inquiétant quand on y pense.
- Mais ça te va bien.
Bon ça m’aura un peu arraché la gueule de le dire, et maintenant dur de reconnaître que je me suis mis aux compliments, mais la situation est exceptionnelle, voyez.
- Parfait alors, parce que c’est ce qu’on mange à midi, d’ailleurs j’ai cru que c’était le livreur quand t’as sonné, mais bon ça devrait plus tarder.
De toute façon, si elle n’aimait pas, et bien tant pis, je n’étais pas un cordon bleu, et surtout j’aurais eu la flemme monumentale de cuisiner quelque chose. Quelque chose qui aurait eu une texture douteuse, et une couleur à faire peur.
Il y eut un petit moment de silence, qui fut vite comblée par une explication de sa part. Même pas eu besoin de lui tirer les vers du nez, elle m’expliquait purement et simplement pourquoi elle était là, et la raison de cet état lamentable dans lequel elle était. Et pour la première fois, je me taisais, buvant ses paroles, tout en étant surpris de ce récit. Et même totalement sur le cul, puisqu’elle avait gardé le meilleur pour la fin, ce que je vous disais être ce qui allait provoquer ce grand changement. Changement que j’aurais bien sur pu éviter, mais pour le coup je ne me sentais pas de refuser une telle chose, en vue d’une telle histoire, qui me peinait et surtout me faisait ressentir un sentiment nouveau : de la compassion. Contrairement à elle, j’avais toujours été gâté. Parents aimant, belle vie luxueuse, pas vraiment de problèmes dans ma vie, j’avais vraiment de la chance, et savoir que tant de choses avait bouleversé la sienne, alors que je continuais à tout simplement me lamenter pour des broutilles, me faisait prendre du recul. Et je ne pouvais simplement pas la laisser comme ça. J’avais beau être un enculé de service, je n’étais pas non plus un monstre, bien que des doutes puissent être compréhensibles.
Avec la tempête récemment, elle avait perdu son père, situation qui avait déjà eu lieu dans le passé avec sa mère, et voilà maintenant que ses crétins de frères fuient comme des lâches. Eux qui se disaient protecteurs, et qui collaient Hayley comme de la uhu ultra forte. Pouf, disparus, sans donner de nouvelles. Un acte atroce, impardonnable. Ayant moi-même un frère, à qui je tiens énormément, je ne pouvais que comprendre que ça devait être un choc insurmontable. Si un jour je venais à le perdre de la même manière, il me faudrait un temps indéfini pour m’en remettre, et pire même qu’un être humain « normal ». Puisque comme Hayley –et c’était sans doute pour ça que je la comprenais et ne pouvais pas la laisser seule dans ce merdier- la solitude n’est pas quelque chose d’agréable, et je devais être le mieux placé pour le savoir, à l’heure actuelle.
- Je ne sais pas vraiment quoi te dire… Désolé ? Mais désolé de quoi ? Je ne sais pas… Rien ne peut excuser ce que tes frères ont fait, et accroches-toi bien ma petite, ce que je vais dire, je le répéterai pas deux fois : mais fais comme chez toi… Je n’ose pas imaginer ce que je serais sans mon frère, alors prends ton temps pour te remettre les idées en place, je ne pense pas que ça pose problème au frangin, il peut être un peu con parfois, mais il n’est pas insensible non plus.
Et voilà, je venais de signer un changement irréversible. Hayley qui devenait dès lors colocataire, et qui allait au fur et à mesure, toujours un peu plus, prendre une plus grande place dans ma vie, et ça je n’avais plus aucun contrôle là-dessus.
- Avoues, t’as eu trop peur que je dise non ?
Mais bon, je reste quand même moi-même, et j’aime pas les ambiances tristounettes, alors fallait bien que je remette l’ambiance, à ma sauce. Je lui tapotai l’épaule amicalement, et la laissais seule deux secondes, le temps d’ouvrir la porte au livreur, cette fois-ci arrivé. J’attrapais le sachet, payais la somme qui lui était du et revins au salon. Je posais sur la table les sachets et tendis une boite en carton avec la paire de baguettes à Hayley, avant de prendre la mienne, et d’attraper la télécommande.
- Allez, maintenant on souris, on pète un coup et on se détend, ils méritent pas que tu sois dans cet état, montres-leur que t’es plus forte que ça. Alors t’aimes quoi comme genre de films ?
Et oui, ici, c’est comme ça que ça marchait, et il allait falloir qu’elle s’y habitue, tout de suite.
Sujet: Re: Ta Gueule Lawner [GREEEEG ♥] Lun 29 Juin - 15:52
Ta Gueule Lawner (Partie II)
HaGreg ♥
Partie I: "Ta Gueule Lawner !"
Maudits soient mes frères et puis les trois, oui je parle aussi de toi Seth Kent parce que si les deux autres blaireaux ce sont barrés sans rien dire tu n'as pas vraiment essayé de prendre des nouvelles de ta petite sœur, sale con ingrat, reste avec tes militaires et lâche moi la grappe je me débrouillerai très bien toute seule. A partir de maintenant je ne veux plus voir vos tronches, vous m'avez laissé tombée en ce moment critique, alors que j'avais plus que tout besoin de vous et bien tant pis pour vous je ne le pardonnerai pas, il fallait réfléchir avant, maintenant Hayley Kent a une nouvelle vie, sans vous, bande d'hypocrites. Si longtemps j'ai été sous votre giron, je n'ai connu que ça moi, ma protection que vous m'avez toujours offerte, Jack et Ethan toujours prêt à défendre la petite Hayley et maintenant qu'est ce que vous faites ? Vous décidez tout d'un coup de me retirer tout ça, votre présence, votre aide, votre soutiens, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que des fantômes. Et vous croyez sincèrement que je vais en ressortir indemne ? Bande de cons, bien sur que non que j'en ressort pas indemne, vous étiez tout ce que j'avais et vous partez comme des voleurs, je vous respectait tellement que maintenant je vous hais. Je fais quoi maintenant ? Je reste toute seule dans notre grand appartement ? Je fais la rue ? Je peux aller demander de l'aide à Soraya Muños mais je ne veux pas lui imposer mon malheur, à Duncan non plus. Alors pourquoi mon esprit se tourne vers la personne qui est le plus susceptible de faire de ma vie un enfer ? La personne avec qui je me prend la tête toute la journée ? Non pas Sasha Cobb,Gregory Lawner. C'est vrai que depuis le jour de notre rencontre ce n'est que prise de tête, sur prise de tête, engueulades et défis en tout genre et pourtant il ne me laisse pas indifférente, il a été mon premier baiser, celui pour qui il paraîtrait que mon coeur balance, celui pour qui j'avais changée. Alors oui je suis égoïste de lui imposer ça, mais je pense qu'il est le seul qui puisse faire quelque chose pour moi, désolée de te faire ce coup là Greg mais même si je te cours sur les nerfs tout le temps, et même si on va passer notre temps à s'engueuler et à s'envoyer paître toute la journée et que ton frère va sûrement me gonfler, je te demande juste une seule faveur Greg, ne me laisse pas toute seule s'il te plaît…
Je sens que je suis totalement vide, étalée sur mon lit à ruminer mes idées noires. Quand je ferme les yeux ce n'est pas mes frères ni mes parents que je vois mais c'est l'image d'un blondinet aux cheveux légèrement bouclés et au sourire moqueur. Pourquoi il me hante celui là maintenant ? C'est vrai quoi? Nos relations sont plutôt conflictuelles, même si on est amis et qu'on a des moments assez sympathiques, pourquoi il faut qu'en cet instant toutes mes pensées soient tournées vers lui ? Mais pourtant c'est bien lui qu'il faut que j'aille voir. Je sais que ses sarcasmes vont m'énerver, qu'il me gonflera souvent, pourtant il est le seul que je veux voir en ce moment. Alors je deviens un robot et je me prépare, je ne pense plus à rien parce que je ne veux pas penser à eux. Chemisier, jupe et talons, il pleut dehors, je m'en fous je ne pense plus à rien et j'avance, j'ai froid et je tremble, je pense même que je pleure mais je ne le remarque même pas, je n'ai fais que ça de toute la journée, un peu plus, un peu moins tant pis. Je devais faire tellement peur comme çà, quand il a ouvert la porte il a du halluciner mais au moins il ne m'a pas jetée, il ne s'est pas enfuit comme les deux autres lâches… Bon je me serai bien passé de la présence de Kyle et de ses vannes, mais je ne dis rien, ce dernier s'éclipse, nous laissant seuls Greg et moi, un silence planant sur la pièce, un peu gênant, qui allait rompre la glace, me retrouver face à lui m'a toujours intimidée, même si généralement je ne le montre pas parce qu'on se chamaille, Monsieur Lawner a le don de réussir à me faire balbutier de temps en temps. Mais là les mots ne sortent pas, je suis encore trop sous le choc. C'est lui qui fait le premier pas, en m'offrant une bière, même si je n'ai jamais bu de ma vie j'accepte volontiers peut être que ça m'aiderait ça m'aidera à me détendre et à penser à autre chose. Les mots sortent de ma bouche et je me rend compte de l'énormité de ce que je dis et le silence se réimpose. Oui il a été mon premier baiser, dix minutes après notre rencontre, mais ça restait un baiser. Je ne sais pas comment j'ai fais pour être aussi téméraire ce jour là mais on ne l'a plus jamais évoqué et je pense que ça aurait le don de me rendre plus timide. « Tout plein de surprises Lawner, je me demande bien ce que sera la prochaine. » Paroles dans le vent ou défi pour Gregory, il l'interprétera comme il veut. Je suis assise sur le sofa, en face de lui, je bois une gorgée de bière je crois. Il fait une remarque sur mes talons je crois, je souris un peu parce que quelque part ça me fais plaisir qu'il remarque ce changement, après tout ses changements sont avant tout pour qu'il les remarque lui. « Ben quoi ça aurait pu être une poussée de croissance, et puis maintenant je n'aurai plus à me hisser sur la pointe des pieds pour t'embrasser par surprise... » je souris et je crois que son compliment me fais rougir. « M...merci Greg. » Je baisse les yeux et j'essaye de me reprendre. « Oui oui du coup Thaï ça me va très bien, et puis je serai gonflée de te faire changer le menu. » C'est vrai déjà que je m'impose comme çà chez lui ce midi je n'allais pas faire ma capricieuse. Je suis venue là pour lui parler et je lui parle. Je pensais que parler allait me soulager mais ça me fais mal de ressasser tout ça encore une fois, tout ce qui m'est arrivé, ça me prend au ventre, mais au moins Gregory écoute et il ne fait pas de remarques et je lui en suis très reconnaissante et de ce qu'il me dit ensuite. Il aurait pu refuser et il en aurait le droit le plus absolu, je viens je lui raconte ma vie et je lui demande de m'héberger beaucoup de gens auraient dis que c'était pas possible. Mais non, aussi chiant qu'il puisse être, il lui arrive d'avoir du coeur et ce jour ci en fait partie, tout à changé depuis qu'il a dit que je pouvais rester, vraiment tout… « Merci merci Greg vraiment je sais pas comment te remercier mais tu ne sais pas à quel point ça m'aide… Je me ferais toute petite promis, merci... » Je crois que je pleure à nouveau, mais plus de tristesse, de gratitude, je sens que mon coeur s'est emballé et je n'arrive pas à le regarder dans les yeux. « Je...oui un peu mais au fond je savais que tu dirais oui… une intuition diront nous. » Et merci bien cette intuition avait été la bonne. Vivre chez Gregory et Kyle Lawner ça allait quelque chose de totalement nouveau, une vraie aventure mais j'étais prête, même si je sais que parfois ça allait être prise de tête, je sais au fond de moi que c'était la seule solution, la seule bonne pour moi en tout cas. Je ne te saute pas au cou Greg, je ne te couvre pas de remerciements, mais le coeur y est vraiment, tu me sauves la vie Lawner. Le livreur arrive, tu me tends une boîte de nourriture, des baguettes et l'atmosphère change du tout au tout. Je souris timidement et machinalement je bois un peu de bière, le liquide alcoolisé me semblant moins étrange d'un coup. « Je euh un film bien con, pas un truc romantique ni rien qui fasse réfléchir, ouai un film bien con s'il te plaît Greg... » Mon sourire se fait plus affirmé alors que j'attaque la boîte de bouffe thaï et que Greg mettait un film, une nouvelle aventure, une nouvelle vie, venait de commencer.
Partie II : « Jme fais chier Lawner ! »
Ça doit faire bien un mois que j'habite chez Gregory et Kyle maintenant et je crois que j'ai compris un peu les us et les coutumes de la maison Lawner. Bon déjà ne pas espérer tomber sur un Gregory debout avant dix plombes du matin c'est une des premières règles, mais je ne vais pas me plaindre, parce que je ne suis pas mieux, disons que j'ai toujours vécu au rythme militaire de Jack, levée à sept heures trente, pouvoir faire tout autrement et pouvoir profiter un peu de ma matinée me faisait le plus grand bien. Et puis je serai tellement gonflée de me plaindre, je me suis un peu imposée ici alors si je faisais la fine bouche ça ne le ferait pas vraiment. Et puis même si parfois c'est un peu tendu avec Kyle, ou un peu gênant avec Gregory, ils m'accueillent vraiment bien, j'ai ma chambre à moi et je suis libre de faire ce que je veux. Donc oui je n'ai pas à me plaindre, j'aurai pu tomber sur pire. Un point noir ? Ne pas pouvoir dire à Gregory ce que je voudrais, ne pas pouvoir lui dire ce que j'ai sur le coeur. C'est plus dur qu'avant parce qu'avant je n'habitais pas chez lui, je ne le voyais pas tout les jours autant que maintenant et ça me ronge. Et puis j'ai peur de tes remarques Gregory, c'est con mais ça me fait peur ce que tu pourrais me dire si je t'avouais tout. C'est avec ce goût un peu amer que je me réveille tout les matins et ce matin n'échappe pas à la règle, comme d'habitude je me dis que je lui dirait aujourd'hui et comme d'habitude je sais que ça n'arrivera pas. Je soupire et je commence à me préparer, aujourd'hui on est samedi et c'est le week end, pas trop tôt, les semaines deviennent interminables avec toutes ces personnes qui n'arrêtent pas de me plaindre, moi je veux qu'ils arrêtent parce que je ne veux plus penser à ces deux abrutis qui sont partis, au moins ç a Greg l'a compris et n'en fait jamais mention. Une fois habillée je file au rez de chaussée histoire de prendre un petit-déjeuner, je manque de m'étaler trois fois dans les escaliers toujours pas habituée aux talons mais j'arrive en bas à peu près indemne. Kyle n'est pas là il doit être déjà levé depuis un petit bout de temps, le week end n'est pas une exception au régime Rho Kappa, levé tôt et sport même le samedi et le dimanche. Alors bien entendu je me retrouve seule avec Gregory et je ne sais pas quoi faire, je souris timidement et je viens lui faire la bise. « Salut Greg, bien dormi ? » demandais-je contente d'avoir pu récemment passer le cap de « je te dis juste bonjour » à « je te fais la bise sans m'évanouir. » Le petit déjeuner se passe dans un calme assez fort, sans que l'un ou l'autre n'ai trop de choses à dire, c'est pas plus mal comme çà finalement, ne pas parler sans rien dire. « Un mois déjà… J'espère ne pas être trop encombrante Greg, 'fin je comprendrai si tu as des remarques à faire... » ça y'est je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir coupable de m'imposer chez lui, baissant la tête je prenais ma tasse de café et j'allais me poster sur le canapé. La journée passe ainsi, un bon samedi en somme, sans faire trop de choses juste à profiter de pouvoir rien faire. Jusqu'à ce que l'ennui se pointe et l'envie d'embêter un peu mon camarade. C'est viscéral il faut qu'on se fasse quelques plaisanteries, des chamailleries c'est comme çà que ça fonctionne entre lui et moi et on s'en accommode très bien. Je ne sais plus où j'ai trouvé ces balles de ping pong mais depuis ma chaise du salon je n'ai rien trouvé d'autre chose à faire que de les envoyer rebondir une par une sur la tête de mon camarade assis sur le canapé. « Jme fais chier Lawner... »Poc poc poc trois balles de plus dans les cheveux de Gregory, m'arrachant un petit rire amusé au passage. « Tu as pas un jeu bien débile en rayon ? » Le défi était lancé, j'allais sûrement le regretter mais il fallait que je bouge un peu en ce début de soirée et puis j'ai bientôt plus de balles à envoyer sur Greg. « A moins que tu veuilles encore me servir de cible pour lancer de balle de ping pong... »